SANS FRONTIÈRE

Le gardien français est-il seulement resté chez les Dragons pour une question de bien-être familial et de loyauté sportive?

Mons effectue un bon début de championnat et Cédric Berthelin, le gardien français y est incontestablement pour quelque chose… malgré quelques ennuis de santé. On aurait pu croire qu’étant donné la rétrogradation de son club, le Français de 28 ans – vu son passé – se trouverait un autre employeur. Mais il se sent bien dans la cité du Doudou et espère participer à l’éventuelle remontée parmi l’élite.

Cédric Berthelin : En D2, il n’y a pas de petites équipes. C’est un championnat assez difficile. Nous avons subi notre première défaite à Waasland (2-0). Précédemment, nous avions livré une performance exceptionnelle contre Courtrai (6-1). Nos prestations sont donc en demi-teintes. On alterne entre le bon et le moins bon. Parfois, on met presque 20 minutes avant de commencer à jouer. Notre noyau compte beaucoup de qualité mais manque d’expérience du fait de pas mal de jeunes éléments. Et la plupart des joueurs n’ont presque aucun vécu mutuel. Il faut donc encore apprendre à évoluer ensemble. D’aucuns pensaient que l’on survolerait le championnat mais on ne va quand même pas en planter cinq à chaque rencontre. Dans cette série, rien n’est acquis c’est sûr. Et ce n’est pas parce que Mons vient de D1 et que l’on a un beau stade et des moyens financiers que nous pouvons prétendre être le favori indiscutable.

Mais votre objectif est tout de même très, très clair…

Evidemment, c’est clairement la montée en D1. On veut absolument montrer que l’on possède une bonne équipe mais ce souhait ne va pas être facile à concrétiser. Il va falloir se battre à tout moment. Peu d’équipes sont parvenues à faire l’ascenseur d’une saison sur l’autre. Et si l’on n’y parvient pas cette année, ce sera pour la saison prochaine. La descente nous a porté préjudice en ce sens que le stade est moins garni que l’an passé. La D2 attire évidemment moins les foules. Par contre, par rapport au précédent exercice, nous entamons ce championnat dans de très bonnes conditions. L’ambiance est excellente et tous les joueurs me semblent motivés. Lorsque je suis arrivé à Mons en décembre dernier, beaucoup d’éléments se voyaient déjà en D2 et le groupe était vraiment à la dérive. Cette année, nous ne sommes pas confrontés à de tels soucis. Le groupe est animé par une excellente mentalité. Etant capitaine, cela me tient à c£ur. Je n’ai dû intervenir que très rarement par rapport à l’un ou l’autre manquement. En général, je dis des choses positives comme de féliciter Daré Nibombe pour sa qualification avec le Togo pour le Mondial en Allemagne. C’est exceptionnel pour un joueur de D2, non ?

 » Ici, on ose aller voir le coach  »

Comment évolue le concept tactique du coach José Riga ?

Cela dépend des rencontres. Pour l’instant, on est confronté à quelques blessures et il faut donc composer avec cet élément. L’objectif est d’arrêter d’encaisser autant de buts. Ce n’est pas normal pour une équipe de notre calibre… Nous avons récemment évolué en 4-5-1 et nous n’avons pas encaissé. Ce système nous convient et la qualité offensive de nos attaquants s’y intègre bien. Notre entraîneur est quelqu’un de très ouvert au dialogue… ce qui est rare dans le monde du football. En général, on n’ose pas aller voir l’entraîneur pour lui exposer notre point de vue. Avec Riga, c’est différent. Il est à l’écoute de tous ses joueurs.

N’êtes-vous pas déçu d’évoluer en D2 étant donné vos qualités ?

Non, je me sens très bien à Mons. Si j’y ai signé, c’est pour jouer. Je n’éprouve aucun regret à ce niveau-là. Je suis très bien installé au sein de ce club. Mons n’est pas du tout éloigné de la frontière française et cela me permet d’habiter entre Lille et Lens. Je suis donc tout près de chez mes parents et de ma famille. La conséquence est que je me sens bien dans ma tête. Je ne me voyais pas signer dans un club pour être second gardien et m’éloigner à nouveau de ceux que j’aime. J’ai déjà assez bourlingué dans ma carrière. Je souhaite privilégier ma vie familiale. Je préfère donc évoluer en D2 et prendre du plaisir. J’ai enfin trouvé l’équilibre. Je suis le plus heureux des hommes même si lorsque Mons a été rétrogradé, beaucoup m’ont affirmé que je n’avais rien à faire dans l’antichambre. Mais j’ai été agréablement surpris par le niveau. Il n’est pas faible du tout. Face à Overpelt-Lommel, on voulait faire le jeu mais cela s’est révélé impossible. C’est véritablement l’équipe qui nous a le plus malmenés. Nous n’avons pu que réaliser un match nul face à cette formation (2-2). Tubize et Dessel sont également deux très bonnes équipes. Mais d’autres clubs vont démarrer.

Ne me dites pas que vous n’avez pas eu de contacts durant l’intersaison.

Si, mais tous n’ont pas été concrets. J’aurais pu signer ailleurs et à un niveau supérieur mais je ne citerai pas les noms des clubs par respect pour les gardiens qui y sont titulaires. En réalité, je suis resté à Mons car ce club m’a tendu la main à un moment difficile de ma carrière. Je ne suis pas un ingrat. S’il y a des gens qui ne comprennent pas mon choix c’est leur problème ! Je ne voulais pas me retrouver dans une situation telle que celle que vit Daniel Zitka au Parc Astrid. Il est désormais bloqué par Silvio Proto sans qu’il ne puisse rien y faire. Etre deuxième gardien n’est absolument pas idéal. De plus, Zitka n’a pas démérité. Et je ne cours pas non plus après l’argent. Mon contrat cette saison a été revu à la hausse par rapport à celui de l’an passé que j’avais signé rapidement. Je n’ai donc pas cherché à aller voir ailleurs.

Comment vous sentez-vous physiquement ?

Je suis légèrement blessé au genou. J’ai subi deux coups au même endroit, ce qui a quelque peu étiré mes ligaments. Mais cela se résorbe rapidement. On a la chance à Mons de travailler comme un club de D1. On est excellemment bien entouré. Il y a des kinés et des médecins. On a gardé le rythme de l’élite et on continue à s’entraîner le matin. Mais ça va mieux que la saison passée quand je m’étais luxé l’épaule en tombant sur un terrain gelé. Il m’avait fallu un mois pour que je rechausse les crampons. J’ai fait de la musculation et l’épaule est maintenant stabilisée. Je crains quand même légèrement l’arrivée de l’hiver et le gel car avec une luxation, il faut généralement prévoir une récidive.

Comment voyez-vous l’avenir ?

J’espère de tout c£ur que Mons remonte en D1 car je garde en souvenir des matches mémorables avec les Dragons. Normalement, je reste quoi qu’il arrive. Je me plais beaucoup en Belgique et je n’ai jamais l’impression de passer la frontière.

TIM BAETE

 » J’Avais des offres supÉrieures mais chut… par respect pour les gardiens qui y sont titulaires « 

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