Sans reproches

Il est devenu le deuxième joueur belge… en attendant mieux.

Remonté à la 79e position mondiale après sa finale de Delray Beach, le jeune Courtraisien est en train de confirmer ce qu’il nous disait en janvier : « Maintenant, je suis dans une bonne position. Je n’ai pas de points à défendre pendant six mois. Il suffit que je parvienne une fois en quarts de finale d’un tournoi important et je serai lancé. Ce que je veux, c’est monter dans le Top 70. Ensuite, je saurai me maintenir car mon problème n’est pas de battre les meilleurs mais bien de pouvoir jouer contre eux ».

Un des objectifs de Malisse est sans doute de viser le meilleur classement possible à l’ATP où plusieurs Belges l’on déjà précédé.

Le Pimek encore tchécoslovaque mène avec une 21e place. Les autres sont Filip Dewulf : 39, Bernard Boileau : 43, Eduardo Masso : 56, Johan Van Herck : 65, Christophe Rochus : 65, Olivier Rochus et Bernard Mignot : 66 et Bart Wuyts : 69.

Avec trois finales de tournois importants à son actif, Xavier Malisse est le joueur belge qui, depuis le début de l’ère open (1968) a le plus souvent atteint le stade ultime d’une compétition (voir cadre). On pourrait certes rétorquer qu’il n’a pas encore réussi à s’imposer dans une de ces finales. On répondra à cela qu’il n’a que 20 ans et quelques mois et qu’il a encore le temps pour remporter une épreuve de l’ATP Tour.

Il est en effet nettement préférable de ne retenir pour l’instant que le début de saison tonitruant du Courtraisien. En tenant également compte des matches de qualifs, il a réussi à gagner pas moins de 19 rencontres depuis le 1er janvier, alors qu’il n’a enregistré que 6 défaites.

A vrai dire, ce bilan ne nous surprend pas réellement puisque Malisse nous confiait dans le Sport-Foot Magazine du 31 janvier dernier (soit avant sa demi-finale de San José et sa finale de Delray Beach) qu’il était à nouveau parti dans la bonne direction. A peine un mois et demi plus tard, Xavier Malisse a atteint son objectif puisque, suite à sa finale de Delray Beach, il est monté à la 79e place mondiale, ce qui constitue son meilleur classement et qui lui garantit d’entrer dans les tableaux finals des tournois du Grand Chelem à venir. Ce qui veut dire qu’il a de bonnes chances de monter dans le Top 50 vers le mois de juillet…

Comment expliquer cette réussite?

Depuis le début de l’année, je sens que je joue mieux. J’ai certes raté les qualifications de l’Australian Open mais, depuis, je ne cesse de réussir de bonnes performances. C’est surtout lors du tournoi de San José que j’ai ressenti le premier grand déclic sur le terrain. J’ai joué un nombre important de match puisque j’ai dû passer par les qualifications. Et cela m’a mis en jambes. Réellement, j’ai la sensation d’être devenu un autre joueur.

Un joueur en tous les cas différent de celui de la saison passée.

Il est évident que j’ai perdu du temps en 2000, tout n’a pas été négatif pendant cette saison. J’ai compris pas mal de choses et, surtout, j’ai vu ce qu’il y avait à faire pour réussir une véritable carrière. Parmi ces tâches à accomplir, il y en a une essentielle : la vie privée et la vie professionnelle sont deux choses totalement différentes. Il m’aura fallu plusieurs années pour le comprendre et, surtout, pour parvenir à combiner les deux aspects de ma vie.

Si tu sais désormais mieux gérer les périodes sans tournois et sans matches, tu es aussi beaucoup plus libéré sur le terrain, ce qui te permet d’utiliser ton arme favorite à la perfection…

C’est incroyable! A Delray Beach, mon coup droit était vraiment au top niveau. Quand je le frappe, j’ai l’impression que personne ne peut le rattraper. En fait, tout va tellement mieux que je n’aborde plus les matches de la même manière. Autant, en 2000, la confiance me manquait du fait que j’avais perdu pas mal de matches très serrés, autant, maintenant, je suis en grande confiance. Même quand je perds, je me dis que je n’ai rien à me reprocher. Si je monte sur le terrain face à des meilleurs joueurs du monde, je ne suis plus inquiet car je sais que je dispose quasiment des mêmes armes qu’eux.

On s’en souvient, tu n’as pas été sélectionné pour la dernière rencontre de Coupe Davis face à la France. Cette non-sélection ne t’a évidemment pas réjoui…

Je suis persuadé que la fédération a voulu marquer un grand coup en me sanctionnant suite à mon attitude de l’année dernière dans le cadre de la rencontre Italie-Belgique. Je sais que, sur la forme, je ne m’étais pas conduit de la meilleure des manières mais, sur le fond, je reste convaincu que j’avais raison. J’avais effectivement demandé que le prize money soit augmenté mais je ne voulais pas cette augmentation rien que pour moi, je l’avais également demandée pour les autres joueurs. C’est d’ailleurs cette même demande qui vient d’être acceptée. Ce qui m’a le plus énervé, en apprenant que je n’étais pas dans l’équipe, c’est que Filip Dewulf m’avait été préféré alors qu’il n’avait plus joué de matches officiels depuis quatre mois alors que je venais de faire presque jeu égal avec Marat Safin. J’estimais que ce n’était pas juste mais bon, tout cela, c’est le passé, je préfère ne plus en parler.

Parlons donc du futur et de l’avenir de Gabriel Gonzalez à la tête de l’équipe…

Tout ce qui compte, pour moi, c’est de faire partie de la formation. Je m’entends super bien avec les deux frères Rochus et avec Tom Van Houdt et j’aimerais donc intégrer ce groupe. Cela étant, j’ai pu constater, au cours des années passées, que certaines choses avait été faites et j’ai aussi appris le nom des personnes à qui je peux désormais faire confiance…

De là à penser que vous ne voudrez plus jouer tant que Gonzalez sera capitaine…

Je n’ai pas dit cela et je préfère ne pas aborder le sujet. Tout ce que je peux vous dire c’est que je vais en discuter avec Olivier et Christophe et que nous ferons une proposition à la fédération. J’ajouterai aussi que ce qui importe, dans une équipe, c’est que tous les joueurs se sentent entourés par des gens qui les soutiennent pleinement.

Bernard Ashed

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