Ses ennemis préférés

On ne compte plus les déclarations au venin que José Mourinho a faites à l’égard de ses collègues. A son arrivée, en Italie, il a directement agressé Claudio Ranieri, le coach de la Juve. La rivalité entre les deux hommes remonte au 19 avril 2004, lorsque Roman Abramovitch annonce que Mourinho remplacerait Ranieri à la tête de Chelsea. Le lendemain, l’Italien l’allume :  » Mourinho n’a pas assez d’expérience pour entraîner Chelsea. Gagner le championnat du Portugal c’est plus facile que celui d’Angleterre.  »

C’était parti et le jour de sa présentation, Mourinho rétorque :  » Pour remporter la Ligue des Champions, une équipe doit battre des adversaires de nations et aux styles de jeu différents. En 20 ans, Ranieri a à peine gagné une petite Coupe du Roi. Et à Stamford Bridge, j’ai trouvé un noyau dénué du moindre esprit conquérant… « 

Mais le 17 novembre dernier, à Coverciano où avait lieu la remise du prix du meilleur coach de l’année, les deux hommes ont signé un armistice. Ils ont discuté ensemble et, quelques jours plus tard, le 22 novembre lors de la rencontre Inter-Juventus, ils se sont salués dans le tunnel menant au terrain.  » De toute façon, je lui aurais serré la main comme je le fais avec tous les autres entraîneurs. Je joue à domicile et je dois être poli avec les gens que je reçois « , a expliqué Mourinho.

Les prises de bec de 2008 sont finies, iriez-vous dîner un soir avec Ranieri ?

José Mourinho : Sans problème, y compris pour parler de football. Il s’agit d’une personne expérimentée, qui a dédié sa vie à ce sport. Discuter avec lui devrait me permettre d’améliorer ma connaissance du Calcio.

Vous mettriez-vous à table avec Sinisa Mihajlovic, l’ex-adjoint de Mancini actuellement coach de Bologne ?

Oui, mais avec interdiction de parler football. En effet, le Serbe a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de le faire avec moi parce que je n’ai jamais joué au football au plus haut niveau… Mais s’il ne veut pas parler foot avec moi, il ne souhaite pas le faire non plus avec Sven Goran Eriksson, Alex Ferguson, Arrigo Sacchi, Arsène Wenger, Rafael Benitez… Bref, la majorité des top-managers du football mondial. Mais s’il accepte de s’entretenir avec moi, je me ferai un plaisir de lui rappeler que le 10 avril 2003, lors de la demi-finale aller de la Coupe de l’UEFA remportée 4-1 par Porto face à la Lazio, c’était la seule fois qu’il avait disputé les 90 minutes d’une rencontre et qu’il n’a pas vu un ballon !

Entre une soirée avec Ferguson et une avec Wenger, laquelle choisiriez-vous ?

Ce sont deux grands entraîneurs que je respecte. Mon arrivée en Angleterre n’a pas facilité la vie de Wenger et je comprends certaines de ses attitudes. Avant 2004, il gagnait tout en pulvérisant tous les records. Après mon arrivée, il n’a plus rien gagné même pas une petite coupe. En revanche, j’ai participé en compagnie de Ferguson à plusieurs manifestations à but philanthropique et nous sommes devenus amis. Après chaque rencontre entre Chelsea et Manchester, nous buvions un verre de vin. Lui, il amenait du Bordeaux quand nous jouions à Old Trafford, tandis que moi je lui proposais un vin rouge portugais, le Barcavelle, à Stamford Bridge. Je ferais volontiers la même chose avec les collègues italiens mais, ici après le match, il y a une heure et demie d’interviews…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire