Señor VOLANTE

Débarqué du Fenix de Montevideo, le nouveau transfuge uruguayen a découvert Genk à l’occasion du cinquième nul des Rouches.

La filière uruguayenne est bien réelle à Sclessin. Après FabianCarini et GonzaloSorondo, un troisième transfuge a débarqué de Montevideo durant le mercato hivernal : JuanRamonCurbelo (24 ans), un milieu de terrain provenant du petit club de Fenix. Ce n’est pas un hasard…

 » On fait tous partie de la même écurie de managers « , reconnaît-il.

Particularité : Juan Ramon Curbelo (24 ans) est le demi-frère de DanielFonseca, l’ancienne vedette du Calcio (Cagliari, Naples, AS Rome, Juventus) et de l’équipe nationale uruguayenne, de dix ans son aîné. Ils ont la même mère, pas le même père. Et la nouvelle acquisition des Rouches n’a pas (encore ?) le même palmarès non plus.

 » J’ai commencé à jouer à l’âge de cinq ans « , raconte-t-il.  » Je me suis affilié au petit club de Malaga, c’est le nom d’un quartier de Montevideo, où j’ai grandi. Huit ans plus tard, lorsque j’en avais 13, j’ai rejoint le Nacional, l’un des grands clubs de Montevideo où j’ai évolué dans les équipes de jeunes pendant trois ans. A 16 ans, j’ai accompagné mon demi-frère en Italie. J’étais encore très jeune et je ne suis jamais entré en ligne de compte pour une sélection en équipe Première de l’AS Rome, d’autant que le nombre de joueurs extra-communautaires autorisé était limité et que le club avait déjà son quota. J’ai donc dû me contenter de participer aux entraînements, mais ce fut une bonne expérience. Je suis ensuite rentré en Uruguay, à Danubio, un club du subtop uruguayen où j’ai été le coéquipier de Fabian Carini en catégories d’âge de 1996 à 2000. Puis, j’ai commencé ma carrière professionnelle au Fenix, un petit club de la banlieue de Montevideo. C’est le seul club où j’ai évolué en qualité de professionnel avant le Standard « .

De l’été à l’hiver

Curbelo compte aussi sept sélections en équipe nationale uruguayenne à son palmarès :  » Mais je n’ai disputé que des matches amicaux avec la Céleste. J’espère pouvoir participer à la Coupe du Monde 2006. Encore faudra-t-il, pour cela, que l’Uruguay se qualifie, ce qui n’est jamais évident dans les éliminatoires sud-américaines, d’où le Brésil et l’Argentine émergent régulièrement. Ils laissent aux huit autres pays le soin de se disputer farouchement les deux (ou trois) places restantes. En outre, la concurrence est rude à mon poste. J’espère que, grâce à mon passage en Europe, je parviendrai à convaincre le sélectionneur « .

C’est loin d’être acquis. Le championnat de Belgique est très peu suivi de l’autre côté de l’Atlantique. Carini, qui était pourtant le gardien titulaire durant la Coupe du Monde 2002, semble tombé en disgrâce depuis son passage au Standard. Et Sorondo n’est pas toujours titulaire non plus.

 » En Uruguay, personne ne comprend pourquoi Fabian n’est plus repris en équipe nationale « , assure le nouveau transfuge du Standard.  » Il demeure très populaire auprès des aficionados. C’est un gardien très sûr, qui organise parfaitement sa défense et qui témoigne d’une grande souplesse. Quant à Sorondo, c’est un grand défenseur qui mériterait amplement sa place au sein de la sélection. Dans l’axe central, c’est une tour qui en impose par sa stature, sa technique et son intelligence. Je ne l’ai pas encore vu évoluer au demi défensif, mais on m’a dit qu’il pouvait également s’y débrouiller. Le problème, dans son cas, c’est que l’Uruguay change souvent de sélectionneur et le nouvel élu procède toujours à des essais. Depuis un an, c’est JuanRamonCarrasco qui a repris la Céleste en charge et il a déjà passé pratiquement toutes les troupes en revue « .

