Ruud Krol, l’entraîneur sans chaussettes

Ruud Krol a fêté ses 70 ans dimanche. Qui se souvient encore du Néerlandais, qui a entraîné Malines ? Son bref passage n’a été qu’un intermède dans l’histoire du club.

Durant l’été 1989, Malines a suscité l’étonnement général en choisissant Ruud Krol pour succéder à Aad de Mos. Cet ancien grand footballeur néerlandais n’avait pas la moindre expérience au poste d’entraîneur. Le manager de Malines, Paul Courant, avait présenté au président John Cordier un autre entraîneur auquel il croyait énormément : Louis van Gaal, encore débutant. Mais Cordier n’avait pas mordu à l’hameçon.

Le choix de Krol a été une énorme erreur. Il n’était absolument pas prêt pour ce travail et il estropiait constamment les noms. Après trois superbes années sous la direction de De Mos, il voulait modifier le cap du club. Krol a opté pour une approche très souple, croyant que ce groupe très discipliné serait ainsi libéré et prendrait plus d’initiatives sur le terrain.

Il s’est trompé. Le noyau a perdu sa discipline et tout son feu. Il a lassé les joueurs. Le football était très médiocre, même si les résultats étaient bons. Krol, qui n’était pas un orateur très doué, est devenu la cible des critiques. Il a fini par avoir le sentiment que tout le monde ne s’intéressait qu’à ce qu’il faisait de travers, même s’il est resté très digne dans ses rapports avec la presse.

Tout a dérapé durant un stage en Israël, en janvier 1990, mais la cause du clash est restée secrète. Ruud Krol n’en a pas moins été renvoyé au retour de l’équipe en Belgique. Son mandat n’a donc duré que six mois. Pendant les matches, Krol se faisait surtout remarquer parce qu’il ne portait jamais de chaussettes. On en parlait beaucoup plus que de sa vision du football.

Ruud Krol a continué à résider à Keerbergen des années après son limogeage. Au début, il n’a pas reçu d’autres offres. Krol a traversé la vie dans l’anonymat. Il entraîne actuellement le CS Sfaxien, en Tunisie. Le Néerlandais est devenu un citoyen du monde, essentiellement employé en Afrique. C’est étonnant dans le chef d’un footballeur (Ajax, Vancouver, Naples, Cannes) qui avait une certaine grandeur et comptait 83 caps.

Arrière gauche puis libero, Krol s’appuyait sur sa technique pour défendre et jouait avec le flair et l’audace d’un vrai Amstellodamois. Il n’est pas resté grand-chose de son attitude une fois qu’il s’est reconverti au poste d’entraîneur.

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