SCOLARI N’AIME PAS LES GAYS

Le Brésil déprime et le « shérif » a mal visé.

Dans la foulée d’une Coupe des Confédérations bien terne, le Brésil a encore fortement déçu ses partisans lors de la Copa America. Après une entrée en matière pénible, où elle fut battue 2-0 par le Mexique, la Seleçao s’était ressaisie et avait atteint les quarts de finale. Mais là, elle fut éliminée sans gloire par le Honduras qui n’avait dû sa présence à cette épreuve qu’au forfait de l’Argentine.

Certes, la Confédération Brésilienne de Football n’avait envoyé qu’une équipe B en Colombie, mais le Brésil possède un tel réservoir qu’il se doit de briller en toutes circonstances, quelle que soit la formation alignée.

Au terme de l’élimination de ses troupes, Luiz Felipe Scolari ne se faisait d’ailleurs aucune illusion sur le sort qui allait lui être réservé lors du retour au pays. L’entraîneur brésilien est aussi calme et lucide en dehors du terrain qu’il peut être agité le long de la ligne de touche. Son comportement lui a d’ailleurs valu une exclusion lors de la Copa America, face au Paraguay. C’est un entraîneur à poigne, qui a estimé que l’instauration d’une discipline de fer était la meilleure manière de rendre au Brésil un prestige terni. Il n’a pas hésité à prôner une défense de fer, au grand dam des admirateurs du style brésilien, à dominance technique. Aux grands maux, les grands remèdes! Scolari était conscient que ses méthodes allaient heurter la sensibilité des puristes. Il avait promis de rendre l’équipe plus attrayante par la suite, et avait osé une comparaison culinaire: « Pour l’instant, on va se contenter de riz et de haricots rouges. Si on peut rendre le plat un peu plus épicé, tant mieux, mais pour la viande, on va attendre ».

Les dirigeants fédéraux auront-ils cette patience? Sacrifier la manière, d’accord, mais si les résultats ne suivent pas non plus…

Apparemment, les prestations désatreuses de son équipe ne constituent pas la seule source d’ennui pour Scolari. Celui que l’on surnomme Xerife, le shérif, doit également faire face à la contestation des associations gay. En effet, des activistes homosexuels réclament la démission du sélectionneur suite à une interview parue dans le magazine mexicain Cronica Hoy. Cette fois, ce ne sont pas les résultats qui sont mis en cause mais les préjugés balancés par Scolari : « Si je découvre qu’un joueur est gay, je le jette hors de l’équipe. D’ailleurs, lorsque j’entraînais l’équipe nationale du Koweit, cela m’ennuyais beaucoup de voir tant de gays », aurait déclaré l’entraîneur brésilien qui a toujours soigné son image de dur et authentique macho.

Il n’en fallait pas plus pour que le Grupo Gay de Bahia demande qu’une enquête soit ouverte. Il est impensable pour le GGB qu’un entraîneur puisse exclure un joueur simplement parce que sa sexualité est différente. Enfin, Luiz Mott, un anthropologue gay réputé au Brésil, a carrément porté plainte avant d’ajouter : « Les psychologues prétendent que la personne qui est dérangée par la présence d’homosexuels, connaît de gros problèmes dans sa sexualité propre. Et puis le sultan du Koweit ne doit pas apprécier que l’on dise que son pays est plein d’homosexuels ».

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