Pour Curbelo, cette arrivée au Standard constitue une chance inespérée de se montrer sur le Vieux Continent. Mais, pour cela, il devra d’abord s’imposer en bord de Meuse, où il a signé pour six mois avec option d’achat. S’il a disputé l’intégralité de la rencontre à Mons, il a dû se contenter de suivre les évolutions de ses nouveaux partenaires depuis le petit banc contre le Lierse et n’est entré au jeu qu’à une demi-heure de la fin à Genk, en remplacement d’ AlmamiMoreira, qui avait dû jouer sous infiltration et qui boitait

 » Je pense avoir tiré honorablement mon épingle du jeu à Mons « , analyse Juan Ramon Curbelo.  » Les conditions étaient difficiles. Je manquais d’automatismes avec mes nouveaux coéquipiers, que j’avais découvert dans les jours précédents et la météo m’a surpris. Il y avait beaucoup de vent et il avait neigé durant la semaine. J’avais quitté Montevideo, où c’est le plein été pour le moment, pour atterrir en Europe où le Général Hiver avait lancé une offensive. A Genk, le stade porte le nom de mon ancien club. C’était un peu symbolique pour moi. J’espère avoir répondu à l’attente de mon entraîneur, pendant la demi-heure que j’ai passée sur le terrain. Le football belge est fort différent du football uruguayen. Beaucoup plus rapide. Je devrai bien m’entraîner pour m’habituer progressivement au rythme. En théorie, on estime qu’une période de trois mois est nécessaire pour atteindre son meilleur rendement dans un nouvel environnement, mais j’espère que mon adaptation s’effectuera plus rapidement. Je n’ai pas de temps à perdre, si je veux convaincre les dirigeants de lever l’option. Il me plairait beaucoup de poursuivre l’aventure ici, surtout si le club se qualifie pour la Ligue des Champions « .

La Copa Libertadores avec le Fenix

Ses meilleurs souvenirs jusqu’ici ?  » La qualification du Fenix pour la Copa Libertadores « , lance-t-il sans hésiter.  » Trois places sont réservées à des clubs uruguayens dans cette épreuve continentale et mon ancienne équipe est parvenue à deux reprises à s’emparer de l’une d’elles, derrière le Nacional et le Penarol, les deux grands clubs traditionnels. Pour un petit club comme celui-là, qui évoluait encore en D2 il y a trois ans à peine, c’était un événement considérable. La Copa Libertadores est, en effet, l’épreuve la plus relevée à laquelle peut participer un club sud-américain. L’an passé, j’ai joué contre les Argentins de Velez Sarsfield, contre les Colombiens de Once Caldas et contre une formation vénézuélienne. Cela nous a valu une belle publicité, à laquelle le club n’était pas habitué. Il faut savoir qu’en Uruguay, 12 des 18 clubs de l’élite sont issus de la capitale. A Montevideo, on se marche donc sur les pieds : tout le monde chasse sur le même terrain, pour dénicher des sponsors et un public. Fenix joue dans un petit stade de banlieue et accueillait rarement plus de 5.000 spectateurs. Souvent, c’était moins. Sauf lors des matches contre le Nacional et le Penarol, que l’on disputait dans le grand stade Centenario. Sur terrain neutre, en quelque sorte « .

Curbelo était l’un des pions majeurs du Fenix, où il évoluait en position de volante, comme on dit en espagnol, dans un rôle de demi défensif :  » C’est la position qui me convient le mieux. L’équipe évoluait en 4-2-1-3 : quatre défenseurs, deux demi défensifs (dont moi, un peu plus avancé que l’autre), un demi offensif et trois attaquants. Un dispositif assez offensif. Mes qualités ? Je pense être assez technique, assez endurant et assez polyvalent. J’ai joué tous les matches du Fenix et j’ai participé à l’affirmation de ce club au plus haut niveau. Malheureusement, le football uruguayen n’est pas riche. Au sein des 18 clubs de l’élite, la majorité des joueurs sont professionnels, mais beaucoup d’entre eux parviennent tout juste à nouer les deux bouts. Et, donc, à la première occasion, ils s’expatrient. En ce qui me concerne, l’aspect financier a joué : mon contrat au Standard est beaucoup plus élevé que celui que j’avais au Fenix « .

A son arrivée dans la Cité Ardente, Juan Ramon Curbelo a été hébergé par la famille Sorondo, dans l’attente de prendre possession de son appartement :  » Cela rend l’éloignement moins pesant. Je ne suis pas seul à Liège, mais je pense souvent à mon épouse et à mon fils de cinq ans, restés à Montevideo. On communique par téléphone ou par Internet. Mon épouse est enceinte de six mois, elle ne peut pas me rejoindre pour l’instant. La naissance de mon deuxième enfant est prévue pour début mai. Je n’aurai probablement pas l’occasion d’y assister, car le championnat de Belgique ne sera pas terminé. J’espère que je recevrai rapidement une photo de mon bébé sur le Net, puis j’attendrai la fin de la compétition pour aller l’embrasser. Une carrière de footballeur exige des sacrifices « .

Daniel Devos

 » Devant la défense, avec un autre milieu… Voilà MA MEILLEURE POSITION « 

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