Spa de A à Z

Le grand cirque de la F1 fait étape à Francorchamps. Pour les cinq hommes briguant le titre mondial, la course sur le toboggan ardennais revêt une importance capitale.

A COMME ALONSO : arrivé cette saison chez Ferrari, le double champion du monde a donné le coup de booste espéré à la Scuderia. Sans deux phases de course malheureuses – un trop grand respect du règlement en matière de safety- car à Valence et une pénalité discutable en Grande-Bretagne- il occuperait une position plus intéressante encore au championnat. Accusant un retard de 20 points sur le leader, l’Espagnol se donne 50 % de chances de décrocher le titre ! Ce week-end, il voudra fêter comme il se doit le 10e anniversaire de sa première grande victoire : en 2000, il avait survolé la course de F3000 au volant d’une monoplace du team belge Astromega.

B COMME BUTTON : alors qu’on craignait des moments difficiles chez McLaren-Mercedes, le champion du monde compte autant de victoires que son équipier. Mais il marque le pas depuis trois courses et pour se mettre en vedette à Spa, le play-boy anglais doit se montrer plus performant en qualification car s’élancer au-delà de la troisième ligne constitue un gros handicap.

C COMME CHAMPIONNAT : avant Spa-Francorchamps, 13e des 19 étapes de la saison, cinq hommes restent en lice pour la couronne mondiale : Mark Webber (161), Lewis Hamilton (157), Sebastian Vettel (151), Jenson Button (147) et Alonso (141). La nouvelle grille d’attribution des points (25-18-15-12-10, etc) rend délicat tout pronostic !

D COMME D’AMBROSIO : disputant sa troisième campagne en GP2 Series, notre compatriote briguait le titre en début de saison. Il a déchanté, malgré un succès à Monaco, et avec 67 points de retard sur le leader Pastor Maldonado, il vise désormais des performances ponctuelles. Mis sur la touche par le team DAMS au profit du Franco-Suisse Romain Grosjean lors du GP d’Allemagne, D’Ambrosio a bien réagi en Hongrie. Il doit poursuivre sur cette voie et frapper fort devant son public. Ce rendez-vous a pour lui des allures de quitte ou double…

E COMME EAU ROUGE : c’est LE virage de la saison, celui que tous les pilotes adorent et redoutent à la fois. Même s’il peut se négocier à fond avec les F1 2010, il demeure un défi permanent car la moindre erreur d’appréciation se paie au prix (très) fort dans cet incroyable tremplin.

F COMME FERRARI : après un passage à vide, la Scuderia a retrouvé des couleurs (rouges, bien entendu…) grâce à la version évoluée de sa F10, désormais rivale n°1 des Red Bull-Renault. Même si l’organisation du doublé en Allemagne a fait couler beaucoup d’encre, les chiffres sont là : sur les deux derniers GP, les hommes de Maranello ont inscrit le plus de points. Outre Alonso, il faudra surveiller Felipe Massa vainqueur à Spa en 2008 (après la pénalité infligée à Hamilton).

G COMME GP2 SERIES : considérée comme l’une des antichambres de la F1, cette compétition se déroule dans le cadre des GP. Deux courses sont programmées, l’une samedi après les qualifications F1, l’autre – plus courte et distribuant moins de points – dimanche en matinée ; les huit premières places de la grille y sont accordées sur base du top 8 enregistré la veille mais… inversé. Avec 77 unités, le Vénézuélien Maldonado devance largement le Mexicain Sergio Perez (51), l’Espagnol Dani Clos (43) et le Français Jules Bianchi (39).

H COMME HAMILTON : le pilote anglais ne laisse pas indifférent, on l’aime ou on le déteste. Ce pur produit McLaren-Mercedes se rend parfois coupable de man£uvres douteuses mais avec lui, le spectacle est garanti car il ne s’avoue jamais battu. Courageux, audacieux, il est le rival le plus redoutable des pilotes Red Bull. Et s’il pleut en Ardennes, son adresse phénoménale fera merveille…

I COMME INGÉNIEURS : leur imagination n’a pas de frontières et les plus pointus sont toujours en avance d’une guerre sur les commissaires techniques officiels. Leur dernière trouvaille : des ailerons avant flexibles dont la forme se modifie au fur et à mesure que la vitesse augmente. Le chef de file de la corporation est sans conteste Adrian Newey qui a dirigé la conception des Red Bull-Renault.

J COMME JAPONAIS : les constructeurs nippons – Honda puis Toyota – ont déserté la F1 pour investir dans d’autres domaines, notamment les économies d’énergie. Le pays du Soleil- Levant ne compte qu’un seul représentant régulier au plus haut niveau, Kamui Kobayashi qui pilote une Sauber-Ferrari.

K COMME KUBICA : portant véritablement le team Renault F1 à bout de bras, le Polonais revendique la place de leader des non-grands, comprenez les pilotes n’appartenant pas au trio Red Bull-McLaren-Ferrari. Dans ce match, il croise le fer avec Nico Rosberg. Guère heureux lors des trois dernières courses, Robert le terrible n’abdique jamais et compte parmi les dynamiteurs du peloton.

L COMME LOTUS : si le nom et les couleurs sont identiques, la formation anglaise – ou plutôt malaise puisque les capitaux sont asiatiques – n’a plus rien à voir avec sa glorieuse devancière créée par Colin Chapman. Lotus fait partie des trois nouvelles équipes admises en F1 (avec Virgin et Hispania) confinées jusqu’ici à l’arrière du peloton. Au fil des courses, les expérimentés Jarno Trulli et Heikki Kovalainen progressent imperceptiblement et pour eux, un petit point au championnat serait une première victoire.

