» Serge Kimoni, plus qu’un sourire… « 

Pierre Bilic

 » L’actualité de la D3B passe entre autres par Liège qui vit des moments délicats. Ce club lutte avec les moyens du bord. Deux anciens joueurs de Seraing se sont succédé au poste de coach : Serge Kimoni a pris le témoin des mains d’un de mes attaquants préférés, Nico Claesen (48 ans). Même s’il ne les paraît pas, Serge a déjà 45 balais. Sa bonne humeur est légendaire et vivre dans un vestiaire avec lui, c’était quelque chose. Impossible de se fâcher avec Serge mais ce gars-là, c’était bien plus qu’un sourire pepsodent. Son côté relax lui permettait de gérer la pression.

A Seraing, il est arrivé en 1982 en Première à une époque où la concurrence était terrible. En défense, devant Peter Kerremans, j’alignais généralement, de droite à gauche, Freddy Luyckx, Marc Grosjean, Marinko Rupcic et Patrick Gorez. C’était ma ligne de Mousquetaires, unis comme les doigts de la main. A cette époque, Luyckx était indiscutable à l’arrière droit. Je rigole quand je vois les backs droits actuels : il les aurait tous mis dans sa poche. Kim était jeune et n’avait pas le bagage de Luyckx mais s’est glissé dans l’effectif et a appris son métier. Il a décollé après la faillite d’un Seraing obligé de vendre ses perles en 1984. Le club est passé sous la présidence de Léon Van Rymenam et mon T2, René Taelman, a pris ma succession. Kimoni en a profité pour se faire un nom en D1, en même temps que d’autres jeunes, et les médias ont découvert une belle famille de vrais footeux avec outre Serge, Daniel (ex-Genk) et Donatien (FC Liège). Les Kimoni ont indiqué la voie à suivre aux clans d’origine congolaise. Ils ont fait moins de bruit que les Mpenza parce qu’ils étaient défenseurs, une denrée moins clinquante que les attaquants.

En 1987, Serge s’est retrouvé au Club Bruges. Il s’est emparé de deux titres (en 1988 et en 90) et disputa une demi-finale de Coupe de l’UEFA en 1988 contre l’Espanyol Barcelone. Il y en a qui deviennent millionnaires avec des parcours bien plus modestes. Serge a probablement commis une erreur en ne faisant pas le maximum pour rester à Bruges car la suite de sa carrière de joueur (190 matches en D1) fut moins brillante malgré un retour au Pairay (1993-96). Il est passé de l’autre côté de la barrière. Dans un vestiaire, un coach doit faire preuve d’humour. De ce côté-là, je ne me fais pas de soucis pour Serge. Mais il y a aussi tout le reste : la discipline, imposer son point de vue, unir tout un effectif autour d’un projet, etc. Kimoni est au pied du mur à Liège. C’est le moment de saisir sa chance. « 

né en 1941, heylens fut un excellent back droit (67x diable rouge, équipe d’europe 65, mondial 70 au mexique, 7 titres et 3 coupes de belgique avec anderlecht). coacha une douzaine de clubs (passa 5 ans au losc et fut coach belge 1984 à seraing)

PIERRE BILIC

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