SERVAES KNAVEN

La règle de trois.

A Paris-Roubaix, seul le nom du vainqueur a quelque peu fait tache: Servaes Knaven. Trente ans, jadis champion des Pays-Bas, vainqueur du GP de l’Escaut, et c’est tout. Servaes signe certes un excellent début de printemps mais il n’émarge pas à la catégorie des grands.

En ce sens, c’est le mauvais coureur de Domo-Farm Frites qui a gagné. Avec la bénédiction de son patron, Patrick Lefevere, Wilfried Peeters aurait pu s’imposer. Mais il a probablement attaqué trop tôt, à plus de 80 bornes de l’arrivée, et la crevaison dont il a été victime en fin de course n’explique pas le retour des poursuivants. A plusieurs reprises, Ludo Diercksens ramena ce petit groupe à quelques dizaines de mètres du leader mais, à chaque fois, la mésentante s’installait dans le groupe au moment de la jonction. Bien représentés, en tpete de la course, les Domo affichaient un véritable esprit collectif et couvraient bien leur leader. Entre-temps, Johan Museeuw, roulant avec un pneu crevé, ne pouvait plus orchestrer la manoeuvre de ralentissement. Romans Vainsteins aurait pu gagner, surtout au terme d’une course durant laquelle le champion du monde a prouvé, pour la première fois, qu’il voyait plus loin que le bout de son nez. Naturellement, Johan Museeuw lui-même aurait pu gagner, mais il a dû descendre de son vélo à cinq reprises et de toute façon, pendant septante kilomètres, il avait fourni de gros efforts afin que Peeters arrache le succès auquel il semblait promis.

Quoi qu’il en soit, Patrick Lefevere, le manager, a remporté la mise: ses hommes ont accaparé le podium à Roubaix (1. Knaven, 2. Museeuw, 3. Vainsteins). Cette fois, c’était pour le compte de Domo-Farm Frites, ce qui fait d’autant plus plaisir que cette 99e édition de Parix-Roubaix a été placée sous le signe du duel entre Domo et Mapei et que ces dernières semaines, Domo-Farm Frites a été soumis au feu de la critique. Celle-ci a d’ailleurs provoqué quelques réactions épidermiques au sein de l’équipe. Non que la critique ait été injustifiée mais pourquoi les gens n’ont-ils pas davantage de patience?

Johan Museeuw était particulièrement acariâtre, réclamant sans arrêt un peu plus de respect. Une prière qui a de quoi surprendre, car peu de coureurs jouissent d’autant d’admiration que Museeuw… (B.H)

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