Sa responsabilité dans le bide de BATE Borisov

Notre rendez-vous avec Mbark Boussoufa a lieu après l’entraînement du matin, mercredi passé, à quelques heures du match entre le Real Madrid et BATE Borisov. Anderlecht et non l’équipe biélorusse aurait PU rencontrer les Merengue dans leur antre de Chamartin. De quoi raviver un peu plus les regrets chez le Marocain :  » Quand je vois cette poule avec les Espagnols, la Juventus Turin et le Zenit Saint-Pétersbourg, je me dis qu’on a réellement de quoi nourrir des regrets. J’espère que c’est le genre de mésaventure que je ne vivrai qu’une seule fois dans ma carrière et que j’aurai l’occasion de me rattraper dans les années à venir.  »

Qu’est-ce qui a foiré contre BATE Borisov ?

Mbark Boussoufa : Les grandes équipes n’encaissent pas et finissent toujours par faire la différence. La preuve par Liverpool face au Standard ou par l’Inter en déplacement au Panathinaïkos. Dès l’instant où ces gars-là ont pris l’avance, c’est peine perdue. Chez nous, le topo n’est pas le même. On mène 1-0 contre le BATE Borisov à domicile et on ne parvient à gérer cet avantage que durant quelques minutes. D’accord, le penalty n’en était pas un, d’accord Wasyl n’aurait pas dû être exclu, mais on a tout de même permis à l’adversaire de faire n’importe quoi dans notre camp alors qu’il aurait fallu fermer la porte et procéder par contres. Tenir un résultat, c’est notre problème. Ce n’est pas la première fois, ce soir-là, qu’on s’est fait remonter. L’année passée, ça s’était déjà produit face à Dender et Zulte Waregem notamment. Et, cette saison, on a vérifié exactement le même phénomène contre La Gantoise. On doit encore apprendre à penser de façon collective dans ces cas de figure.

Au-delà de la problématique de l’équipe, il y a aussi eu les carences individuelles…

… Et j’ai été montré du doigt, à raison, je le sais. Je suis le premier à reconnaître que sur l’ensemble des deux parties contre BATE je n’ai pas suffisamment apporté. Je suis capable de faire beaucoup mieux, comme je l’ai prouvé, je crois, tout au long du deuxième tour 2007-08. La question qui m’interpelle est de savoir pourquoi, d’une saison à l’autre, et en peu de temps, j’ai perdu à ce point mes bonnes sensations. Honnêtement, ça me dépasse. Par rapport à la majorité du groupe, qui a eu droit à un mois de congé, je n’ai soufflé qu’une quinzaine de jours en raison d’implications avec l’équipe nationale du Maroc devant l’Ethiopie et la Mauritanie. Même si j’ai renoncé à ce déplacement pour cause de légère blessure, j’étais quand même dans le rythme jusqu’au 20 juin. A la reprise, au Sporting, je n’avais pas pris le moindre gramme de graisse et ma condition était bonne. Par contre, je ne parvenais plus à faire la différence. La volonté y était mais le reste ne suivait pas. J’ai traîné ça pendant quelque temps car ce n’est que depuis une quinzaine de jours que ma forme remonte.

N’est-ce pas bizarre, en plein ramadan ?

Cette période ne me pose pas le moindre problème. Je n’ai jamais eu le sentiment que le ramadan était un handicap. Au contraire, j’ai l’impression qu’il me booste. Le psychologue du club est du même avis.  » On dirait que tu te focalises davantage sur ta prestation  » m’a-t-il dit à ce propos récemment. C’est possible. En cas d’approximation ou de non-match, la tentation est toujours grande, chez certains, de faire le rapprochement avec cette période. Alors que ça n’a strictement rien à voir. Mais il se peut qu’inconsciemment, pour déjouer la critique, je m’applique tant et plus. A Mons, j’ai été à la base de la victoire en distillant deux centres nickel sur autant de phases arrêtées. Chez les Dragons, d’un bout à l’autre du match, c’était presque parfait. Non seulement sur ces balles-là mais aussi dans le jeu. Je suis revenu à 80 % de mes moyens. Dans le futur, mon but sera d’être à 100 % dès le premier match à enjeu de la saison. Le tout sera de contrer cette baisse de régime qui fait de moi chaque année un slow starter. J’ai déjà songé, par exemple, à ne plus prendre de vacances du tout, afin de rester tout le temps en mouvement. Au club, les médecins me disent que ce n’est pas une solution et que j’en subirais le contrecoup dans la saison. J’en suis à un stade où je ne sais trop ce que je dois faire durant la période creuse.

Après l’élimination face au BATE Borisov, la direction a dit qu’elle allait dégraisser…

Herman Van Holsbeeck a dit ça à la presse mais il nous a tenu un tout autre langage. Cela ne valait que si Anderlecht et tel ou tel joueur pouvaient réaliser une bonne affaire. Ce qui s’est bel et bien vérifié avec Roland Lamah et Nicolas Pareja. Personnellement, je n’ai jamais eu l’intention de partir. La seule chose qui me préoccupait, c’était notre élimination. Le club et le joueur, c’est comme un couple : il faut rester uni pour le meilleur et pour le pire. Les jours heureux, je les ai connus avec le titre, la coupe de Belgique et l’une ou l’autre soirée européenne mémorable. A présent, je suis peut-être privé de cette scène, mais je ne vois pas la nécessité de tout remettre en question pour autant.

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