SÉBASTIEN DUFOOR

Vous vous souvenez certainement de SébastienDufoor (34 ans), cet attaquant au physique de déménageur, qui claqua une brouette de buts en D1 et notamment un sur la pelouse du Sporting d’Anderlecht, sous la vareuse de Roulers, en novembre 2006.

 » C’est le but de ma vie et cela reste indéniablement le meilleur souvenir de ma carrière, d’autant que je suis moi-même un grand supporter des Mauves « , dit-il.

Un peu moins de dix ans plus tard, le Bruxellois a tiré un trait sur le professionnalisme et si la saison dernière, il évoluait encore à un niveau honorable, dans le club de ses débuts, à Ganshoren, voilà qu’il a choisi de reculer de trois crans dans la hiérarchie et de savourer.

 » Je n’avais plus envie de m’entraîner trois fois par semaine, ni de jouer sous pression comme cela peut encore être le cas en Promotion. La dernière saison où j’ai été professionnel, c’était quand je jouais au Luxembourg pour le compte de la Jeunesse Esch.

J’ai fait le trajet tous les jours jusque Bruxelles pendant quelques mois puis j’en ai eu ras-le-bol et j’ai trouvé un accord à l’amiable avec le club. J’ai ensuite transité par le Crossing Schaerbeek, Ganshoren et désormais Schepdaal.  »

En P3, évidemment, le  » striker  » se promène et prend du plaisir pour la première fois depuis longtemps dans un club qu’il qualifie de  » familial et honnête « . Et il ne nourrit aucun regret.

 » Pas du tout ! J’ai gagné beaucoup d’argent par le biais du football et je ne crache pas dans la soupe. Mais le football professionnel ne me manque pas. Ici, je suis dans un club correct, où l’on peut se dire les choses comme on les pense en regardant les gens droit dans les yeux. Et tout se passe bien, le club veut monter et nous sommes deuxièmes au classement. J’ai marqué neuf buts en sept matchs. Ce n’est pas si mal « , ajoute Séba en rigolant.

Depuis quelques mois, il travaille comme indépendant, il rencontre des gens et sa compagne attend leur premier enfant. Tout va donc pour le mieux.

 » Je me suis lancé avec un ami dans le lavage de carreaux. Il y a quelques années, je n’y aurais peut-être jamais pensé mais quoi qu’il en soit, c’est un job dans lequel je prends beaucoup de plaisir et qui m’occupe.  »

Sa carrière aurait pourtant pu tourner autrement :  » C’est clair « , poursuit-il.  » DennisVanWijk voulait que je le suive à Willem II il y a quelques années. Je m’étais rendu sur place avec PatrickDeKoster. J’avais un accord sur base d’un contrat de cinq ans où j’allais très bien gagner ma vie et la direction allait payer les 250.000 € réclamés par Roulers.

Sauf que quand nous sommes revenus en Belgique pour finaliser le transfert, le président flandrien en voulait le double et c’était fini. Sans cela, je suis sûr que j’aurais pu faire une plus grande carrière mais c’est la vie…

Petit à petit, je pense à ma reconversion même si je sais que je peux encore jouer et marquer des buts pendant un, deux ou trois ans. On verra… J’aimerais un jour devenir entraîneur mais ce sera à un niveau modeste parce que je ne veux plus remettre les pieds dans un engrenage qui me prendra du temps alors que moi, je veux profiter avec ma famille.

J’ai longtemps été abonné à Anderlecht mais je n’y vais même plus. Le dernier déplacement que j’ai fait, c’est à Arsenal. Mais quel bon souvenir !  »

Difficile de causer longtemps avec l’ancien Roularien, qui évolua aussi en D1, à Dender, sans parler du RWDM.

 » C’est mon club de coeur. J’y ai fait toutes mes classes et sa renaissance me fait plaisir. Cet été, j’ai été contacté par ThierryDailly qui m’a proposé d’y signer mais physiquement, il faut être honnête, je n’étais pas prêt. J’avais dix kilos de trop. Dommage parce que cela m’aurait plu. Mais si jamais je retrouve ma ligne et que je continue à ce rythme-là, sait-on jamais l’été prochain…  »

PAR DAVID DUPONT

 » Le football pro ne me manque pas.  »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire