Skopje, un mauvais souvenir

 » A la place des Diables Rouges, je me méfierais de leur double confrontation contre la Macédoine, le 22 mars à Skopje et quatre jours plus tard à Bruxelles. S’ils veulent prendre une option pour le Brésil, c’est le moment ou jamais de réaliser un 6 sur 6. Mais ce voyage au coeur des Balkans ne sera pas de la  » tarte « . Ce sera chaud bouillotte à Skopje où j’ai joué en 1969. Le contexte était différent. La Yougoslavie n’avait pas encore été rayée de la carte : c’était un gros client dans notre groupe qualificatif pour le Mondial 70 au Mexique. Nous avions déjà notre billet d’avion pour l’Amérique latine en poche avant notre dernière obligation à Skopje le 19 octobre 1969. Là-bas, notre adversaire s’est souvenu du match aller : 3-0 à Anderlecht, deux buts de Johan Devrindt, un d’Odilon Polleunis, un solide combat avec trois cartes rouges (DobrivojeTrivic, Dragan Dzajic et… Georges Heylens).

Eliminés, les Yougos ont pris leur revanche dans une ambiance de folie. Dzajic a survolé les débats face à une équipe nationale belge qui avait abordé ce choc à la légère. L’addition fut salée (4-0) et trois de nos adversaires ont joué ensuite en Belgique : Josip Bukal (Standard), Rudi Belin (Beerschot) et Branko Gracanin qui termina sa carrière dans de petits clubs liégeois et fut même le beau-frère de Laurette Onkelinx. La composition de l’équipe nationale belge de l’époque vaut le coup d’oeil : Christian Piot (Standard) ; Heylens (Anderlecht), Léon Jeck (Standard), Jacky Beurlet (Standard), Jean Thissen (Standard) ; WilfriedVan Moer (Standard)/ 46′ Jan Verheyen (Beerschot), Pierre Hanon (Anderlecht) ; Polleunis (Saint-Trond), Raoul Lambert (Club Bruges), Paul Van Himst (Anderlecht), Wilfried Puis (Anderlecht).

En ce temps-là, Henry Guldemont, ancien de Sport Foot Magazine, relevait, qu’en Belgique,  » le sud défendait et le nord attaquait « . L’arrière-garde du Standard était en béton et Anderlecht pouvait compter sur des éléments offensifs comme Van Himst et Puis. En plus de cela, aucun des internationaux belges de 1969 n’évoluait à l’étranger. J’avais eu une offre de Cologne mais Anderlecht s’y opposa. Van Himst et Van Moer, entre autres, auraient pu évoluer sans le moindre problème au top européen. Au contraire de Raymond Goethals qui avait les yeux rivés sur la D1, Marc Wilmots doit s’intéresser aux grands championnats étrangers pour suivre ses internationaux. Ce sont des stars. Malgré le 0-5 de 1995, je leur conseille de revêtir leur bleu de travail contre la Macédoine. Le moindre signe de suffisance se payera cash et Skopje aura alors un goût de mauvais souvenir comme pour moi en 1969.  »

PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE BILIC

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