Schréder :  » Commenter ne m’intéresse pas « 

A La tribune ou sur VOO Foot, la plus connue des journalistes sportives francophones crève l’écran.

On a pu lire dans la presse que vous alliez  » assouvir un fantasme en participant à La Tribune « .

Cette phrase était un commentaire d’un journaliste de Sud Presse. Je l’ai répétée lors de la première émission sous forme de boutade car il y avait eu beaucoup de déclarations sur mon arrivée et celle de Jean-François Remy. Le thème de la présence féminine dans La Tribune est récurrent. Mais non, ce n’est pas un fantasme. Je me suis toujours épanouie à BeTv.

Comment s’est passé votre retour sur les pelouses belges ?

En réalité, je n’avais jamais été concrètement sur la pelouse, hormis lors des test-matches. Quand Canal+ avait les droits, je préparais les reportages sur les matches. En Champions League, je présente en plateau. Ne pas être en direct d’un stade me manquait un peu. C’est un réel plaisir, désormais, d’interviewer les acteurs.

Personne n’a manifesté de surprise ?

Non. Avec le temps, j’ai pu me faire une place dans le monde du foot. Certains joueurs me connaissent. Les femmes sont de plus en plus présentes en bord de terrain, à l’étranger. En Liga, c’est Sara Carbonero, la copine d’Iker Casillas, qui s’y colle. Je découvre chaque week-end un monde que je connaissais sans le côtoyer. C’est amusant de vérifier ce que les collègues vous disent : un tel est accueillant, un tel n’est pas sympa, etc. Je suis parfois surprise. Notamment quand j’apprends que Mario Been et Adrie Koster comprennent le français.

C’est plus facile d’interviewer José Riga quand on a travaillé avec lui à BeTv ?

Je joue le jeu comme avec n’importe quel coach. Mais je perçois plus vite ses idées. Nous discutions souvent après les matches de Champions League de BeTv. Je m’autorise peut-être plus. Comme quand il m’a dit qu’il serait content de souffler après la victoire contre Bruges. Je lui ai alors répondu :  » Mais enfin, José, arrêtez, vous ne jouez pas, vous !  »

Jamais eu envie de commenter un match ?

Non. Je me suis toujours imaginée présentatrice. Pour commenter, il faut une voix masculine. Si une femme monte dans les aigus, elle passera pour une hystérique. Cette vision, c’est mon côté macho !

Quand on parle de vous, c’est toujours de la même façon : la femme journaliste au sein d’un milieu macho, etc. Vous n’en avez pas marre d’être considérée comme une attraction ?

C’est agréable d’être une attraction ! (elle rit) Il ne faut pas se voiler la face : être une femme m’a permis de me démarquer plus vite. Se plaindre ne serait pas juste.

PAR SIMON BARZYCZAK

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