Solution remise

Libéré par Malines, le flanc droit polonais a joué son premier match pour Mouscron.

Arrivé de Malines durant la trêve, LukaszKubik a débuté sous le maillot de Mouscron dans des circonstances difficiles. L’Excelsior était pratiquement privé d’attaquant. Le jeune Camerounais PaulClaudelAlo’oEfoulou, dernier transfuge d’ HugoBroos avant son départ pour Anderlecht, a dû évoluer seul en pointe. Et s’il fut le premier, cette saison, à avoir inscrit un but à DanyVerlinden à l’Olympiapark, il est encore fort léger pour supporter une telle responsabilité et n’a pas une grande capacité à conserver le ballon. En début de deuxième mi-temps, il céda le relais à un gamin encore plus jeune que lui: LorenzoLaï, 16 ans et demi. JonathanBlondel, venu rendre une visite de courtoisie à ses anciens partenaires, affirme qu’il ne le connaissait pas: « Lorsque je jouais à Mouscron, il devait évoluer en Scolaires ».

LorenzoStaelens se doutait dès le départ que, dans ces conditions, un but du Standard confronterait ses joueurs à la quadrature du cercle. La nouvelle acquisition polonaise n’a pas été en mesure de résoudre l’équation. Lukasz Kubik reconnaît volontiers qu’il peut faire beaucoup mieux que ce qu’il a montré vendredi dernier: « Je ne peux pas me montrer satisfait de ma prestation. Mes passes et mon jeu de position ont laissé à désirer. Je dois encore me familiariser avec mes partenaires. A l’entraînement, cela se passe déjà très bien, mais en match le contexte est différent. En outre, je sortais d’une semaine éprouvante. Depuis le retour du stage hivernal à La Manga, je n’ai pas eu une minute à moi. J’ai dû résoudre tous les problèmes administratifs liés à mon déménagement. Il a fallu courir à gauche et à droite, transférer toutes mes affaires. Au début, j’habitais encore à Malines et je devais me lever à six heures pour me rendre à l’entraînement. Depuis vendredi, je suis enfin installé à Mouscron et je vais pouvoir me concentrer sur le football. En outre, nous devrions récupérer certains blessés. Cela va donc aller mieux, à la fois pour moi et pour l’équipe ».

Son dernier match complet, Lukasz Kubik l’avait disputé avec Malines le 29 novembre 2002 contre le… Standard. « La rencontre s’était soldée par un partage 1-1 et j’avais marqué le but malinois. Vendredi, pour mes retrouvailles avec le club de Sclessin, je n’ai malheureusement pas trouvé le chemin des filets. J’estime d’ailleurs que nous aurions mérité ce point. Dans le jeu, nous n’avons pas livré un mauvais match. Mais nous étions trop handicapés en attaque. Etre privé simultanément de MboMpenza, ClaudeBakadal et MarcinZewlakow, ce n’est pas rien ».

Bientôt un duel fratricide

Après le déplacement à La Gantoise, se profilera la visite de l’Antwerp au Canonnier. L’occasion, pour Lukasz Kubik, de retrouver son frère Arkadiusz, son aîné de six ans. « Croyez-le ou non, mais ce sera la première fois que nous serons opposés. Lorsque Malines a affronté l’Antwerp au premier tour, le club avait déjà été mis en liquidation et la plupart des joueurs titulaires -dont moi- avaient quitté l’équipe. J’avais attendu ce duel fratricide depuis le début de la saison et il n’a finalement pas eu lieu. Mon frère et moi avons rarement évolué ensemble également. Avec six années de différence, Arek évoluait dans une catégorie supérieure en équipes d’âge. Lorsque je me suis hissé en équipe Première du Cracovia, il était déjà parti au Gornik Zabrze. Nous nous sommes retrouvés sous la même banière à… Harelbeke. C’était aussi, pour moi, l’occasion de découvrir la D1, car le Cracovia évoluait en D3 en Pologne ».

Arkadiusz et Lukasz n’ont pas le même profil. « Il est plus technique. Je suis plus physique, plus rapide, plus endurant. Je connais ses qualités et ses défauts. La réciproque est vraie également. Généralement, il évolue sur le flanc gauche. La possibilité de nous retrouver face à face n’est donc pas à exclure. L’affrontement avec l’Antwerp sera un moment sympa que j’attends avec impatience ».

Lorsqu’ils évoluaient à Harelbeke, les frères Kubik venaient parfois assister aux matches de Mouscron. « Ce n’était pas bien loin, et en outre il y avait les frères Zewlakow dans l’équipe », raconte Lukasz. « J’avais eu l’occasion de me forger une bonne impression de ce club. Celle-ci est en train de se confirmer. Les infrastructures sont de qualité, et lorsque je demande quelque chose, je l’obtiens aisément ».

