SES PHOTOS LUI FONT PEUR

L’Italien Pierluigi Collina (41 ans) est l’arbitre le plus connu du monde. Pas seulement parce qu’à l’âge de 24 ans, il perdit ses cheveux en trois semaines mais aussi parce qu’il est actuellement considéré comme le meilleur de sa corporation. Notre confrère Johan Convents de Het Laatste Nieuws l’a rencontré chez lui, à Viareggio.

« J’ai commencé à arbitrer en 1977 », dit ce conseiller financier qui joua au football jusqu’à l’âge de 16 ans et qui reconnaît avoir déjà été exclu. « Normal, quand on occupe le poste d’arrière central. Je n’étais pas très rapide et je devais parfois recourir à la faute nécessaire ».

Pour lui, chaque jeune devrait se lancer dans l’arbitrage. « C’est le meilleur moyen d’acquérir rapidement le sens des responsabilités ». Aujourd’hui qu’il est au sommet de son art, il regrette que tout doive déjà s’arrêter dans trois ans, lorsqu’il aura atteint la limite d’âge. Un concept qu’il déplore. « Les joueurs ne s’arrêtent pas de jouer à un âge bien précis. Alors, pourquoi devrais-je arrêter si je me sens toujours bien physiquement et mentalement. Ce n’est pas honnête ».

De sa carrière, le match qui l’a le plus marqué restera sans doute celui entre le Bayern et Manchester United, en finale de la Ligue des Champions 1999. Après coup, il n’hésita pas à consoler lui-même les joueurs du Bayern, qui avaient laissé filer le trophée en trois minutes. « L’arbitre ressent les émotions des joueurs et je suis un homme de chair et de sang: le chagrin ne me laisse pas de marbre ».

En toute logique, il estime que les arbitres ont aussi le droit à l’erreur. « Impossible de voir tout ce que la télévision montre. Alors, d’accord pour la vidéo si elle sert à punir un joueur après coup. Et OK pour un système qui nous permettrait de savoir si le ballon a franchi la ligne ou non ».

Les images, il les utilise également afin de connaître la tactique des équipes qu’il doit diriger, histoire de savoir où se placer. Il estime donc que l’arbitre doit être considéré comme un sportif à part entière. Pas évident quand on a une tête aussi expressive que la sienne. « Lorsque je vois des photos de moi, il m’arrive d’avoir peur », reconnaît-il. « Pourtant, je peux vous assurer que je suis tout ce qu’il y a de plus normal ». (P. Sintzen)

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