Son combat pour devenir Diable Rouge

Cela fait maintenant deux ans que Mémé Tchitéattend de savoir s’il pourra, un jour ou l’autre, porter les couleurs des Diables Rouges. Il y a une semaine, le tribunal de première instance de Bruxelles a reporté l’affaire au mois de juin 2011. Pourtant, ce report n’a pas été vécu comme un énorme contrecoup par la défense du joueur, qui avait peur de ne pouvoir exposer tous ses arguments dans le temps imparti, à savoir 90 minutes.

Néanmoins, pour que le report ne mette pas en péril la carrière de Tchité, la défense a introduit un appel devant la cour d’appel de Bruxelles siégeant en référé pour qu’elle libère le joueur (et qu’elle permette donc à Tchité de jouer en équipe nationale belge), en attendant la décision définitive en juin. Cet appel en référé aura lieu le 28 octobre,  » ce qui nous permet d’espérer un arrêt pour la fin d’année « , explique son avocat, Luc Misson.

Mais pourquoi tant de temps pour savoir si oui ou non, Tchité peut porter le maillot de l’équipe nationale ? Le joueur est en effet tiraillé entre quatre équipes nationales. Il a porté le maillot du Burundi en Juniors (ce qui ne compte pas) et était courtisé par le Congo, le Rwanda et la Belgique pour évoluer en équipe A. Or, il aurait déjà signé une affiliation pour le Rwanda, ce qui écarte la Belgique et le Congo. Aurait car le joueur prétend que le contrat signé est un faux.

 » Cela paraît incontestable qu’on a affaire à un faux « , argumente Luc Misson.  » Nous avons fait analyser la signature du contrat par un graphologue qui l’a comparée à celle de Tchité et le graphologue a conclu à un faux. De plus, à la date où il aurait signé ce contrat, il est avéré que Tchité se trouvait au Standard et en aucun cas au Rwanda. Or, pour signer ce contrat, il devait être à la Fédération rwandaise. « 

Alors, pourquoi devant cette limpidité des faits, l’affaire traîne-t-elle ?  » Car l’Union Belge n’a jamais demandé que Tchité soit reconnu comme Belge. Or, selon le règlement, ce sont les fédérations nationales qui doivent demander la qualification d’un joueur. Le joueur ne peut pas, lui-même, en faire la demande. La FIFA se retranche donc derrière ce point-là. « 

Il suffirait donc que l’Union Belge envoie une lettre à la FIFA. Ce qu’elle n’a jamais fait.  » Pourquoi Jean-Marie Philips alors en poste à la Fédération n’a-t-il rien demandé ? Pourquoi le dossier n’a-t-il jamais été mis à l’ordre du jour du Comité Exécutif ? « . Mystère. Pour sa défense, Philips a déjà déclaré :  » Qu’on me prouve que ces pièces constituent un faux par une décision de justice ! « . Or, pour qu’il y ait décision de justice et débloquer ce cas-là, il faudrait que l’UB intervienne ! A moins que le Rwanda juge sa propre fédération pour faux… Inimaginable.

En attendant, la FIFA n’ose pas prendre de décision. Faut-il y voir là la politique pro-africaine menée par Sepp Blatter, qui ne voudrait en aucun cas froisser ses amis africains ?

Le Standard appuye la démarche juridique de son joueur. Quitte à tenter d’influencer les décisions dans les cénacles de la Maison de Verre ? Avec deux représentants – Pierre François et Pierre Delbouille (juristes de surcroît) -, poser la question revient à y répondre.

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