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RUSSIE HIER, RUSSIE DEMAIN

Plusieurs joueurs au temps de jeu XXS dans leur club ont été sélectionnés pour les matches contre la Grèce et la Russie. Ils ont peu de chances d’être dans le noyau pour la Coupe du Monde si rien ne change.

Et si la principale conclusion du match nul contre la Grèce, outre le fait que les Diables ont toujours autant de mal à s’affirmer contre un adversaire qui refuse de jouer le jeu, était cette impression que nos réservistes que l’on dit si brillants, voire trop brillants pour rester réservistes, étaient finalement un peu courts pour porter l’équipe belge très haut dans les moments clés ?

Les Diables qui se plaignent publiquement dès qu’ils ne commencent pas un match, ce n’est pas ça qui manque. Il y en a qui le font très poliment, avec tout le respect, comme Dries Mertens. Resté sur le banc lors des deux premiers matches avec Roberto Martinez, contre l’Espagne et Chypre, déçu aussi que Thierry Henry, officiellement entraîneur des attaquants, ne se soit pas intéressé une seule fois à lui, il avait alors lâché :

 » Je dois l’accepter, sinon je vais avoir mal à la tête. Et je n’ai pas envie d’avoir mal à la tête.  » Il s’est vengé contre la Bosnie et l’Estonie en étant deux fois homme du match. Mais le week-end dernier, on n’a vu que le fantôme de Dries Mertens face aux Grecs.

Autre exemple : Yannick Carrasco. Lui-même pense clairement qu’il a sa place dans le 11 de départ des Diables, à tous les coups. Mais il a lui aussi raté son rendez-vous avec la Grèce.

Il y a aussi Radja Nainggolan. Repêché par Martinez après son battage médiatique qui a irrité le coach, comme quand il a dit :  » Si Roberto Martinez a un problème avec moi, qu’il me le dise en face.  » Mais Nainggolan est lui aussi passé à côté de son match, samedi soir. Trois joueurs qui crachent le feu dans leur club mais ont raté leur rendez-vous avec le public belge.

Et puis, sommes-nous finalement si riches ? On a des médians et des attaquants que toute l’Europe du foot nous envie, mais certaines questions surgissent quand on analyse le nul du week-end et la composition du groupe sélectionné par l’Espagnol pour les matches contre la Grèce et la Russie. Il avait repris 27 joueurs. Mais il y en a, parmi eux, une petite dizaine qui ne seraient pas sûrs du tout d’être dans le noyau si la Coupe du Monde commençait demain. Parce qu’ils jouent très peu avec leur club.

Passage en revue de quelques Diables en sursis.

KOEN CASTEELS

Temps de jeu 2016-2017.

Wolfsburg : championnat 990 min, Coupe d’Allemagne 180 min.

Sa saison en cours se déroule en trois temps. Il a disputé les huit premiers matches en Bundesliga puis n’a plus décollé du banc pendant quatre mois. Il a fait son retour dans le but début mars. Il est donc sur la bonne pente, au contraire de Matz Sels. Mais une présence au Mondial ne passera que par une confirmation en club.

THOMAS VERMAELEN

Temps de jeu 2016-2017.

AS Rome : championnat 375 min, qualifications Ligue des Champions 41 min, Europa League 180 min.

Pour lui, c’est encore une saison en enfer. Sa campagne 2015-2016 avec Barcelone avait été famélique et il reproduit le processus à Rome. Depuis qu’il a quitté l’Angleterre, il n’est plus qu’une ombre. Une copie de Vincent Kompany au niveau de l’enchaînement des blessures à divers endroits de son corps en porcelaine. Et puis, quand il a eu sa chance dans l’équipe romaine, il a commis l’une ou l’autre floche de débutant. Il était considéré comme un transfert flop en Espagne, c’est pour le moment la même chose en Italie.

MATZ SELS

Temps de jeu 2016-2017.

Newcastle : championnat 810 min, championnat Réserve 180 min, Coupe d’Angleterre 270 min, Coupe de la Ligue 210 min.

