Sans pleurnicher

Les Lakers ont décroché leur 16e sacre.

A tout seigneur tout honneur. À peine le match décisif terminé, Kobe Bryant, élu MVP de la phase finale tout comme la saison dernière, a été félicité par Magic Johnson, quintuple champion national avec Los Angeles, tout comme lui. Un peu avant, c’est l’immense Bill Russell -11 fois champion avec les Boston Celtics entre 57 et 69- qui, dans un bel élan de sportivité, avait tenu à congratuler le capitaine des Lakers. Ces très belles images de la grande famille du basket ont ponctué une soirée animée qui a vu les Lakers émerger sur le fil 83 à 79 pour remporter le titre 2010 et conserver ainsi celui acquis il y a un an à peine, un peu plus facilement (4-1- contre Orlando).

La série contre Boston a été pour le moins étrange avec un chassé-croisé passionnant par nature, mais nettement moins par les grands écarts moyens (9,7 pts) qui n’ont jamais donné lieu à quelque suspense. Sauf lors du dernier match qui a vu les Lakers combler progressivement un déficit de 6 points à la mi-temps, dû à leur maladresse offensive.

Elle a été étrange aussi par la grâce de Ron Artest. Seule recrue des Lakers, le joueur a été acquis pour ses qualités défensives. Or, c’est son apport offensif qui fut déterminant. Après une saison et les trois premiers tours des playoffs en demi-teinte (ça fait beaucoup !), le joueur avait promis d’enfin jouer au niveau attendu. Son dernier match devait être son testament : 20 points, 5 interceptions et 5 assists. Euphorique après son tout premier titre national, le toujours surprenant Artest, a tenu à remercier, dans cet ordre, les habitants de son quartier, son médecin et son psychiatre, qui lui a appris, dit-il, à se relaxer !

La situation la plus cocasse reste celle du coach. Selon Jerry Buss, le propriétaire des Lakers, Phil Jackson peut prolonger autant d’années qu’il veut… à un tarif réduit de moitié. Selon le patron, le technicien, qui est aussi le compagnon de sa fille Jeanie, devra se contenter de 5 millions de dollars (4,032 millions d’euros) la saison prochaine. Il en a gagné 14,5 en 2009-2010. Bonus de champion (2 millions) compris !

Intenses rouspétances

Rivalité historique. Enjeux financiers. Lutte d’ego… La finale des playoffs entre les Lakers et les Celtics avait tout d’une bombe à retardement. Et tant les actes, que les déclarations que les chiffres l’ont prouvé. Principalement en ce qui concerne les décisions arbitrales qui, sérieusement critiquées tout au long de la saison, ont été exacerbées lors du duel des deux géants. À telle enseigne que le maire de Boston en personne, Thomas Menino, y a même été d’une prise de position en la matière, n’accusant personne en particulier, mais en se demandant pourquoi son équipe était autant pénalisée par les officiels !

La société The Count a analysé les images des cinq premières rencontres entre Boston et Los Angeles et a relevé les comportements gestuels et les réactions orales des joueurs directement après chacune des décisions arbitrales, indépendamment de leur justesse ou au contraire de leur caractère injuste. Les Lakers ont exprimé leur désapprobation dans 36 % des cas tandis que les Celtics ont protesté pratiquement une fois sur deux (48 %).

Au niveau des individualités, c’est Ray Allen, avec 73 % de rouspétances, qui fait figure de crybaby. Il est suivi de ses équipiers Kendrick Perkins (68 %), Rasheed Wallace (65 %), Rajon Rondo (50 %), Paul Pierce (36 %) et Kevin Garnett (32 %).

Chez les Lakers, ce sont Kobe Bryant et Pau Gasol (50 %) qui passent pour les pleurnicheurs de service. On trouve ensuite Derek Fisher (38 %), Lamar Odom (27 %), Ron Artest (23 %) et Andrew Bynum (15 %), de loin le plus sportif de tous les antagonistes. l

Par Bernard Geenen – Photo: Reuters

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