SERVIR BIEN FRAIS

Aujourd’hui inconnus, peut-être adulés demain : quels joueurs seront les révélations de la nouvelle saison ? Tournée générale.

Lucas Biglia, 20 ans, Anderlecht

Il portera la vareuse n°5 et a hérité de la position qu’occupait Pär Zetterberg mais ne voulait pas un numéro trop offensif. Il l’a choisi lui-même car il voulait à tout prix conserver le même chiffre que sur son maillot à Indepediente, en Argentine. Au point qu’il a convaincu Robert Juhasz de le lui céder. Il accuse 5 cm de moins que Zetterberg, sera-t-il aussi créatif ? Son palmarès en tout cas est déjà impressionnant puisqu’il a remporté le championnat du monde des -20 ans avec l’Argentine l’an dernier.

Théoriquement, un tel joueur n’est plus à la portée financière d’un club belge mais c’est son compatriote Nicolas Frutos qui l’a convaincu de venir à Anderlecht. En Argentine, on le surnomme El Principito, le petit prince. Et que les femmes ne se fassent pas trop d’illusions quant à ce beau blond qui fait penser parfois à FernandoRedondo : sa compagne habite déjà en Belgique.

Daniel Chavez, 18 ans, Club Bruges

Est-ce le nouveau PaoloGuerrero, du nom de l’attaquant péruvien de 4 ans son aîné qui évolua au Bayern et sera coéquipier de Vincent Kompany à Hambourg cette saison ? Possible. Il diffère de son compatriote Andrés Mendoza, son prédécesseur péruvien à la pointe de l’attaque brugeoise. Outre un look qui plaira au public plus jeune, il a le talent pour réussir. L’absence de Bosko Balaban pour cause de Mondial lui a permis durant la préparation d’évoluer dans une position de 9,5, en soutien de son compère d’attaque SalouIbrahim et le fit merveilleusement bien : prolonger de la tête, marquer des buts et participer au jeu.

Il est depuis février à Bruges et espère  » progresser à moyen ou long terme  » et devenir le  » joker immédiatement disponible « . Il a suivi sa formation de footballeur professionnel dans le même centre que le Péruvien ClaudioPizarro et les Argentins LionelMessi et Juan RomanRiquelme. Pas mal comme références…

Alessandro Cordaro, 20 ans, Mons

A l’Albert, on compare Alessandro Cordaro à Wilfried Van Moer. C’est en tout cas l’espoir de toute une région. C’est surtout au niveau physique que la comparaison saute aux yeux. Comme joueur, Cordaro, qui a la double nationalité belgo-italienne, est plutôt du genre travailleur bien que son bagage technique ne soit pas mince. Il peut aussi surgir de la deuxième ligne pour marquer son but à l’occasion. Ses parents sont des bons amis de Marco Casto et il a été formé à La Louvière.

Il rêve d’évoluer en Italie. A un moment, un prêt à Chievo fut même envisagé mais il décida finalement, avec sagesse, que le pas vers le Calcio était peut-être prématuré.

Victor Figueroa, 22 ans, Germinal Beerschot

Avant même le début de la saison, la pression repose déjà sur ses épaules depuis que le connaisseur du football et en charge du recrutement Jean Fraiponts l’a comparé à Mbark Boussoufa, ni plus ni moins ! Il l’avait suivi en Argentine, et le qualifia de serpent qui arpente son flanc sans répit. Aussi bien comme pourvoyeur que comme marqueur. FrançoisSterchele ne pourra donc que se réjouir de le voir évoluer à proximité.

Il convient tout de même d’apporter une nuance : le Germinal Beerschot a acheté Victor Figueroa en profitant de la bisbrouille entre deux clubs argentins de D2 à propos de son transfert. S’il affiche des prestations du même acabit que celles du Footballeur Pro 2006, on pourra parler d’un exploit. Ou simplement d’un transfert réalisé avec le nez fin.

Oleksandr  » Sacha  » Iakovenko, 19 ans, Genk

Vous souvenez-vous du Mundial mexicain de 1986 ? Belgique-URSS en quarts de finale, victoire des Belges 4-3. Dans le camp des perdants, un certain Pavel Iakovenko, le père de Oleksandr, a joué à Kiev et à Sochaux. Son rejeton est tombé dans le football et le sport en général quand il était petit. Sa mère était spécialiste des courses de haies. La saison dernière, il avait déjà pointé le bout de son nez au Lierse et cette saison, il lui revient de combler le vide laissé à Genk par le départ de Koen Daerden.

