SCHMEICHEL, VAN DER SAR, LEHMANN, PFAFF, ENKE,…

Pourquoi Peter Schmeichel était ton gardien préféré ?

 » Parce qu’il avait tout : présence, sorties aériennes, gestions des situations en un contre un, leadership. Une bête. Le numéro 1.  »

Tu as lu les biographies de Robert Enke, Edwin van der Sar, Jens Lehmann et Jean-Marie Pfaff. Qu’est-ce que ça t’a appris ?

 » Enke a une histoire très dure. L’illustration que ce n’est pas toujours rose dans la vie de n’importe quel gardien. On a souvent des trajectoires qui ne sont pas normales. Deux pas en arrière, ensuite quatre en avant. Même Pfaff et Van der Sar ont connu ça. Pfaff explique ses souffrances à une époque où il n’était plus titulaire au Bayern. Et Van der Sar a beaucoup ramé sur la fin à la Juventus. Il dit qu’on rigolait de lui parce qu’il était réserviste. Il s’est relancé à Fulham, et après ça, il est devenu un monument à Manchester.  »

On a dit que le suicide d’Enke s’expliquait en bonne partie par son métier particulier.

 » Ça ressort de son livre. Quand il était au plus bas, sa femme devait le sortir de son lit pour qu’il aille à l’entraînement. Il ne voulait plus bouger. Quand j’ai lu ce bouquin, l’année passée, j’ai fait un parallèle avec ce que je vivais. Plus personne ne pensait à moi parce que j’étais réserviste. Je n’étais plus un joueur de foot, ça me faisait très mal.  »

Explique-moi pourquoi tu es passionné par un documentaire sur Artur Boruc, le gardien de Southampton.

 » Parce que c’est un gardien, parce qu’il joue en équipe de Pologne et parce qu’il est complètement fou. Avant un match, il peut boire du whisky ou de la vodka. Wasilewski me l’a confirmé. Ce type n’est pas normal, que ce soit sur le terrain ou en dehors. Par exemple, il fête des victoires avec les hooligans de son ancien club, le Legia Varsovie. Schmeichel était aussi un fou, pas bien dans sa tête. Ces gars-là sont respectés par les adversaires parce qu’ils les effraient.  »

Il y a des fous qui vont trop loin. Stijnen, par exemple.

 » On ne va quand même pas comparer Stijnen et Schmeichel…  »

Tu t’inspires du Logan Bailly de Genk sur le plan du jeu, en cherchant par exemple à jouer haut. Tu te dis que tu dois faire attention à ne pas déraper comme lui dans la vie ?

 » Je ne déraperai jamais, mes parents sont là pour contrôler. Mon père aime les belles voitures mais je n’ai pas intérêt à rentrer un jour avec une Lamborghini ou une Bentley. Il a connu la misère et la tristesse en Pologne, il n’avait pratiquement rien en poche quand il s’est expatrié en Belgique, il connaît la valeur des choses.  »

Si tu lui annonces demain que tu t’es offert la dernière Porsche ?

 » Il me dira : -C’est très bien, mais demain, elle est vendue… « 

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