STADIO ENNIO TARDINI

Club : AC Parma

Construction : 1923

Capacité : 28.783 places

Cher Magazine,

Parmalat. Le nom est désormais indissociablement lié à l’affaire de fraude fiscale qui frappe son patron, il figure dans toute la presse et il ne se diffuse un seul flash info sans qu’on ne l’entende prononcer. Le club parmesan, dont le train de vie est depuis longtemps lié à la santé de la multinationale, a visiblement du souci à se faire. En cas de migraine, les dirigeants n’auront toutefois guère de chemin à parcourir pour trouver de quoi se soulager, puisqu’une pharmacie à trouvé asile dans le bâtiment de la majestueuse entrée du Tardini, dont les tons jaunâtres et les petites tours pointues rappellent le célèbre baptistère de la cité d’Emilie-Romagne.

Comme pour symboliser un passage vers des cylindrées plus modestes, quelques petites Smart, décorées aux couleurs du mariage aujourd’hui en péril, attendent sagement sur le parking. A l’intérieur de l’enceinte, comme pour tenter d’effrayer les mauvais esprits qui semblent s’abattre sur les Jaune et Bleu, le vrombissement des souffleuses déchire la quiétude. C’est que la masse des déchets soufflés par les ouvriers est tout bonnement incroyable : journaux en quantité astronomique, emballages divers et multiples, restes de tifo… Chaque dimanche, un grand coup de botte dans notre belle balle bleue et ses problèmes environnementaux. Sous les travées occupées dominicalement par les Boys et autres clans gialloblù, une aubette est astucieusement décorée, sur toutes ses faces, en autobus rempli de tifosi.

L’édifice à beau être communal, l’ancien club de Georges Grün, Gigi Buffon, Johan Walem, Gianfranco Zola ou Lilian Thuram, a investi dans sa transformation et vient d’ailleurs de signer un contrat de gestion d’une durée de 30 ans. Le travail n’y manque pas. Nous sommes pourtant sur les terres de l’une des bonnes équipes de l’un des championnats les plus dépensiers, les plus réputés et médiatisés d’Europe. La tribune latérale, surmontée de la grande inscription Cassa di risparmio di Parma e Piacenza, est devenue, depuis plus d’une décennie, l’une des images familières de tous les accrocs de ballons cathodiques. Dès lors, quel ne fut pas notre étonnement de découvrir une construction tubulaire, indigne d’une compétition comme le Calcio. Si la moitié inférieure a été construite en béton, la partie supérieure est constituée de tubes rouillés et d’un plancher fait de madriers. Une fois installé sur les rangs les plus hauts, on ne peut pas dire que le sentiment de sécurité prévaut. Nous osons, dès lors, à peine imaginer vivre une rencontre perché là-haut, lorsque l’endroit est pris d’assaut par des milliers d’excités au sang chaud ! Singulièrement, la toiture (qui n’a, elle, rien de provisoire) englobe le tout, comme si on avait renoncé à remplacer un système qui avait tout de même montré qu’il n’était pas sans danger lors de la catastrophe du stade corse de Furiani.

par Rudi Katusic

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