SES DÉBOIRES

La trajectoire sportive de PaulVanHimst n’a pas été qu’un long fleuve tranquille. Le joueur et le coach ont eu leur part de déboires aussi. Durant sa carrière active, PVH a dû d’abord faire front à ce que l’on a appelé le Complot de Katowice. Engagée dans les émilinatoires de l’EURO 68, la Belgique avait pris un bon départ avec des victoires sur la France (2-1 au Heysel) et le Luxembourg (0-5 au Grand-Duché). PVH, qui avait inscrit les 2 buts contre les Coqs, avait fait coup double aussi face au Petit Poucet du groupe. Chacun attendait confirmation, dès lors, lors du déplacement suivant en Pologne. Mais à Chorzow, non loin du lieu de séjour des Diables Rouges, à Katowice, il n’y en eut, le 21 mai 1967, que pour un certain Wlodimierz Lubanski, cet autre Pelé Blanc.

La Belgique, qui n’a plus été présente en phase finale d’une compétition majeure depuis la Coupe du Monde 1954 en Suisse, semble une fois de plus mal engagée. Il faut trouver un bouc émissaire et ce sera Paul Van Himst, accusé de ne briller que lors de confrontations internationales sans enjeu mais incapable de se sublimer en d’autres circonstances, a fortiori quand une qualif est en jeu. Si l’Anderlechtois remet les pendules à l’heure en aidant notre sélection représentative à arracher son passe-droit pour le Mundial mexicain en 1970, la bronca n’en sera que plus grande après coup. Dans un groupe composé du pays organisateur, du Salvador et de l’URSS, la Belgique est éliminée sans gloire d’emblée : victoire 3-0 contre les Salvadoriens mais défaites 4-1 contre les Soviétiques et 1-0 devant l’équipe locale.

Van Himst, qui n’a réussi à prendre aucun but à son compte, est accusé d’avoir essentiellement cherché, sur le terrain, ses coéquipiers anderlechtois Wilfried Puis et Johan Devrindt et ce, au détriment de l’artilleur du Club Bruges, Raoul Lambert. On le soupçonne aussi d’avoir favorisé la titularisation de Jean Dockx, actif au Racing-White, en lieu et place du Bleu et Noir Pierre Carteus. Pris en grippe par le public brugeois lors du retour de la délégation belge à Zaventem et lassé des critiques à son égard, PVH décide de mettre sa carrière internationale en veilleuse. Après avoir fait l’impasse sur 2 matches (Belgique-France du 15 novembre 1970, 1-2 au Heysel) et Belgique-Danemark (2-0 pour les Diables Rouges au Klokke brugeois), il fait sa rentrée le 3 février 1971 face à l’Ecosse (3-0 à Sclessin). Et quelle rentrée puisqu’il est l’auteur d’un hat-trick ce soir-là et que le public liégeois, généralement des plus sévères avec lui, le remercie en chantant à tue-tête Merci Popol, merci !

Plus tard, en qualité de sélectionneur, PVH connaîtra les affres d’un limogeage après avoir drivé l’équipe nationale pendant 5 ans ( 1er match : Luxembourg-Belgique 0-2 le 11 septembre 1991 au Grand-Duché, 36e et dernier match : Belgique-France 0-2 le 27 mars 1996 au Heysel). C’est son adjoint, Wilfried Van Moer, celui-là même qu’il avait chaudement recommandé à l’URBSFA afin qu’il devienne son adjoint, qui le remplaça à la tête des Diables Rouges. Il s’ensuivit une longue bouderie entre les deux hommes, mais qui n’est plus qu’un mauvais souvenir aujourd’hui.

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