SACHA VU PAR MANNY

Manfred Schellscheidt a été le T1 de Sacha à son arrivée à Seton Hall. Ce jeune septuagénaire, qui a débarqué de son Allemagne natale il y a une quarantaine d’années, semble avoir tout connu : joueur professionnel à l’Union Solnigen et au Fortuna Cologne puis aux Philadelphia Atoms ( North American Soccer League) en 73 et des Rhode Island Oceaneers en 74. Il est diplômé de la Deutsche Sporthochschule de Cologne ( » J’y ai côtoyé votre compatriote Jef Vliers en 66-67 « ). Tout premier titulaire de la licence A d’entraîneur aux USA. Élu coach de l’année aux USA en 74. Entraîneur de l’équipe nationale américaine en 1975 et de l’équipe olympique jusqu’à la veille des JO de Los Angeles quand la fédération a licencié l’entièreté du staff technique ! Il a aussi entraîné – pendant 13 années – l’équipe nationale U14 et 25 ans les Seton Hall Pirates jusqu’à l’automne dernier.

Il se souvient surtout du titre remporté dès sa première année en 1973 avec les Philadelphia Atoms contre les Dallas Tornado, chez eux sur le score de 0-2. Et aussi la victoire deux ans plus tard contre le grand Cosmos de Pelé avec Hartford Bicentennials où il était joueur-entraîneur. C’était la grande époque de la NASL (20 équipes) et de ses stars mondiales…

 » A la demande de Pelé, les Cosmos avaient acquis une toute nouvelle équipe. Le budget total était de 65.000 dollars et le salaire de Pelé avoisinait 7 millions ! »

Et Sacha ?  » Je l’ai vu jouer pour la première fois en 2003 lors du tournoi de San Diego. Il m’a tapé dans l’£il mais pas dans celui de mes collègues. Moi, je voyais un garçon qui distribuait le jeu de manière limpide et qui jouait pour l’équipe et non pour lui-même. Il avait les jambes et l’intelligence. Beaucoup ont de bonnes guibolles, mais peu au dernier étage ! Sacha est intelligent, créatif et doté d’une grande facilité de conduite de ballon, son arme principale. Quand il l’a au pied, il peut vous punir. Il perd rarement le ballon et mieux, il en fait souvent un très bon usage. Sa maîtrise technique lui permet de se créer de l’espace et de se donner du temps. Donnez du temps et de l’espace à un bon joueur et il vous tue. Ne lui en donnez pas et vous verrez qu’il n’est pas si bon. Sacha voit les choses avant qu’elles ne se passent. Il possède aussi une grande discipline personnelle et une excellente éthique professionnelle. Quand il a débarqué, c’était un grand échalas tout mince. Il a fréquenté la salle de musculation. Il s’est construit un corps pour le long terme. « 

En 2006, après trois années et avant la fin du cycle académique, Kljestan décide de quitter Seton Hall pour une carrière pro chez les Chivas dont le coach est Bob Bradley qui, deux ans plus tard, deviendra entraîneur de l’équipe américaine.  » Sacha a pris la bonne décision. Il a été un cadeau pour nous. Il a franchi une étape importante à Anderlecht en y gagnant une place de titulaire. Mais il n’est pas des plus rapides ! Ariel Jacobs lui a fait confiance. Qu’en sera-t-il avec le nouveau coach hollandais ? »

Et par rapport à Jürgen Klinsmann ?  » La sélection US manque cruellement d’inspiration et de créativité. Je suis inquiet : elle devrait être beaucoup plus loin dans sa progression. Klinsmann organise de longues sessions physiques très éprouvantes. Les joueurs sont émoussés et ça se voit. Il a de bonnes idées notamment au niveau offensif, mais il y a un décalage entre ce qu’il a en tête et l’effectif dont il dispose. L’entraîneur est nouveau, mais les joueurs sont les mêmes… Un exemple : OguchiOnyewu. Il n’a jamais bien relancé mais maintenant, c’est encore pire.  »

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