Stade de Suisse : le repaire de l’ours

Deux apothéoses européennes, une finale de Coupe du Monde et des souvenirs à la pelle, cela n’aura évidemment pas suffi pour éviter la disparition, en 2001, du stade le plus légendaire du football suisse, le Wankdorf, aujourd’hui remplacé par une arène moderne en prévision de l’Euro 2008.

Sa riche histoire débute en 1925, mais c’est seulement à partir de 1937 que l’endroit devient le port d’attache de l’équipe nationale helvète et accueille sa première finale de Coupe de Suisse. Mais l’événement qui marqua à jamais le lieu fut le Mondial de 1954, avec deux matches entrés depuis dans la légende, La bataille de Berne (un Hongrie-Brésil qui se termina en pugilat général) et Le miracle de Berne (premier trophée suprême pour l’Allemagne contre cette même Hongrie, qui avait pourtant étrillé la Mannschaft 8-3 lors des rencontres de poules).

Le lieu, reconnaissable entre tous à l’époque par la présence de deux tours ornées de grandes horloges aux angles de la tribune latérale debout, verra encore Benfica s’y imposer 3-2 contre Barcelone en 1961 (interrompant, par la même occasion, une série de 5 succès consécutifs du Real Madrid), les Catalans y remportant quant à eux la finale de la Coupe des Coupes 1989 face à la Sampdoria (2-0).

Victime du temps, le vieux vaisseau a donc été finalement dynamité pour faire place à un nouvel écrin d’architecture footballistique très classique (31.784 places). Comme celui du FC Bâle, il comprend une galerie commerciale en sous-sol à laquelle on accède via un piétonnier réservé au secteur de l’horeca. Son voisinage est également constitué d’une école, d’un stade d’athlétisme, d’un Curling Hall, du Berne Expo et de la Berne Arena (spectacles). Ses entrailles, au niveau du couloir des vestiaires, proposent la plus grande paroi de première pierre au monde (un mur de 101 m2 constitué de 4.000 briques décorées au début du chantier par les fans), ainsi qu’un… ours empaillé, dressé sur ses pattes arrière et portant une écharpe aux couleurs des Young Boys autour du cou ( Hans-Peter Bidu Zaugg, l’ancien coach, est à l’origine de cette présence surprenante, il trouvait qu’il manquait une mascotte au club. Au beau milieu de la forêt de sièges noirs semble s’être glissé un intrus : un unique siège rouge. Il s’agit de la chaise chaude, la première place assise installée lors des travaux et qui ne peut en aucun cas être vendue, elle est offerte à chaque rencontre à une personnalité.

Si le Stade de Suisse ne s’est pas encore constitué une renommée comparable à celle de son illustre prédécesseur, il n’en porte pas moins aussi le nom éthique et respectable de stade solaire, en raison de la présence, sur sa toiture, du plus important parc de panneaux photovoltaïques existant sur une construction dédiée au sport, un aspect que nous approfondirons prochainement.

par rudi katusic

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