Saint-Jean quittera Mouscron la larme à l’oeil

Philippe Saint-Jean ne s’ennuye jamais. Entraîneur de Tubize, il est aussi responsable du Futurosport de Mouscron, coach adjoint des Espoirs de Jean-François de Sart, scout à l’Union Belge pour Robert Waseige et consultant de Canal+. Cet ancien centre-avant, qui travailla durant 20 ans dans le monde de la Bourse, a aussi écrit un livre avec René Taelman et il organise régulièrement des stages. N’est-ce pas trop pour un seul homme?

« Certainement! Ma famille est la première victime de mes multiples activités. Récemment, je n’ai pas pu assister à l’enterrement de ma belle-soeur parce que j’étais en Suède avec les Espoirs. Alors que mon frère aurait bien eu besoin de moi ce jour-là. Le foot me prend sept jours sur sept et j’éprouve aujourd’hui l’envie de souffler ».

Il a choisi de laisser tomber Mouscron. Or, Dieu sait s’il aurait voulu aller au bout de son projet là-bas: « Mon contrat expire en janvier 2003, mais je fais le forcing auprès de Jean-Pierre Detremmerie pour qu’il me libère plus tôt. Les conditions ne sont de toute façon plus réunies pour que je fasse du bon travail à l’Excel. Hugo Broos a d’abord choisi Geert Broeckaert pour s’occuper de l’équipe Réserve, et j’ai maintenant Lorenzo Staelens dans les jambes. Il était convenu au départ que je m’occuperais à terme des Réserves, puis que je prendrais le noyau A en charge lorsque Broos s’orienterait vers une autre fonction. Mais j’ai compris depuis longtemps que cela ne se concrétiserait jamais. J’étais soi-disant le meilleur ami de Broos quand j’étais dans la direction, mais il a tout fait pour que je n’en fasse plus partie, puis il n’a pas arrêté de m’attaquer par derrière.

Aujourd’hui, je me retrouve dans un chalet parce que j’ai dû céder mon bureau à Staelens. J’étais prêt à conseiller Lorenzo, qui débarque à l’Excel, mais on ne m’en donne même pas l’occasion. Broos et moi, nous n’avons pas la même conception du travail en équipe: il est d’avis que, plus l’adjoint est susceptible d’apporter quelque chose, plus il faut manoeuvrer pour l’éliminer car il devient dangereux ».

Philippe Saint-Jean regrette de devoir quitter un centre de formation où travaillent désormais des gosses à partir de l’âge de quatre ans. « On dirait qu’en football, il faut toujours se bagarrer lors des adieux après une histoire d’amour ».

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