Scandaleux ! Belgique-Suisse -15 a été joué sur un champ de patates…

Ma semaine a débuté dans la tristesse. Mardi dernier, je me suis rendu à l’enterrement de François Sterchele. François et moi étions amis. Nous avions eu l’occasion de sympathiser grâce à Michel Lecomte, qui est membre du comité d’Arquet, un club de P1 namuroise, et qui nous avait invités à remettre les coupes d’un tournoi de jeunes. C’était au moment où François voulait quitter le GBA. Il n’avait pas encore décidé de rejoindre Bruges et les gamins n’arrêtaient pas de le solliciter pour lui demander où il comptait signer. C’est un joueur que j’appréciais. Il avait un côté provocateur mais il ne tombait jamais dans la méchanceté. On se rejoignait sur certains traits de caractère. L’enterrement m’a marqué par la présence de supporters issus de tous les clubs. Même si certains affichaient des écharpes d’Anderlecht ou du Standard, tous ont vibré à l’unisson. Après l’enterrement, je suis directement parti. Tout le monde parlait mais je n’avais pas envie de rester discuter. Je suis allé manger avec un ami et Timmy Simons.

Je referme ce chapitre pour adresser un nouveau coup de gueule envers l’Union Belge. J’ai eu l’occasion d’assister au match des moins de 15 ans entre la Belgique et la Suisse. La manière dont cette rencontre a été organisée est scandaleuse. L’Union Belge n’a rien trouvé de mieux que de programmer la partie sur le terrain d’Ethe, un club de P3 situé près de Virton. Qu’on me comprenne : je ne stigmatise pas l’attitude des membres d’Ethe, qui ont été adorables et qui ont fait leur possible pour que tout se déroule dans les meilleures conditions, mais bien la décision de jouer cette rencontre à cet endroit. Les dirigeants de la Maison de Verre ont prévenu les membres du club trois semaines avant le match, ce qui leur a laissé peu de temps pour l’organisation.

Le terrain était catastrophique, un vrai champ de patates. Avant de monter sur le terrain, les joueurs ont reçu les consignes suivantes :  » Vu l’état de la pelouse, ne vous blessez pas et évitez de jouer à ras de sol.  » Comme invitation à balancer de longs coups de botte vers l’avant, on ne fait pas mieux… Tout comme moi, Jacky Munaron était dépité. Albert Mertens, le scout d’Anderlecht, m’a lancé :  » Ce sera un miracle si personne ne se blesse « . Et ce qui devait malheureusement arriver s’est produit : Raphaël Meyer, un joueur suisse, s’est occasionné une déchirure des ligaments du genou. Son pied est resté coincé dans la pelouse. Une fois le joueur évacué, encore a-t-il fallu chercher un hôpital… Imaginez aussi la réaction des joueurs et des spectateurs présents. Thorgan Hazard, le frère d’ Eden, jouait avec les Diables.  » Est-ce que tu t’imagines ? « , m’a dit Thierry, son père.  » Mon gamin s’entraîne dans des conditions de rêve à Lens et il a effectué 250 kilomètres pour ça ? « . Le stade de Virton n’était pourtant qu’à quelques kilomètres. On a aussi construit un complexe à Tubize, avec toutes les facilités d’accès. Je me pose la question de savoir pourquoi… Nous avons reçu les feuilles de match juste avant le coup d’envoi. Les gens se sont rendu compte qu’il n’y avait pas de photocopieuses et ils ont dû se débrouiller pour en trouver une ! Des dirigeants suisses et Steve Rowley, scout d’Arsenal, avaient fait le déplacement. J’étais gêné pour eux.

J’ai terminé ma semaine en assistant à Lens-Bordeaux. Les Sang et Or descendent en Ligue 2 et les supporters sont devenus fous. Ils ont arraché des sièges et saccagé les tribunes. Par contre, j’ai apprécié l’attitude de Gervais Martel. Le président a reconnu qu’il avait commis des erreurs et il s’est excusé. Il s’en veut d’avoir choisi Guy Roux alors que Didier Deschamps était bien parti pour signer à Lens en début de saison. Lens va devoir repartir à zéro et se séparer de ses gros contrats. Vedran Runje et Aruna Dindane ne feront pas de vieux os. J’ajouterais qu’il n’y pas qu’en Belgique qu’on commet des bourdes. Comme pour Bastia et Metz, le PSG aurait dû perdre un point suite à l’affaire de la banderole sur les Ch’tis. Mais au lieu de sanctionner le PSG, on a décidé d’annuler la punition de Metz et Bastia. Le PSG a préservé son unité et a abordé la fin du championnat avec un avantage psychologique. Tout ça pour sauver Paris ?

PROPOS RECUEILLIS PAR SIMON BARZYCZAKpar stéphane pauwels

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire