Semenya doit prendre des médicaments tous les jours

Neuf ans après son premier titre mondial, Caster Semenya (27 ans), double championne olympique sur 800 mètres, reste très controversée.

Caster Semenya a surgi de nulle part, l’été 2009. A 18 ans, elle a filé vers la victoire sur 800 mètres au Mondial de Berlin. Quelques mois plus tôt, elle avait amélioré son chrono de neuf secondes aux championnats d’Afrique pour juniors et elle avait été encore plus rapide dans le stade olympique de Berlin.

La rapidité de ses progrès et son physique masculin avaient suscité des questions mais un test de féminité a confirmé sa nature en 2010. Un test ADN a certes révélé qu’elle possédait le chromosome masculin Y, qui lui vaut un taux de testostérone trois fois plus élevé que la normale et avantage donc la Sud-Africaine.

C’est pour cela qu’en 2011, l’IAAF, la fédération internationale d’athlétisme, a décidé de prendre le taux de testostérone comme critère pour déterminer le sexe des athlètes. La règle a suscité beaucoup de protestations et une autre athlète androgène, l’Indienne Dutee Chand, s’est tournée vers la Cour internationale d’arbitrage du sport, qui lui a donné raison :  » Il n’est pas prouvé qu’un taux élevé de testostérone induit automatiquement un avantage significatif.  »

Après une nouvelle étude, l’IAAF vient de décider qu’à partir du 1er novembre, les femmes au taux anormalement élevé d’hormones masculines ne pourraient plus participer au 400, 800 et 1.500 mètres. C’est un coup dur pour Semenya, maintenant âgée de 27 ans, double championne olympique (2012, 2016) et triple championne du monde (2009, 2011, 2017) sur 800 mètres ainsi que médaille de bronze du 1.500 mètres au Mondial de Londres (2017).

En attendant un nouveau recours devant le TAS, Semenya est placée devant un dilemme : prendre des médicaments pour diminuer son taux de testostérone ou se diriger vers les longues distances – 5.000 ou 10.000 mètres.

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