Ses avis sur Charleroi

Comment un coach écossais aboutit-il à Charleroi ?

Mon agent a reçu un coup de fil de la famille Bayat. Je n’ai jamais rencontré de président aussi passionné. J’ai parlé avec ma famille et mes amis car l’équipe ne tournait pas bien. Je me suis dit que c’était un bon challenge pour moi… Des amis français m’ont dit que c’était un club qui allait chercher des joueurs peu connus ou n’ayant pas réussi ailleurs et les mettait en valeur avant de les vendre.

Vous n’aviez pas de propositions depuis votre démission d’Hibernian, il y a un an ?

Si. De clubs anglais, mais je ne voulais pas aller là-bas. Ici, ce n’est pas pareil : une autre langue, une autre culture, un autre championnat que je ne connaissais pas à part le Standard, Anderlecht et Bruges. Mais je suis venu seul pour ces six premiers mois. Mes enfants poursuivent leur scolarité à Edimbourg.

Et pas d’offres en Ecosse après vos performances avec Hibernian ?

Si, mais je ne me voyais pas aller dans un autre club qu’Hibernian ou le Celtic.

Vous vous retrouvez dans la situation que vous n’aviez pas acceptée à Hibernian : un club qui vend sans réinvestir beaucoup dans l’effectif…

Oui, mais je peux trouver une certaine satisfaction dans le fait de mettre en place une équipe et de la faire progresser.

Le président Bayat veut un trophée. Vous croyez que c’est possible avec ce Charleroi ?

Oui, puisque je l’ai fait à Hibernian en remportant la Coupe de la Ligue. Gagner le championnat est très difficile mais une Coupe, pourquoi pas ? Chaque coach cherche des résultats. Moi, je veux avant tout de belles prestations.

Charleroi peut y arriver ?

Oui, on l’a fait à Hibernian. Ce n’est pas simple : il faut privilégier des passes de 10 à 15 mètres. Et pour cela, il faut avoir des solutions. Tout le monde doit bouger et cela devient compliqué quand l’un ou l’autre se cache. De plus, les attaquants sont les premiers défenseurs. Lors de la séance vidéo, si quelqu’un n’a pas travaillé, on le montre devant le groupe.

Vous insistez aussi sur le plaisir…

Il faut que les joueurs et les supporters en aient. Même si le beau jeu ne sera pas toujours possible.

Car le beau jeu ne suffit pas. Il faut des résultats…

Oui, mais après deux ou trois mois, s’il y a les prestations, les résultats suivent.

Que pensez-vous du championnat belge ?

Je suis impressionné. J’ai vu Malines-Anderlecht en Coupe et il s’agissait d’un très bon match. Malines n’a pas misé que sur le physique. L’équipe était bien disposée tactiquement. J’ai assisté aussi à Courtrai-Westerlo et Courtrai a bien joué. En Ecosse, on procède davantage par de longues balles.

Après un mois, comment jugez-vous Charleroi ?

Les joueurs ont déjà beaucoup progressé sur le plan mental et physique. Evidemment, il ne faut pas travailler de temps en temps mais tous les jours.

Jusqu’à présent, le groupe était inconstant…

Peut-être. Le passé ne m’intéresse pas.

Qu’avez-vous changé en quatre semaines ?

Je veux du tempo. On s’entraîne comme on joue. Je mets l’accent sur le pressing ou la conservation de ballon. On pousse les joueurs dans leurs derniers retranchements. Tout le temps. Et je sais qu’ils n’en avaient pas l’habitude. J’ai aussi modifié quelques règles alimentaires. J’ai appris cela à Monaco.

Ressentez-vous le respect des joueurs par rapport à votre carrière ?

J’apprécie surtout quand ils réalisent qu’on fait notre boulot à fond.

Vous avez besoin de renforts ?

Je ne saurai le dire qu’après trois ou quatre rencontres.

Vous n’avez pas été effrayé par les installations ?

Quand je suis arrivé à Hibernian, le club avait les pires infrastructures d’Ecosse. Et on a prouvé qu’on pouvait, malgré tout, pratiquer du beau football. Quand je suis parti, le club avait un outil formidable : tout l’argent de la vente des joueurs avait été investi dans les terrains d’entraînement.

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