M COMME MERCEDES : le constructeur allemand aligne cette année sa propre équipe… mais est loin de soutenir la comparaison avec son client McLaren dont les voitures utilisent le même V8. A part un sursaut à Silverstone, les Gris semblent en perte de vitesse et les discours rassurants de Norbert Haugg le n°1 du département sportif n’y changent rien : Mercedes constitue jusqu’ici une grosse déception.

N COMME NOUVEAUTÉS : elles devraient être nombreuses car, pendant que les pilotes et mécanos observaient la traditionnelle trêve estivale, les ingénieurs ont cogité. L’interdiction des essais privés ne permettant pas de valider ces innovations avant le début du week-end, on peut s’attendre à une intense activité en piste durant les séances libres de vendredi.

O COMME ORGANISATEURS : ceux du GP de Belgique espèrent atteindre la barre des 65.000 spectateurs payants, ce qui leur permettrait de présenter un bilan équilibré. Pour y arriver, ils comptent – notamment – sur les supporters des six pilotes allemands.

P COMME PORSCHE : depuis des années, la Supercup se dispute en prologue des GP. Très en verve cette saison, le jeune Belge Nico Verdonck est invité ce week-end à se mêler à des débats souvent très chauds.

Q COMME QUALIFICATIONS : elles se déroulent en trois phases avec l’élimination des sept concurrents plus lents (Q1), puis celle de sept autres (Q2) pour ne garder que dix pilotes qui se disputent la pole lors d’une session de 15 minutes. Vu la longueur du circuit spadois, ils ne pourront pas effectuer de nombreuses tentatives sur un laps de temps aussi court. Rappelons que les pilotes admis en Q3 devront prendre le départ avec les pneus utilisés dans cet ultime match.

R COMME RED BULL-RENAULT : indiscutablement les meilleures monoplaces 2010, les RB6 sont équilibrées, rapides en pointe et elles exploitent parfaitement le V8 Renault. Leur seule faiblesse vient d’une fiabilité parfois prise en défaut. Autre problème, l’entente entre les deux pilotes n’est plus cordiale depuis leur accrochage en Turquie.

S COMME SCHUMACHER : le septuple champion du monde a-t-il péché par orgueil en voulant revenir après trois années de retraite ? Ses partisans – et ses employeurs – affirment qu’il retrouvera le plus haut niveau mais ses résultats semblent prouver le contraire : il n’est pas encore remonté sur le podium et n’a inscrit que 4 malheureux points sur les cinq derniers rounds. Dans son jardin ardennais où il a gagné six fois, Schumi doit retrouver l’avant-scène. Mais en a-t-il vraiment les moyens ?

T COMME TODT : élu président de la FIA à la place de Max Mosley, le Français prend progressivement ses marques. C’est à lui qu’on doit la présence à chaque GP d’un ancien pilote de F1 aux côtés des commissaires sportifs chargés d’examiner les phases litigieuses ; une innovation intéressante.

U COMME USA : Bernie Ecclestone rêve toujours de conquérir les Etats-Unis mais ses dernières initiatives ont échoué. On songe notamment au mystérieux team US F1, sélectionné pour disputer la saison 2010 alors qu’il n’était construit que sur du vent… Tonton a de la suite dans les idées : il a trouvé à Austin au Texas un promoteur prêt à organiser un GP dès l’an prochain, même si le public américain se désintéresse totalement de la F1.

V COMME VETTEL : chouchou de la maison Red Bull, il se voyait bien coiffer cette année la couronne qui lui a échappé de peu en 2009. C’était compter sans un équipier tout aussi ambitieux et oublier aussi les erreurs que l’Allemand commet souvent lorsqu’il est sous pression. S’il signe la pole et réussit son départ, BabySchumi devient inabordable mais dans le cas contraire, il peut s’emmêler les pinceaux…

W COMME WEBBER : le solide Australien s’est découvert de nouvelles ambitions. Seul pilote à compter trois victoires cette année, il affiche une belle confiance et ne nourrit plus de complexes vis-à-vis de son équipier, même si celui-ci bénéficie d’un (petit…) traitement de faveur chez Red Bull. Webber sait qu’il n’héritera jamais d’une aussi belle opportunité de devenir n°1 mondial.

X COMME… X : c’est le nom du prochain Belge en Formule 1 qui succédera notamment à Jacky… Ickx. Bertrand Baguette a mis le cap sur les Etats-Unis pour s’aligner en IndyCar et on le voit mal revenir sur la scène des GP. Quant à Jérôme D’Ambrosio, il figure bien dans l’organigramme Renault mais doit se montrer plus convaincant s’il veut forcer les portes du paradis. Cela dit, tout peut évoluer très vite en F1.

Y COMME YAMAMOTO : il symbolise ces pilotes très moyens qui trouvent une place en F1 grâce aux budgets qu’ils amènent. Au moins, le Japonais dispute parfois des courses, au contraire de nombreux jeunes cantonnés au rôle obscur de n°3, qui végètent dans le fond des stands. Ils y attendent que la chance leur sourie, le plus souvent via… un accident forçant un titulaire à déclarer forfait.

Z COMME ZÉRO DE CONDUITE : c’est la cote qu’on accordera à certains pilotes dont les man£uvres méritent une lourde sanction. Ainsi, le fait d’avoir conquis sept titres mondiaux n’autorise pas à tasser un adversaire contre le muret des stands !

par eric faure – photos: reuters

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