RUDI COSSEY

L’ancien défenseur a quitté Lokeren en été pour devenir le bras droit de Hein Vanhaezebrouck à Gand. Du banc, il profite de cette période de haute conjoncture tout en ne perdant pas de vue les carences de l’équipe.

1 Qu’est-ce qui vous a surpris le plus sur le plan sportif ?

L’intensité des entraînements, la vitesse d’exécution, la plus élevée que j’ai jamais vue. Une préparation aussi lourde est vraiment exigeante mais le groupe la gère avec professionnalisme. L’encadrement est excellent car on accorde de l’importance au moindre détail. Une psychologue, une nutritionniste, un climat de travail fantastique, j’ai rarement vu ça. C’est phénoménal. Le noyau forme une bande de copains, qui ont une bonne mentalité, sont prêts à se battre les uns pour les autres. Le groupe est vraiment très soudé. Hein Vanhaezebrouck est encore plus passionné et motivé que les autres. Il ne laisse rien au hasard, il contrôle tout, il est perfectionniste. Il sait par exemple que Vagner, le gardien de Mouscron, effectue toujours un pas sur coup franc, ce dont Danijel Milicevic a pu profiter. Le climat ici est digne d’un champion. Je n’aurais jamais imaginé que Gand était déjà aussi loin dans son développement.

2 L’année dernière, après 26 journées, Gand avait 45 points. Il en compte déjà 55. Est-ce là que l’équipe a effectué les plus gros progrès ?

C’est surtout la qualité du matériel joueurs qui a augmenté. La concurrence est redoutable. Quand un joueur n’est pas disponible, nous devons avoir une alternative du même gabarit. Moses Simon se blesse et Mbark Boussoufa se révèle le remplaçant parfait. Nous voulons une plus-value, nous voulons progresser sans cesse et nous avons recours à des stimuli.

3 Bien que Gand soit très offensif et presse très haut l’adversaire, l’équipe possède la meilleure défense. Pourquoi ?

Quand on neutralise l’adversaire très haut, il doit accomplir un fameux trajet pour atteindre le but de Matz Sels. On peut le faire quelques fois et miser sur le contre mais ça requiert énormément d’énergie. Nous prenons quand même trop de buts évitables, comme en Coupe, au Club Bruges, ou à domicile contre Waasland-Beveren. Nous devons être encore plus concentrés et affûtés. Notre groupe en est conscient. Ça fait partie du processus de développement.

4 Michel Preud’homme a dit qu’il arrivait à une équipe-type à Bruges. Gand en a une depuis le début de la saison. C’est positif pour les automatismes mais comment palliez-vous la fatigue ?

Lors de l’embauche des joueurs, nous sommes attentifs à leur VO2max, leur moteur. C’est un facteur crucial de sélection. Nous exerçons énormément la condition physique, tout en accordant de l’importance à la fraîcheur et à une préparation ciblée. Nous avons eu peu de blessures et nous surfons sur la continuité. Chez nous, il n’y a jamais plus de deux changements. La rotation n’est pas bonne car aucun joueur n’aime faire banquette et ça n’offre aucune garantie que le joueur sera en forme le match suivant. Il faut donc être prudent dans la gestion de cet aspect. Je n’ai absolument pas peur que les joueurs soient vidés au début des PO1, le moment de vérité.

5 Etiez-vous, comme Hein Vanhaezebrouck, béat d’admiration devant Mbark Boussoufa lors de son premier entraînement ? Il a émergé de la tête et des épaules, d’emblée.

On voit tout de suite qu’il est chevronné et qu’il adore jouer. Ballon au pied, Mbark est capable de tout. Il est incroyablement fort techniquement et par sa vista dans les espaces réduits. Il est logique qu’il manque de rythme mais il possède un talent incontestable. Mbark trouve plus vite des solutions dans les situations difficiles. Nous avons de la chance de l’avoir. Malgré ses 31 ans, il a faim de football, il est ambitieux et veut faire ses preuves. C’est tout à son honneur. Il vit pour son métier, il est calme, consciencieux et désireux de s’intégrer. Il espère aussi réussir quelque chose avec ses coéquipiers. Il constitue un atout supplémentaire pour nous.

PAR FREDERIC VANHEULE

 » Mbark Boussoufa trouve plus vite des solutions dans les situations difficiles. Nous avons de la chance de l’avoir.  » RUDI COSSEY

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire