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Sport durable, mode d’emploi

S ebastian Vettel, quatre fois champion du monde de Formule 1, explique dans ce magazine que ça le gonfle quand il voit comment les grandes organisations se moquent de la problématique du climat. Pour lui, c’est frustrant. Déprimant, même. Il ne parle pas seulement des émissions polluantes des monoplaces. Il vise aussi les multiples déplacements effectués par le personnel de la F1.

Le discours est étonnant. Parce que, même si le développement durable est un thème auquel personne n’échappe, il est peu abordé dans le monde de la Formule 1 et dans le milieu du sport en général. En France, il y a encore eu une belle polémique récemment, quand le groupe du Paris Saint-Germain a pris l’avion pour aller jouer un match à Lille… à 220 bornes du Parc des Princes. Mais bon, le PSG a ses propres normes, ses propres lois. Comme d’autres clubs de Ligue des Champions, détenus par des investisseurs étrangers et pourris par le fric. Ils vivent dans un monde artificiel avec des stars mondiales qui, au besoin, montent dans leur jet privé pour aller faire quelques courses. La préservation du climat, pour ces gens-là? Allez… Une seule priorité pour eux: tirer encore plus d’argent de cette compétition. L’UEFA va, dès 2024, supprimer la phase de groupes de la Ligue des Champions. Et la remplacer par une mini-compétition avec 36 équipes, et un total de 180 matches. Alors qu’il y en a 96 pour le moment.

Dans le sport de haut niveau, tout tourne autour de l’argent. Pas autour de l’écologie. On ne doit pas rappeler l’épisode des Jeux Olympiques de Tokyo, l’année passée. Ils se sont tenus dans la fournaise, et pas question de décaler l’événement, d’attendre une météo plus supportable. Parce que la chaîne de télé américaine NBC exigeait que les JO aient lieu à ce moment-là. Alors, on a simplement prévu tout un appareillage pour refroidir les sites. Ce sera à nouveau le cas au Qatar en novembre et décembre prochains, à la Coupe du monde. Les stades seront climatisés, c’est connu depuis bien longtemps. Et les droits humains là-bas, on n’en parle même pas.

Jacques Sys
Jacques Sys

Construire un monde meilleur. Ambitionner la neutralité carbone. Viser un environnement plus vert. Ce sont souvent des notions bien vagues. Une fois de temps en temps, seulement, ces valeurs font surface dans le monde du sport. Récemment, lors de la finale de la Coupe de Belgique entre Anderlecht et Gand, un activiste s’est attaché au poteau d’un but pour attirer l’attention sur la question climatique. Mais que font les clubs eux-mêmes? Il y a parfois de belles exceptions. Comme l’histoire du club anglais de Forest Green Rovers, promu en troisième division. Le club le plus vert de la planète. Là-bas, les jours de match, on ne vend pas de hamburger aux supporters. Les maillots sont fabriqués à partir de bambou recyclé. Et Forest Green Rovers va prochainement construire un nouveau stade en bois.

C’est dans le cyclisme que l’on s’attaque le plus sérieusement à la problématique de l’environnement. Depuis deux ans, le parc automobile du Tour de France est un parc vert, avec 85% de voitures hybrides qui suivent la course. De plus en plus d’équipes cyclistes signalent qu’elles soutiennent la plantation d’arbres. Et, bien sûr, le vélo reste un moyen de transport écologique par excellence.

En prenant la question environnementale au sérieux, les équipes et les organisateurs ont aussi un raisonnement commercial. Ils cherchent à se positionner auprès de sponsors soucieux de cette problématique. Dans un monde durable, on a aussi besoin d’un sport durable.

Dans le cadre des objectifs durables des Nations Unies, Roularta Media Group, éditeur de SportFootMagazine, a signé une charte baptisée Roularta Cares. Notre groupe veut lui aussi jouer un rôle actif sur la route d’un monde durable.

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