Lorsqu’il eut l’occasion de lier sa destinée à Mouscron, le mois passé, il n’a pas hésité longtemps. « Libéré par le curateur de Malines, j’étais rentré en Pologne lorsque mon manager m’a annoncé que Mouscron était intéressé et que les dirigeants frontaliers souhaitaient me rencontrer. D’emblée, j’étais très réceptif étant donné la réputation du club. AaddeMos, que j’ai consulté, m’a conforté dans mon opinion. Il m’a confirmé que l’Excelsior était un club bien organisé au sein duquel je me sentirais à l’aise. Après tous les soucis que j’avais connus, je n’ai pas voulu attendre plus longtemps, au risque de laisser passer cette belle opportunité. J’avais eu quelques autres contacts, mais beaucoup moins intéressants. Parmi ceux-ci, il y avait Strombeek, mais c’était la D2 et le club avait déjà engagé trois joueurs malinois: Ivan Willockx, SammyGreven et OlafVandael. Un club de Ligue Régionale allemande m’a aussi contacté par… internet. Un contact très impersonnel qui ne me paraissait pas très fiable, au contraire de celui que j’avais à Mouscron où tout a finalement été réglé très vite « .

Que pense-t-il pouvoir apporter à l’équipe? « Vendredi, j’ai évolué sur le flanc droit. Je peux aussi jouer à l’arrière droit ou dans une position plus centrale. Je suis assez polyvalent. J’accepterai le rôle que Lorenzo Staelens me confiera et j’espère me montrer digne de sa confiance. A Harelbeke et à Malines, j’étais presque toujours titulaire. Je serai déjà satisfait s’il en allait de même à Mouscron. Mais je conçois que j’évolue désormais à un niveau supérieur. Dans mes clubs précédents, l’objectif était essentiellement le maintien. Ici, les ambitions sont plus élevées. En principe, la qualité de l’équipe devrait me permettre d’élever mon propre niveau de jeu. Je suis nouveau et je devrai m’adapter. Cela prendra sans doute un peu de temps. L’entraîneur a déclaré qu’il m’avait visionné dans l’optique de la prochaine campagne. En principe, le club ne comptait pas acquérir de nouveau joueur durant le mercato d’hiver, mais comme je pouvais quitter Malines gratuitement en raison de la mise en liquidation de mon ancien club, il m’a pris dès à présent. Je suis le premier transfert de la saison 2003-2004. J’ai signé pour trois ans et demi ».

Un futur polyglotte

Depuis son arrivée en Belgique, Lukasz Kubik n’a pas été très heureux. Harelbeke a connu des problèmes financiers, et à Malines c’était encore pire. « Je connais l’adage jamaisdeuxsanstrois. J’espère ne pas porter la poisse à Mouscron. Mais je n’ai pas beaucoup de craintes à ce sujet: d’après tous les renseignements qui me sont parvenus, l’Excelsior est un club stable. C’est pour moi un véritable soulagement de pouvoir me concentrer exclusivement sur le football. Cela n’a pas toujours été drôle pour moi en Belgique, jusqu’à présent. A Harelbeke, lorsque l’entraîneur EnverAlisic est arrivé, il m’a relégué dans le noyau C. Sans raison apparente. Ou, s’il y avait une raison, je ne la connais pas. A Malines, ce fut un vaudeville durant les derniers mois. On se rendait à l’entraînement sans savoir de quoi le lendemain serait fait. J’ai changé quatre fois de voiture en cinq mois. Chaque fois une marque différente. Et chaque fois un peu plus petite. Certains jours, je me suis rendu à pied à l’entraînement. Je n’habitais pas bien loin du stade, je le concède, mais la situation était pénible. Je n’étais plus payé depuis juillet. Comme je prévoyais des difficultés, j’avais mis un peu d’argent de côté, mais sans rentrées, mes économies ont fondu comme neige au soleil. Au début de ce mois de janvier, mon compte en banque était vide. J’ai dû demander une avance à Mouscron et JacquesVandewalle me l’a accordée. Mais je ne veux pas dire trop de mal de Malines, car j’ai vécu de beaux moments là-bas. La ferveur populaire était exceptionnelle, même en D2. Et puis, c’était un club historique: le dernier club belge à avoir remporté une coupe européenne. Hélas, l’histoire ne fait pas vivre ».

Lukasz Kubik n’a pas tout perdu en allant à Malines puisqu’il partage désormais sa vie avec la fille d’Aad de Mos. « Pour l’instant, nous nous voyons seulement le week-end, car en semaine elle est étudiante à Eindhoven. Nous n’avons pas encore évoqué la possibilité d’un mariage, mais j’espère que cela se concrétisera un jour. Avec elle, je converse la plupart du temps en anglais. J’avais appris cette langue à l’école, mais je pensais qu’elle ne me serait guère utile… jusqu’à mon arrivée en Belgique, où il a bien fallu que je me fasse comprendre. Ma copine me pousse à parler néerlandais, mais c’est difficile pour moi. Le président JeanPierreDetremmerie voudrait que j’apprenne le français. Ok, cela peut sans doute m’être utile. Je deviendrai un vrai polyglotte. Car je parle aussi un peu le russe. Un peu comme l’anglais, je l’avais appris à l’école et je pensais l’avoir oublié, mais à Harelbeke j’ai côtoyé deux joueurs russes, Mitchkov et Diatel, et les expressions me sont revenues ».

Son avenir, c’est en Belgique qu’il l’envisage. « Je me suis fait des amis, je me suis trouvé une fiancée. Elle est Hollandaise, mais c’est pareil. Et puis, sur le plan footballistique, je suis plus connu ici qu’en Pologne. Dans mon pays natal, je n’ai jamais joué qu’en D3 ».

Daniel Devos

« Je compte sur Mouscron pour m’aider à progresser »

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