Sponsorisez une équipe du Tour

A la surprise générale, à deux semaines du Tour, Belkin a annoncé qu’il mettait un terme au sponsoring de son équipe du WorldTour, après seulement un an et demi. Pourtant, grâce à l’argent que Rabobank avait injecté pour pouvoir arrêter de parrainer l’équipe, la société d’électronique n’avait dû verser que six millions, soit trois fois moins que Rabobank. C’était encore trop. Le même CEO qui avait salué avec enthousiasme la performance de Bauke Mollema au dernier Tour a constaté que le cyclisme restait trop européen pour une société américaine.

Le cyclisme reste un sport annexe aux USA. Il compte beaucoup de cyclotouristes mais ne touche pas le large public. Un exemple : le Tour de Californie, auquel participaient des noms tels que Tom Boonen, Peter Sagan, Mark Cavendish et Bradley Wiggins, n’a attiré que quelques centaines de milliers de téléspectateurs par étape alors que le récent match USA-Portugal a fait un audimat de 24,7 millions, alors que le football ne figure pas parmi les sports les plus populaires. En 2013, l’audimat du Tour était 2.159 fois plus bas qu’en France et 710 fois plus bas que chez nous alors que l’Amérique compte 28 fois plus d’habitants que la Belgique.

Pour de grands fabricants de cycles comme Cannondale ou Specialized, le petit marché américain, en pleine croissance, est intéressant, ce qui les incite à soutenir des équipes. Ce n’est pas le cas de Belkin ni des multinationales encore plus importantes. Bien que le retour publicitaire, surtout en Europe de l’Ouest, soit cinq fois plus important que le montant du sponsoring, ces sociétés sont refroidies par le risque que représente le dopage.

Le cyclisme actuel compte surtout sur les capitaux des fabricants de vélos et sur des millionnaires fous de la petite reine comme Zdenek Bakala (OPQS) et Andy Rihs (BMC). Faute d’argent des TV, d’autres formations doivent chercher de nouveaux fonds. La direction de Belkin, qui doit trouver un investisseur rapidement – les coureurs ont fixé la date-butoir au 1er août -, a même lancé un crowdfunding sur le site de l’équipe. Pour dix euros, on peut  » devenir une partie de l’équipe « ,  » aider à financer une partie de l’équipe  » et  » montrer aux sponsors potentiels que l’équipe dispose de fidèles supporters « . Reste à voir si les 2.000 personnes qui ont déjà versé de l’argent recevront quelque chose de tangible en échange ou si cet argent sera nécessaire pour achever l’année.

Le projet de crowdfunding d’Europcar –  » Entrez dans le Team Europcar  » – est plus concret et, pour l’heure, unique. Pour dix euros, un supporter peut voir son nom, certes en tout petit, sur la voiture du manager Jean-René Bernaudeau, pendant tout le Tour. Pour 450 euros, c’est un maillot porté par un coureur pendant le Tour et enfin, ceux qui versent 10.000 euros reçoivent un vélo Colnago personnalisé et en plus, ils peuvent rencontrer tous les coureurs. Cinq autres montants correspondent à d’autres gratifications.

Jusqu’à présent, Europcar a récolté la moitié des 80.000 euros escomptés. L’argent est destiné à la formation des jeunes. Donc, ceux qui souhaitent contribuer à l’éducation d’un nouveau Thomas Voeckler peuvent surfer sur sponsorise.me. Ceci dit, ces initiatives dignes d’éloges ne sont que des gouttes d’eau dans une rivière quasiment tarie.

PAR JONAS CRÉTEUR

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