L’ancien gardien de Gand a disputé intégralement les neuf premiers matches de la saison en D2 anglaise. Depuis, plus rien. Il y a d’abord eu un paquet de rencontres sur le banc, puis il a carrément sauté du groupe. On l’a récemment envoyé durant trois matches en Réserve pour qu’il retrouve du rythme. Il était en concurrence avec Jean-François Gillet pour aller à l’EURO et avait finalement sauté. On imagine mal Martinez le maintenir dans le noyau durant les prochains mois si rien ne change pour lui.

DIVOCK ORIGI

Temps de jeu 2016-2017.

Liverpool : championnat 843 min, Coupe d’Angleterre 270 min, Coupe de la Ligue 354 min.

Si on voit le verre à moitié rempli, on constate qu’il a déjà disputé près de 35 matches cette saison. Mais avec Jürgen Klopp, il est clairement une roue de secours, un attaquant qui enchaîne surtout les bouts de matches. Si l’on excepte trois rencontres complètes en Coupe d’Angleterre, son bilan en minutes de jeu depuis début janvier est extrêmement faible.

CHRISTIAN BENTEKE

Temps de jeu 2016-2017.

Crystal Palace : championnat 2.267 min, Coupe d’Angleterre 72 min, Coupe de la Ligue 70 min.

Lui, il a du temps de jeu. Il joue même pratiquement tout. Mais il n’affole plus les foules anglaises comme à sa grande époque à Aston Villa. Et surtout, il ne semble pas avoir la confiance de Roberto Martinez. Un système à deux attaquants ne semble pas pour demain, et quand il n’y a qu’une pointe, c’est Romelu Lukaku qui a la priorité. À ce stade, la présence de ChristianBenteke dans le noyau n’est pas menacée mais il ne peut pas viser beaucoup plus haut que le banc.

MICHY BATSHUAYI

Temps de jeu 2016-2017.

Chelsea : championnat 93 min, championnat Réserve 90 min, Coupe d’Angleterre 180 min, Coupe de la Ligue 224 min.

Oui, il peut dire qu’il a déjà buté en Premier League. Une seule fois. C’était en août contre Watford. Et il a aussi scoré en d’autres occasions depuis qu’il est en Angleterre, mais c’est plutôt anecdotique quand on regarde les adversaires, tandis que c’était dans des compétitions annexes : Peterborough, Brentford, Bristol Rovers et Southampton. Le point positif est qu’il est pratiquement chaque semaine dans le groupe d’AntonioConte, mais il reste sur le banc ou, au mieux, joue quelques minutes en fin de match (93 minutes de jeu au total en championnat, mais en 16 apparitions ! ). Suffisant pour rester à long terme dans le noyau des Diables ?

VINCENT KOMPANY ?

Temps de jeu 2016-2017.

Manchester City : championnat 115 min, Coupe d’Angleterre 90 min, Coupe de la Ligue 135 min.

On l’avait peu vu sur les terrains en 2015-2016, ce n’est pas mieux cette saison. Il n’a plus mis un pied sur une pelouse en Premier League depuis la mi-novembre. Il n’a pas une seule minute de temps de jeu dans la campagne de Ligue des Champions. On l’a enfin revu fin janvier, en Coupe d’Angleterre. Après ses 90 minutes contre Crystal Palace, il a lâché :  » C’est fantastique d’être de retour. Je suis, de loin, le footballeur le plus heureux du monde.  » Il a mis la pression pour revenir chez les Diables la semaine dernière, en disant qu’il était fit. Roberto Martinez a expliqué qu’il en doutait. Pour lui, Kompany reste important  » comme joueur « . Il ne semble pas voir en lui un personnage indispensable pour la bonne marche de la vie du groupe. Il ne considère que son apport purement sportif. Peut-on encore croire à son retour chez les Diables ? Sa dernière apparition remonte au mois d’octobre. 2015.

PAR PIERRE DANVOYE – PHOTOS BELGAIMAGE

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