Le club néerlandais d’AZ Alkmaar était également intéressé par le jeune talent ukrainien. Il lui faudra à présent confirmer dans la durée et la constance les éclairs de classe qu’il a montré par moments au Lisp la saison dernière.

Milan Jovanovic, 25 ans, Standard

Les impressions liégeoises sont très positives à l’égard de ce joueur : pro, solide et percutant. Tels sont les mots qui reviennent pour qualifier le nouveau flanc gauche des Rouches. Il fut le meilleur joueur du Standard en période de préparation, créant le danger, marquant parfois et cherchant la profondeur lors de ses actions. La question eut donc se poser : à quelle place s’installera Milan Rapaic quand, de plus, Sergio Conceiçao ne sera plus suspendu ?

Jovanovic a mené une existence de nomade ces dernières années. Il vient de Vojvodina Novi Sad, en Serbie et a joué ensuite en Ukraine (Shakhtar Donetsk) et en Russie (Lokomotiv Moscou). Est venu en test à Liège après avoir eu des problèmes dans la capitale russe et parce qu’il connaît le médecin du club Nebojsa Popovic. En deux semaines à peine, le staff du Standard fut séduit surtout par son style très concret. Il possède quelques sélections en équipes d’âge avec la Serbie mais n’a jamais percé jusqu’en équipe A parce qu’il jouait trop peu dans ses clubs précédents.

Patrick Babatunde Ogunsoto, 23 ans, Westerlo

Comparaison n’est pas raison, mais le nouvel attaquant nigérian de Westerlo est souvent surnommé le nouveau Tosin Dosunmu. Il a déjà joué quatre saisons en Grèce, à Ergotelis, un club d’Heraklion, en Crète. Il y est arrivé lorsque l’équipe militait encore en D3 grecque et y a d’emblée inscrit 30 buts la première saison. En D2, il en marqua 9 et Ergotelis monta en D1, où il en inscrivit 11 supplémentaires. Ergotelis ne put se maintenir plus d’une saison au plus haut niveau du football hellène.

Mais la saison dernière, grâce notamment à 21 buts en 28 rencontres du jeune Patrick Ogunsoto, le club fêta une nouvelle promotion. Les rivaux de l’OFI Crète étaient furieux à l’égard du management du joueur à propos du fait que ce fameux buteur puisse lui échapper pour signer à Westerlo.

Killian Overmeire, 21 ans, Lokeren

Il sera sans doute le futur médian défensif/contrôleur de Lokeren, très doué techniquement. A Daknam, on croit d’ailleurs avoir déniché un clone de Timmy Simons. La saison passée, il connut ses premières rares sélections sous l’ère Slavoljub Muslin. Cette année doit être celle de la confirmation.

Il possède une très bonne passe, est intelligent, manque quelque peu de vitesse vu sa taille (1m88) et d’agressivité dans les duels. C’est un beau joueur, qui collectionne déjà les sélections en équipe nationale chez les jeunes. Il avait débuté déjà il y a trois ans lors du match européen de Lokeren contre le Dinamo Tirana. Une vilaine blessure à la hanche l’a ensuite empêché de s’épanouir plus tôt.

Guillaume Gillet, 21 ans, Gand

Avec l’attaquant Steve De Ridder, il s’agit d’un des jeunes talents de La Gantoise qu’il faudra suivre de près. Espérons que Georges Leekens leur accordera des minutes de jeu. Gillet fut encensé la saison dernière par de nombreux suiveurs de la D2 pour ses prestations à Eupen.

C’est un médian central costaud, doué des deux pieds et qui marque comme il respire (15 buts la saison passée). Pour effectuer une comparaison osée, il se rapproche un peu de Michael Ballack. Sa formation au FC Liège l’avait préparé à devenir attaquant, ce qui explique sans doute sa facilité à inscrire des buts.

Mekeme  » Zito  » Tamia Ladji, 20 ans, Beveren

Selon Jean-Marc Guillou, il n’aurait pas fait tache dans la sélection ivoirienne pour la récente Coupe du Monde. Sur papier alors, car lors du Mondial ce défenseur était indisponible pour cause de blessure au genou.

Contrairement à la plupart de ses compatriotes à Beveren, il ne s’agit pas d’un dribbleur fou mais d’un défenseur solide et doué . Prendre la balle à l’adversaire et effectuer une bonne relance, voilà ses principales qualités. Il a manqué d’un peu de calme dans son jeu la saison dernière mais a fini en boulet de canon, en osant notamment quelques actions en solo, balle au pied.

PETER T’KINT

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