SECTION 207, RANGÉE 4

Les Clippers contre les Warriors, le 1er et le 2e de la division Pacific : récit d’une découverte d’un des plus beaux shows américains.

Los Angeles, ses plages, ses villas, son climat… et ses deux équipes NBA : les Clippers et les Lakers. J’ai eu la chance de passer une petite semaine dans la plus grande agglomération de Californie. Un rapide coup d’oeil sur le calendrier NBA m’indique que les Warriors rendent visite aux Clippers. Impossible de rater ça !

Même un match entre les moribonds Lakers et Timberwolves aurait été une belle expérience mais la perspective de voir le duo Chris Paul-Blake Griffin face à Stephen Curry et Klay Thompson n’a pas de prix (ou presque).

Les précieux sésames en poche, je quitte le motel US typique plus de 3 heures à l’avance. D’autant que je roule au pas entre les Mustang et les énormes pick-up Ford dans cette mégalopole où la voiture est reine.

Comparé au Forum que les deux équipes de LA ont quitté fin 1999, le Staples Center est situé Downtown, pas loin du quartier financier. En ce début de soirée, les bureaux se vident et les bars se remplissent au fur et à mesure que les spectateurs affluent vers la salle. Les maillots de Chris Paul et Blake Griffin sont presque submergés par ceux des Splash Brothers, Curry et Thompson, c’est à se demander si l’on n’est pas dans la baie d’Oakland.

C’est pourtant bien les Clippers qui reçoivent les Warriors de Golden State, comme l’énorme bannière sur la devanture l’annonce. Autour des deux All-Star, ce sont DeAndre Jordan et JJ Redick qui accueillent les visiteurs pour ce match entre le 1er et le 2e de la division Pacific : un vrai derby !

Le début du match peut attendre, pas les pop-corns

Les portes ouvrent seulement 1 h 30 avant le début du match et la tension monte. Le rêve d’assister à mon premier match est juste là, juste derrière cette porte d’entrée tenue par un molosse en costume. Sport US oblige, pas d’entrée visiteurs, les supporters des Warriors se mêlent à ceux des Clippers. Difficile à concevoir pour un Européen comme moi.

Dans l’enceinte du stade, les échoppes à souvenirs et les snacks se succèdent, consommation oblige au pays de l’Oncle Sam. La salle dispose même d’un McDonald’s intra-muros. L’appel du parquet est pourtant trop fort : le Staples Center, ses quasi 20.000 places et son parquet marqué du logo des Clippers s’offrent à moi. Section 207, rangée 4, siège 5 : j’y suis enfin !

L’arène se remplit peu à peu mais à 15 min du début de match, la moitié des spectateurs n’est pas encore installée ! Il ne faudrait pas oublier les pop-corns, les nachos et autres bizarreries telles qu’un bretzel-hotdog…

Autour de moi, toutes les couches sociales et les origines sont présentes. Du redneck à la big mama, du groupe d’amis au père et fils, au beau gosse avec sa nouvelle conquête, tous les Etats-Unis se retrouvent dans les travées du Staples Center. Devant moi, je sympathise avec des fans venus de San Diego spécialement pour le match.

Lucas, fan des San Diego Clippers (où la franchise était de 1979 à 1984) et Samuel, fan des Warriors :  » C’est mon meilleur pote mais pour ce match, c’est juste mon colocataire « . C’est la première fois en trois ans qu’ils assistent à un match, l’envie ne manque pas, mais à 150 dollars le ticket, difficile de se faire plaisir plusieurs fois par an.

Le coup d’envoi approche, les pom-pom girls déboulent, les drapeaux flottent tandis que le parquet de la salle s’illumine et s’anime pour présenter les joueurs des Clippers. Le show américain dans toute sa splendeur et démesure. Avant le début du match, l’hymne national est joué au saxophone par le jazzman Mike Phillips. Une performance électrique et époustouflante, les frissons parcourent les spectateurs, moi compris.

L’instant tant attendu arrive enfin, l’entre-deux entre Andrew Bogut et DeAndre Jordan lance le début du match, c’est parti ! Bien qu’ayant vu des centaines de matchs NBA à la télévision et sur internet, la différence est marquante. Une vitesse de jeu, des qualités athlétiques, une intensité physique jamais vues jusqu’ici, même à la Coupe du Monde en Espagne.

Les nombreux temps-morts et arrêts de jeu sont utilisés pour des performances de pom-pom girls, des activités de shoot pour les spectateurs, pas toujours aussi doués que leurs joueurs préférés. Sans oublier la fameuse KissCam qui  » oblige  » les couples à s’embrasser aux yeux de tous.

Chris Paul sur les fesses

Sur le parquet, les Clippers prendront jusqu’à 17 points d’avance avant que les Warriors recollent au score et s’imposent dans le money time, Chris Paul ayant une nouvelle fois gâché une possession décisive. Humiliation suprême même pour CP3 quand le dribble et le cross de Stephen Curry l’envoient glisser fesses sur le parquet. De quoi électriser toute une salle y compris les fans des Clippers.

L’action tournera en boucle sur internet le soir même, accompagnée de nombreuses parodies.  » Bizarrement « , pas de trace sur les écrans géants au-dessus de nos têtes. Le match ayant pris fin, je pense déjà au prochain match que j’aimerais voir dans quelques mois, histoire de voir JamesHarden, LeBronJames ou KevinDurant par exemple. Quand on y a goûté…

PAR GEORGES XOURAS À LOS-ANGELES – PHOTO : GETTY

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire