Saint-Marin sans pépin

Saint-Marin – Belgique avant les vacances, et double commentaire comme le veut l’usage. Le premier chapitre a été écrit avant et le second juste après : j’ascensionne le Mont Titan (c’est le nom de la bosse au centre de ce bled-république) pour vous le jurer cette fois sur la tête de Gert-mon-chouchou. Lequel sera ce soir -je l’espère- tout aussi Titan que le mont du cru.

Ch.1, mercredi 6 juin 2001, 19h.

Le match important de ce jour a déjà eu lieu, c’était Lettonie-Croatie cet après-midi : avec le dernier espoir raisonnable qu’un de nos deux concurrents perde des plumes contre un second couteau. C’est râpé, je viens d’aller voir sur Internet. Le but de Balaban abat les Lettons, sans Pahars paraît-il, mais ça suffit pour que notre qualification pende toujours à un fil. Certes, notre différence de buts restera la meilleure, mais Ecossais et Croates n’auront fait, comme nous, aucun faux pas. Et donc, pour que cette différence buteuse nous serve, j’ai bien l’impression qu’il faudrait SIX matches nuls en SIX matches dans le tournoi triangulaire qui nous oppose aux deux précités : ce qui demeure statistiquement très improbable, même s’il y en a déjà eu trois ! Ce soir, notre match à nous ne sera qu’une formalité, il suffira de bien s’appliquer pour la remplir et je ne vois pas pourquoi nous nous ne nous appliquerions pas. Cela dit, il m’étonnerait qu’on en réempile dix, allez de nouveau consulter vos statistiques : une équipe plus faible qui ramasse, à l’aller comme au retour, DEUX méga-tatouilles face à une équipe plus forte, ça n’arrive pour ainsi dire jamais ! Mon ballon de cristal me dit 0-2, à tout à l’heure.

Ch.2, mercredi 6 juin 2001, 22h.

Parfait, y’a pas eu de bêtises. Y’a pas eu ce dont dont parlait Waseige voici huit jours, lorsqu’il refusait d’envisager autre chose qu’un 6 sur 6 : c’est-à-dire « le coup de sabot de la vache qui renverse le seau de lait parce qu’on la surveille mal »,…image qui demeurera ad vitam dans le best of des métaphores jolies de notre sélectionneur national!

Y’a pas eu de bêtises et je félicite chaleureusement les Diables d’avoir eu, comme joueurs responsables, cette patience dont nous manquons souvent en tant que supporters impatients et bénêts. Coincer une bonne heure face au rideau de dix mecs limités mais bien organisés, qui bouchent tout tant qu’ils peuvent avant de craquer, ça fait partie des choses du foot : ce n’est pas pour ça qu’on joue mal, pas pour ça que l’on « n’écarte pas assez » (1), pas pour ça qu’on est « cuits » (2) ou qu’on se croit déjà en vacances (3), pas pour ça que c’est forcément « pénible à regarder »! Au contraire, autour d’un Walem aussi gambadeur que gominé, le travail de sape fut intéressant à observer… à condition de trouver de l’intérêt à l’observation d’un travail de sape !

Dernier argument avancé par les impatients : nous sommes punis de les avoir tatouillés à l’aller ! Nous les avons humiliés, ils se vengent ! C’est dingue, il paraîtrait que c’est l’envers du décor des débâcles : nous sommes mauvais quand nous mettons trop peu de buts, et nous sommes cons d’en mettre trop quand nous en mettons beaucoup ! Dans le futur, face aux adversaires présumés minables, faudra que Waseige envoie Masson scouter dans les détails, pour établir désormais avec une précision extrême le « coefficient de vexabilité » d’en face : pour déterminer si, afin qu’un match retour soit quiet, il faut s’arrêter à l’aller à 6, ou 7, ou 8 buts empilés. Bon boulot et bonne chance, Frans, tu marches sur des oeufs.

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