SANS FORCER

Revenu d’Angleterre, il a évincé Pieter Merlier (27 ans) mais il n’est toujours pas sûr de sa place dans le but.

1 Avez-vous crevé l’abcès avec Francky Dury ?

Geert De Vlieger : Cela remonte déjà à un moment. Ce n’était pas vraiment un conflit. Nous avions des avis divergents. Chacun a exposé le sien en privilégiant le dialogue, comme il se doit entre adultes. Nous l’avons fait la semaine qui a suivi le match dont j’avais été écarté. Nous avons tout discuté en long et en large, en en tirant des conclusions. L’entretien nous a permis d’y voir plus clair. Raconter à d’autres ce que nous nous sommes dit n’apporterait rien.

2 Après le match contre le Lierse, vous avez eu un échange verbal plutôt vif avec Yves Vermotte, l’entraîneur des gardiens, qui était dans la tribune. Frustration ?

Cela sonne négativement. Je le comprends. A ce moment, on était à la recherche de nouvelles négatives à Zulte puisque nous traversions une période difficile. Je connais Yves Vermotte depuis longtemps, nous nous disons tout et pas seulement dans les bons moments, nous le faisons aussi quand ça ne va pas. Ma réaction est un exemple à suivre car j’ai fait part de mon opinion aux gens qu’elle intéressait. Se replier sur soi-même n’a aucun sens car on travaille au quotidien avec ces personnes.

3 Risquez-vous de voir vos prestations étudiées à la loupe ?

C’est le cas, de toute façon. C’est lié à mes performances passées. On me suit de plus près, avec attention. Je gère cette pression depuis 18 ans.

4 Quelles sont vos relations avec Pieter Merlier, qui était le numéro un incontesté dans le but jusqu’à la fin de la saison dernière ?

Normales. Nous sommes de bons collègues et des concurrents acharnés. Jusqu’à présent, nous avons réussi à conserver un bon équilibre entre les deux. Il est logique qu’aucun ne concède un pouce à l’autre. Nous sommes bien trop ambitieux tous les deux. Cependant, nous savons aussi comment nous comporter. Il ne faut pas forcer les choses. Je sais ce qu’est Pieter pour moi : un bon concurrent honnête.

5 Pourquoi êtes-vous meilleur que Merlier ? Pouvez-vous nous donner un exemple ?

Je préfère que d’autres en soient juges. Ce qui compte, c’est que je le sais, en moi-même. Je ne suis pas de ceux qui vont claironner partout qu’ils sont les meilleurs. Pourquoi me ferais-je de la pub ? C’est à l’entraîneur de peser les plus et les moins de chacun. Contre le Lokomotiv Moscou, un excellent travail défensif nous a permis de conserver le nul mais je sais pertinemment que j’ai commis une erreur sur le but de la tête de Nicolas Frutos, face à Anderlecht.

6 Dury ne cesse de modifier l’équipe, y compris pendant les matches, alors que la saison passée, Zulte semble justement avoir eu du succès en s’appuyant sur un onze de base et des automatismes bien huilés. Qu’en pensez-vous ?

Cela ne marche que si les résultats sont bons et qu’on n’est pas confronté à une succession de blessures ou de suspensions. Or, nous n’avons pas été épargnés. Nul ne s’attendait au forfait de Stijn Meert, Nathan D’Haemers et Ludwin Van Nieuwenhuyze, qui étaient quand même les piliers de l’équipe la saison passée. L’entraîneur a donc été contraint à opérer constamment des choix, à remanier l’équipe. Heureusement, nous avons une certaine souplesse tactique. Nous avons la chance de ne pas dépendre d’un seul schéma tactique.

7 Après votre exploit 1-4 à l’Austria Vienne, en Coupe UEFA, Francky Dury a parlé d’une équipe curieuse :  » Quand elle le veut vraiment, elle peut rivaliser avec beaucoup d’autres. Malheureusement, elle n’exprime pas toujours cette volonté « . Est-ce une question de motivation ou de concentration ?

C’est un point faible pour le moment mais cela doit se muer en atout. Je parle de la régularité, de la capacité à évoluer constamment à un niveau élevé, de presser nos adversaires et de réaliser des exploits de temps en temps. C’est un fameux défi, compte tenu de notre calendrier.

8 Ne peut-on expliquer la différence entre vos matches en championnat en Coupe UEFA par le fait que vous êtes sous-estimés en Coupe d’Europe alors qu’en Belgique, vous devez faire le jeu et êtes poussés dans le rôle du favori ?

On voit maintenant Zulte Waregem avec un regard très différent. On nous respecte davantage. Il est clair que nous jouons mieux face à des concurrents qui nous permettent de développer un jeu de combinaisons soigné. Nous sommes meilleurs quand nous disposons d’espaces. Face à des équipes qui dressent une double muraille défensive, nous éprouvons du mal à forcer des ouvertures.

9 Votre président – Willy Naessens – est convaincu que Zulte est capable de terminer entre la huitième et la dixième place. Est-ce un objectif réaliste ?

Quelle est la différence entre la septième et la douzième place ? Minime, en milieu de classement. Nous pouvons prétendre à une place dans le ventre mou. D’après la qualité globale de notre noyau, nous sommes certainement un bon club du subtop. Je décèle une évolution positive. Notre parcours européen nous rend confiance.

10 Vous êtes consultant sur Kanaal 2 lors des matches de Ligue des Champions. Est-ce une nouvelle passion et une option pour l’avenir ?

C’est surtout amusant, un plus. Je veux rester dans le but quelques années encore. Etre acteur, sur le terrain, est bien plus intéressant et agréable. Peut-être n’est-ce pas un hasard si, après Wim De Coninck et Filip De Wilde, la chaîne fait encore appel à un gardien de but. Notre position nous oblige à réfléchir à l’occupation de terrain et aux options tactiques. Nous avons une lourde responsabilité dans l’organisation. Nous devons ouvrir les yeux, prévoir, analyser. Etre négatif et provocateur comme c’est le cas aux Pays-Bas n’est pas mon truc. Je ne veux pas me lancer dans de folles déclarations ni user de raccourcis. Les nuances sont importantes. l

FRéDéRIC VANHEULE

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