Oufti, c’était tout juste. J’ai vécu un mercredi 31 janvier de folie. De ces jours dont tu te dis qu’ils vont changer la destinée de tes vieux jours. En fait, il était moins deux. 18h58 exactement. Mon ticket de caisse faisant foi. J’étais dans les temps. J’ai réussi mes soldes. J’ai eu mon aspirateur très léger avec un grand manche qui va dans tous les coins. Qui nettoie les surfaces et trouve tous les espaces. Sans fil. Libre et efficace.

Je suis un autre homme. Je peux avoir d’autres ambitions. Je redeviens un  » Winner « . Car aspirer, ça m’inspire. Comme cette métaphore à deux balles. Quoique. Soldes et mercato…On remplit ses armoires pendant que d’autres les vident. Trouver à tout prix le joueur qui, comme mon aspirateur, va dans tous les espaces et est efficace. Style Olivier Giroud. Lui, il prend de la place, joue sur peu d’espace et, surtout, il préfère nettoyer les lucarnes que cirer le banc d’Arsenal.

Logique qu’il parte. Mais chez le voisin de Chelsea…. C’est quand même fou la vie de footeux. Le mercredi, il rentre chez lui avec le beau training rouge des Gunners, le jeudi il quitte la maison avec le beau bleu des Blues. Entre-temps, il a généré un transfert…bancaire de 20 millions d’euros. Il va passer de l’Europa League à la Ligue des Champions. Et ses cauchemars de  » supersub  » ont fait place aux rêves de titulaire.

Il part dans un autre monde sans changer de domicile. On comprend. Même si le jaune teuton de Dortmund lui aurait été à merveille. C’est un autre qui va en profiter. Celui qui a fait de la place dans le vestiaire de Chelsea. Michy. Parti chez les chtis du Borussia. Quel bon choix. Chtis dans le sens dévotion à son club. Dortmund, y a pas mieux. Je le sens bien, ce signe du destin. Batshuayi n’est pas encore Aubameyang mais, en Bundesliga, il peut le devenir.

Son premier  » shoot  » victorieux ressemblera à un premier shoot d’amour et de bonheur. Il va plus pouvoir s’en passer. Quand un Allemand vous aime dans la langue de Goethe, c’est guttural. Sonore et sans limite. Comme voir le noir jaune rouge des drapeaux passer de l’horizontale à la verticale. Tout ça transcende. Je sais de quoi je parle.

Comme les tracas que je me fais pour les promus de Premier League. Seulement deux fois en 25 ans, les trois se sont maintenus. En janvier on ne solde encore aucun compte mais y en a qui commencent à payer l’addition. L’inconscience génératrice de résultats née de l’ivresse de la montée a permis toutes les audaces et à défier la logique du talent.

Mais depuis Noël, y a comme la réalité qui les rattrape. Huddersfield, Newcastle et Brighton n’ont engrangé qu’une seule victoire à eux trois réunis. Ils se sont tapés un match tous les trois jours contre ce qui se fait de meilleur. Contre des équipes qui ont le choix du  » turn over « . Les  » p’tits  » jouent, s’arrachent, se blessent. Résultat : ils se rapprochent dangereusement de la sortie qui a vu leur entrée.

Quand la fraîcheur n’est plus là, c’est l’expérience, le talent et l’instinct qui font la différence. Tout ça a un prix. Celui de joueurs que les  » p’tits  » ne peuvent se payer. Exemple avec Newcastle : seules les équipes du top 6 ont cadré plus de tirs qu’eux mais les Magpies n’ont inscrit que 22 buts en 24 matchs…au secours Romelu.

Brighton, lui, cadre moins de trois tirs par match… au secours Harry Kane. Du côté de la défense, même constat. Huddersfield a autorisé moins de tirs vers son gardien que Manchester United mais a encaissé 25 buts de plus…au secours David De Gea.

Ne pas en encaisser, c’est ne pas perdre. L’éternelle quête des entraîneurs. Sauf un mec comme Jürgen Klopp. Lui, c’est :  » j’en marquerai toujours plus que l’adversaire « . Ben non. Pas forcement. Après 134 matchs il en a gagné moins que son  » viré  » de prédécesseur, Brendan Rodgers. Mais bon, nous, on ne soldera jamais un Klopp parce que le football qu’il nous offre n’a pas de prix. Le plaisir ne se brade pas.

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