SAINT-SERVAIS VERS UN NOUVEAU DOUBLÉ

Le club namurois affronte Waregem lundi en finale de la Coupe de Belgique féminine.

Premier classé au terme de la phase régulière du championnat (les demi-finales des playoffs ont débuté hier) et finaliste de la Coupe de Belgique (Waregem sera l’adversaire lundi prochain à Gand): le BCSS Namur, que les amateurs de basket continuent à appeler familièrement Saint-Servais, est en route vers un nouveau doublé. Ce serait son cinquième. Au cours des dix dernières années, le club namurois s’est affirmé comme l’incontestable porte-drapeau du basket féminin en Belgique. Huit titres et six Coupes ont garni sa vitrine aux trophées.

« Avouons-le franchement: la Belgique est devenue trop petite pour nous », affirme le président Pierre Olivier. « J’aurais mauvaise grâce de déclarer que, pour la saison prochaine, l’objectif sera de conquérir un nouveau titre de champion. Cela n’aurait rien d’exceptionnel. Nous n’avons plus rien à prouver en Belgique. Nous devons élargir notre horizon et viser une demi-finale européenne. Le club compte déjà une soixantaine de matches européens à son actif. Les plus grands clubs du continent, parmi lesquels d’anciens champions d’Europe, se sont déjà produits au Hall Octave Henry: Las Palmas, Valence, Priolo, Aix-en-Provence ou Bourges, pour n’en citer que quelques-uns. Ce furent à chaque fois des expériences fort enrichissantes qui ont permis aux joueuses et au staff de gagner en maturité. L’étape suivante doit être la compétitivité à ce niveau. Le budget sera adapté en conséquence. Il se situe actuellement entre 10 et 12 millions. J’espère, si pas le doubler, au moins pouvoir l’augmenter de 50%. Ce serait plus facile si nous avions, comme à Charleroi ou à Liège, deux ou trois industries. Nous sommes obligés d’aller voir ailleurs ».

Cette saison, St-Servais a en tout cas attiré un entraîneur renommé: le Français Marc Silvert, l’homme qui a lancé le club de Valenciennes à l’époque où il s’appelait encore Orchies. Celui, aussi, qui a attiré Ann Wauters en France. « Marc Silvert est un ami de longue date », explique Pierre Olivier. « Je le connais depuis 25 ans. Nous nous concertions pour les stages d’avant-saison, notamment. Cette année, il a accepté de mettre gracieusement son savoir-faire à la disposition de notre club. En attendant, peut-être, de retrouver de l’embauche en France. J’ignore s’il sera toujours chez nous la saison prochaine. Nous n’avons pas encore discuté de l’avenir. Il nous a apporté ses connaissances et sa mentalité professionnelle. Nous avons tout de même six joueuses professionnelles renseignées comme telles ».

Pourquoi Pierre Olivier s’est-il investi dans le basket féminin pourtant peu médiatisé? « Cela n’engage que moi, mais je trouve que ce sport est beaucoup plus spectaculaire que son homologue masculin, où l’on ne voit que des défis physiques et des Américains qui shootent à longueur de match ».

Et de lancer un doigt accusateur vers la fédération. « Les responsables fédéraux négligent le basket féminin. Ils n’ont d’yeux et d’argent que pour les messieurs. Créer une ligue pour défendre nos intérêts? C’est un voeu pieu: dans ce genre d’association, on a trop tendance à défendre son intérêt personnel avant l’intérêt général ».

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