Seuls les résultats parlent mieux qu’un président

La veille d’Ajax-Anderlecht, histoire vraie. Le gsm qui sonne et Vandenstock Ro qui s’affiche. Enfin, l’interview tant attendue avec le président des Mauves ?

-Oui, bonsoir Roger !

-Euuuh, John… ? Oui, c’est ça… Désolé je ne voulais pas t’appeler !

-Ah ! OK, je ne suis pas fâché.

-Mais tu es le premier sur ma liste, tu comprends ? Je me suis trompé.

-Ne t’en fais pas, ça arrive !

-Ah bon…

-Tant pis, je pensais que tu appelais pour nous donner une interview…

-Mais tu sais, nous avons un chef de presse maintenant, hein ?

-Oui je sais. Mais il me dit toujours que son président ne donne pas d’interview.

-Oui, c’est vrai.

-Mais pourquoi ? Ce serait sympa d’avoir une bonne conversation à c£ur ouvert entre le magazine et toi, non ? La dernière date d’il y a un an.

-…

-Je dois comprendre que tu nous en veux pour quelque chose ?

-Je me dis simplement que si Anderlecht avait 18 points de retard sur le premier, on se ferait tuer, on dirait que le président ne vaut rien, qu’il faut liquider le coach et que le club est foutu…

-Tu veux dire que Sport/Foot Magazine ne critique pas assez le Standard ?

-Non je ne veux pas dire ça,… je veux simplement dire qu’on attend toujours plus de nous, qu’on est hyper exigeant avec Anderlecht.

-Ce n’est pas faux, mais…

-Désolé, mais je dois te laisser.

-Pas de problème. Et bonne chance à Amsterdam, Roger.

-Oui, on en aura besoin. Ce ne sera pas facile, hein !

-Ce serait génial de voir trois clubs belges continuer en Europa League, non ?

-Evidemment.

-Allez, ça va aller. Et bonnes fêtes mon cher Roger. Et si tu changes d’avis pour l’interview, n’hésite pas à nous le faire savoir.

-D’accord, ça va. Bonnes fêtes à toi aussi.

* * *

Roger Vanden Stock ne nous a toujours pas rappelé pour l’interview. Et nous pronostiquons qu’il ne le fera pas… Nous le connaissons depuis une trentaine d’années et si, jadis, il jouait relativement facilement le jeu médiatique, il s’en est volontairement éloigné récemment. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a décidé de prendre un chef de presse à Anderlecht. Pour se protéger. Il a fini par admettre que seuls les résultats parlaient mieux qu’un président. Il est donc très conséquent avec sa nouvelle stratégie. Quand ça va mal, il ne faut rien dire. Et quand ça va bien, on n’a rien à ajouter.

D’accord, mais là ça va vraiment bien. A l’Ajax, Anderlecht a joué pour la première fois depuis des lunes à visière totalement découverte. Pas nécessairement contre le meilleur Ajax, mais ne soyons pas chagrins. Si les Mauves continuent avec le même esprit de conquête, ils vivront à la hauteur de ces fameuses exigences requises. Et RVDS aura eu raison d’imposer Ariël Jacobs avec une extrême énergie.

Quant aux impressions du président mauve sur le favoritisme médiatique dont bénéficierait le Standard, il ne faut pas mal le comprendre. Vanden Stock est un vrai sportif dans l’âme, pas jaloux pour un sou, mais qui doit se battre, saison après saison, contre le fantastique palmarès de son club. Un travail de titan. Alors, quand il râle parfois sur le manque de reconnaissance qu’il estime devoir revenir à son club, on dit qu’il a des réactions de supporter. C’est plutôt un moment de décompression ou de dépit, très humain finalement.l

PAR JOHN BAETE

La nouvelle stratégie médiatique de Roger Vanden Stock : quand ça va mal, il ne faut rien dire ; et quand ça va bien,

on n’a rien à ajouter.

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