Silence-Lotto décapité

Evans, le champion du monde, rejoint BMC.

Silence-Lotto était certain que Cadel Evans, sacré champion du monde fin septembre, allait honorer son contrat, valable un an encore. Le manager sportif de l’équipe, Marc Sergeant, a dû être foudroyé en apprenant que l’Australien de 32 ans roulerait l’année prochaine pour le BMC Racing Team. Sergeant s’est rendu en Italie avant le Tour de Lombardie pour établir avec Evans le programme de la saison à venir. A la demande du champion du monde, il a également embauché l’Espagnol Daniel Moreno, un renfort pour les montagnes.

Evans a eu recours à une clause de son contrat, qui l’autorise à partir moyennant le versement d’une indemnité. BMC, qui possède une licence américaine, lui permet de monnayer son titre. Dans le passé, la marque suisse de vélos a été le sponsor de Phonak. C’était à l’époque où Floyd Landis portait le maillot jaune au Tour, avant d’être convaincu de dopage. Phonak s’était retiré et BMC a fondé sa propre équipe en 2007. Après des débuts modestes, l’équipe a affiché des ambitions croissantes. En l’espace de quelques mois, BMC vient d’enrôler Alessandro Ballan, Marcus Burghardt, George Hincapie et Karsten Kroon, quatre brillants spécialistes des classiques. L’équipe mise sur Evans dans les tours. L’Australien, qui réside en Suisse, a confié la défense de ses intérêts à un ancien coureur helvétique, Toni Rominger.

Dans son communiqué, Silence-Lotto affirme être fier de la progression accomplie par Evans en l’espace de cinq ans. Pourtant, l’intégration de l’Australien, deuxième du Tour à deux reprises, ne s’est pas déroulée sans heurts. Ses coéquipiers se sont plaints à maintes reprises de devoir rouler pour un leader ingrat. L’hiver dernier, l’équipe a malencontreusement évoqué la participation possible d’Evans au Giro et pendant le Tour de France, que l’Australien a terminé à une décevante 30e place, Marc Coucke a suggéré qu’en 2010, Jurgen Van den Broeck devrait être le leader de Silence-Lotto.

Le CEO d’Omega Pharma voit donc son souhait réalisé. Il y a peu de chances pour qu’Omega Pharma-Lotto, comme l’équipe s’appellera en 2010, trouve un successeur à Evans, aussi tard. L’équipe semble donc condamnée au biotope de l’ancienne équipe Lotto : les classiques. Les sponsors belges de l’équipe ne pourront en tout cas pas bénéficier de la publicité offerte par un champion du monde lors du prochain Tour.

En enrôlant Evans, BMC s’ouvre les portes du Tour car l’équipe continentale a besoin d’une wildcard, même si cela s’apparente à une formalité, d’autant que John Lelangue, le manager belge de l’équipe, a occupé le poste de directeur adjoint de course chez ASO, l’organisateur du Tour, jusqu’il y a quelques années.

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