Simons reste, lui.

Le Club Brugeois a perdu vendredi dernier son président Michel Van Maele, 81 ans, un homme qui combina fonctions politiques importantes (il fut bourgmestre de Bruges dans les années ’70), activités financières et sportives.

Si ses adversaires lui reprochèrent souvent d’être à la fois actif en politique et en business et de se bâtir un empire financier, on ne lui tint jamais ouvertement grief de faire construire l’ Olympiastadion (devenu Jan Breydel) pendant son mandat de bourgmestre. Le stade ultra moderne fut inauguré en 1973 et accueillit les deux clubs de la Venise du Nord, le Club et le Cercle, mais Van Maele perdit les élections en 1976. C’était la première fois que son parti, le CVP, connaissait la défaite depuis 1870. Il n’y avait pas de fumée sans feu…

Van Maele quitta la politique et plongea totalement dans le business et le football. Pour le bien du Club puisque son arrivée chez les Blauw Zwart coïncida avec le début de l’époque la plus glorieuse du matricule avec la conquête de neuf de ses onze titres, six de ses huit coupes et une finale de C1 en 1978.

Van Maele ne devint président qu’en 1999 mais administra pendant un quart de siècle le club de main de maître, dominant parfaitement les matières les plus sensibles que sont les finances et les transferts. Van Maele disait avec raison qu’il ne s’était jamais fait rouler par un agent de joueurs. Il était plus fort qu’eux et possédait son propre réseau de relations. Parfois étonnantes.

Un jour de match européen, il fit la connaissance de l’archevêque de Cracovie et entama avec lui une longue discussion passionnée sur le football. Cet homme de religion n’était pas encore le pape Jean-Paul II,… que Van Maele revit à Rome…

Van Maele était comme ces arbres penchés par le vent du Nord: indéracinables malgré les tempêtes. Il gardait la tête froide l’an dernier quand son club voyait pour la deuxième année consécutive le titre lui échapper: « On travaille bien, je suis sûr que Trond Sollied fera de grands résultats avec cette équipe ».

Il faisait confiance à son instinct et au fait que le club n’avait pas de dettes. Malin et plein de bon sens, Van Maele était l’un des neuf enfants d’un couple de fermiers et meuniers. Supporter de Bruges, il venait, au Klokke sabots aux pieds, au début

L’ex-bourgmestre ne verra donc pas son Club devenir champion en mai mais il aurait été ravi de voir Timmy Simons prolonger son contrat jusqu’en 2008. Le directeur général Antoine Van Hove a déclaré que le Club s’était fendu du contrat le plus onéreux de son histoire pour soustraire le Soulier d’Or aux appels de Schalke 04 et Aston Villa. Mais quel bon investissement! Les Brugeois viennent aussi de prolonger le bail de Gaëtan Engelebert et feront de même avec Peter Van Der Heyden.

Contrairement à ceux d’Anderlecht, les supporters de Bruges ne devraient pas regretter de voir leur équipe voler en morceaux et plonger sur le plan des résultats. Quand il avait vendu Jan Koller, Tomas Radzinski et Bart Goor, Anderlecht parlait d’ « affaires qu’on ne pouvait pas refuser ». Oui mais. L’argent encaissé n’a pas amené les résultats espérés, au contraire.

Les Brugeois, comme toujours, ont gardé les pieds bien sur terre et. éclatent de rire quand les supporters d’Anderlecht les traitent de paysans.

« Trond Sollied fera de grands résultats avec cette équipe » (Feu Michel Van Maele, avril 2002)

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