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Saint-Trond

Le nouvel entraîneur, Jonas De Roeck, nommé après deux journées, a un noyau coloré : quelques Grecs (Goutas, Kitsiou, Charisis), des jeunes rejetés par nos grands clubs (Pirard, De Sart, De Norre, Bourard), des fêtards (Boli, Dussaut, Botaka) et de vieux renards sur lesquels on ne comptait plus (Teixeira, Legear). Dès le premier jour, De Roeck a remis de l’ordre et a transformé cette joyeuse société en une des révélations du championnat.

Jonathan Legear symbolise la résurrection de Saint-Trond. On ne s’attendait pas à ce que le Liégeois de trente ans effectue plus que quelques entrées au jeu mais il a rapidement placé son empreinte sur l’équipe et a entraîné ses coéquipiers dans son sillage. Il veille surtout sur la jeune garde, qui le considère comme un grand frère. Le message – labeur et patience – semble appartenir au passé mais le groupe l’a bien saisi. On écoute et on respecte Legear. C’est aussi lui qui amène de la sérénité dans le noyau. Lui qui coupe la musique dans le vestiaire ou demande aux joyeux lurons de se calmer.

Le vilain garçon d’antan est devenu un professionnel accompli. Le braconnier s’est reconverti en garde-chasse averti. Legear continue à souffrir de sa réputation et soupçonne la presse francophone d’entretenir son image de bad boy. À Saint-Trond, pourtant, il prouve jour après jour qu’il a changé de vie. En fait, il a opéré le déclic quand il était au Standard. En février 2015, quand Legear est revenu à Liège, la direction voulait qu’il passe deux mois en U21 mais à l’issue de la première séance, elle a revu ses projets et lui a offert la place qu’il méritait dans le noyau A. Notamment parce qu’il s’était immédiatement posé en leader.

Legear poursuit sur sa lancée dans le Limbourg. Il est à nouveau footballeur à temps plein. Le staff technique l’a pris en mains et depuis quelque temps, il est de nouveau à même de disputer l’intégralité des matches. Il paraît qu’il est surpris par la dureté du travail au club. Il était convaincu que la charge de travail était inférieure dans un petit club. Pendant une des premières semaines au Stayen, il a parié cent euros avec deux joueurs qu’il n’y aurait qu’une séance par jour. Il a perdu : les Limbourgeois s’entraînent parfois deux fois par jour.

par Alain Eliasy

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