Sport et politique : même combat !

Un peu de vécu… Mon club, le RCS Verviétois, organise occasionnellement dans ses magnifiques installations de Bielmont un dîner-débat intitulé les jeudis du sport. Le 1er décembre, l’invité était Alain Courtois, sénateur MR et ancien secrétaire général de la Fédération belge de football. Son exposé consacré au désastre du sport en Belgique fut agrémenté de pas mal de vérités et la classe politique en a pris pour son grade.

Les six ministres des Sports peuplant notre petit pays ne font pas grand-chose afin que la situation s’améliore. Les idées ne manquent pas mais sont rarement votées par nos décideurs. Augmenter le sport à l’école est la toute première priorité mais le projet est toujours à l’heure actuelle à l’état végétatif. Le sport en général manque de moyens financiers pour se débloquer mais utilise-t-on l’argent disponible pour les vraies priorités ? On n’a pas d’argent pour développer la formation des jeunes dans toutes les disciplines confondues, par contre on trouve des sommes astronomiques afin de sauver le GP de Francorchamps. Cette discipline n’est pratiquée par aucun pilote belge mais c’est sans doute plus important de conserver cet événement, vitrine de notre pays, que d’investir pour que nos enfants pratiquent une activité physique plus fréquente dans de bonnes infrastructures avec un encadrement pédagogique de qualité.

Mais quand on voit avec quelle légèreté le dossier F 1 a été traité, on ne peut qu’être très inquiet quant à l’évolution du sport en Belgique. Signer un document sans même le lire, comment est-ce possible de la part d’un élu que le peuple a choisi pour le représenter ? Un employé du privé commettant une faute professionnelle similaire, avec beaucoup moins d’argent en jeu, serait limogé sur-le-champ pour faute grave. Ici, non, on se rejette tout simplement les responsabilités ! Espérons que les électeurs s’en souviendront lors des prochaines élections.

Nos dirigeants des différentes fédérations sportives ne sont pas tous blancs comme neige non plus dans la descente aux enfers que vit actuellement le sport belge. On se retranche bien trop souvent derrière les quelques arbres qui cachent la forêt mais il faut bien avouer que la situation de la pratique sportive en profondeur est catastrophique chez nous. Quant on voit ce qui se passe dans la région de Charleroi, où, en toute impunité, on octroie des budgets à certaines associations et pas à d’autres et ceci à l’initiative d’une seule et même personne, on se dit que par moment, la politique et le sport sont plus qu’étroitement liés dans l’absurdité.

Quand on voit que Dante Brogno touche un salaire de l’ASBL Charleroi Infra Sport pour représenter sa ville dans des manifestations, on se dit que tout devient possible dans notre monde. Soigner son image et faire de la représentation font partie intégrante du statut de sportif de haut niveau. De très nombreux sportifs l’ont fait et le font encore gratuitement dans tous les pays du monde. Evidemment, chacun peut avoir une vue différente sur la question et demander un défraiement pour ce type d’actions, mais pour réussir à décrocher un salaire fixe pour l’une ou l’autre présence épisodique, il faut vraiment être très fort ou avoir les bonnes relations !

Heureusement qu’il existe encore des gens très bien dans les deux domaines pour permettre de quand même avancer, certes très lentement, mais d’avancer quand même. l

etienne delangre

QUAND ON VOIT AVEC QUELLE LÉGÈRETÉ LE DOSSIER SPA-FRANCORCHAMPS A ÉTÉ TRAITÉ, ON NE PEUT QU’ÊTRE TRÈS INQUIET.

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