Sale temps : Bodart plonge et le boxeur Renard se supprime

On se demande où les ennuis judiciaires de Gilbert Bodart vont s’arrêter. Inculpé dans les matches truqués, un cambriolage et un trafic de fausse monnaie, il est actuellement en prison, en train de réfléchir à ce qui l’a poussé dans cette mauvaise direction. Apparemment, son addiction au jeu. Il lui a fallu de plus en plus d’argent pour jouer et peu importaient les moyens. En sachant que tout prendra du temps, on espère pour lui qu’il en guérira et finira par se relancer.

Déjà secoué, le monde du sport belge a en plus été frappé par le suicide de l’ex-boxeur Jean-Marc Renard, 52 ans, qui avait survolé la catégorie des super-plumes (-58,967 kg) dans les années 80 en Europe. Des problèmes aux mains précipitèrent sa fin de carrière et l’empêchèrent de tenter sa chance pour le titre mondial. Il s’était retiré dans les forêts du sud du pays, était devenu bûcheron et finalement a succombé à une affaire sentimentale. Terriblement triste, surtout quand on sait que son frère avait également mis fin à ses jours et qu’il l’avait découvert.

A côté de ces drames humains, la transition n’est pas aisée vers nos Diables Rouges. Ici, on ne parle malheureusement pas des diables Rouches du Standard qui ont failli tourner les Reds de Liverpool en bourrique mais bien de l’équipe de Belgique. Samedi, à Sclessin, à 20 h 45, elle jouera son premier match de la campagne de qualification pour le Mondial 2010 contre l’Estonie. Le mercredi suivant, on ira en Turquie, battue en demi-finales du dernier Euro par l’Allemagne finaliste. Les 11 et 15 octobre, on recevra l’Arménie et l’Espagne… championne continentale. On ne rencontrera notre cinquième adversaire du groupe 5 – la Bosnie – qu’en mars.

Au total, 53 pays européens vont tenter de se qualifier en neuf groupes. Les neuf premiers passeront automatiquement et les huit meilleurs deuxièmes se disputeront en aller-retour les quatre dernières places continentales.

Les questions sont multiples avant d’affronter l’Estonie. Connaître le pli tactique que prendra cette fois René Vandereycken ? Le néo-naturalisé Mémé Tchité va-t-il sauver la patrie ? Quid de l’ossature de l’équipe olympique ? Une chose est sûre : si les Diables Rouges ne gagnent pas samedi, c’est fichu pour le Mondial. Et VDE aura beau minimiser ou philosopher, rien n’y fera plus. Il devra sauter, cela fait trop longtemps qu’on reporte la seule sanction qui s’impose en cas d’insuccès. Mais depuis le départ de Robert Waseige après la Coupe du Monde en Asie il y a déjà six ans, l’Union Belge a tellement reculé qu’elle s’est figée comme une momie. On a l’impression qu’elle n’ose même pas penser à ce qu’elle devra faire. Le problème serait aussi de voir qui reprendrait les Diables. Choisir Frankie Vercauteren laisserait les joueurs confrontés au même risque de ne pas exprimer leur potentiel. Il serait temps de pencher pour une autre formule. Jean-François de Sart ou une piste étrangère, telle que Dick Advocaat, un nom que nous ne lançons pas en l’air (voir page 58).

Mais d’abord le match. On doit espérer que Vandereycken usera enfin de son arsenal offensif ( Dembélé-Mirallas-Sonck-Tchité) pour oser jouer et dominer l’adversaire pour marquer : des paramètres que le Limbourgeois a oublié de considérer. On n’a jamais pris personne à la gorge depuis longtemps. Une carence encore plus criante à partir du moment où l’axe central Van Buyten-Kompany n’apportait jamais une sûreté absolue derrière. On ne marque pas, on encaisse facilement… Voilà le cadre belge depuis la fin de l’ère Waseige et la retraite de joueurs comme Wilmots-Walem-Verheyen. On devrait penser positivement et espérer que les choses changent mais on a du mal avec VDE. Impossible d’effacer toutes les déceptions et, sincèrement, on se demande si les joueurs ne sont pas dans le même cas. Samedi, après quelques minutes, on verra bien s’il y a un groupe enthousiaste sur le terrain, comme aux Jeux olympiques.

PAR JOHN BAETE

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