RTL VS RTBF

Audiences historiques, guerres des chiffres, clash, jeux de mots de Rodrigo : le mondial s’est aussi achevé en télé. Bilan média d’un mois animé en coulisses.

RTL s’est vite retrouvé au coeur du cyclone avec un Café Brazil tué par les critiques dans la presse, en coulisses et sur le web. Résumé ? Consultants sans intérêt, sujets au ras des pâquerettes, Stéphane Pauwels copie ratée de Cyril Hanouna, etc. Les commentaires ont été durs et accentués par une sortie médiatique de Luc Maton sur Pauwels. Pourtant, Café Brazil a  » quand même  » été suivi en moyenne par 230.700 téléspectateurs (15 % de parts de marché). Preuve qu’une partie du public était intéressée, même si RTL n’a pas obtenu ses audiences traditionnelles.

 » Les magazines à cette heure-là chiffrent entre 300.000 et 400.000 « , explique Laurent Haulotte.  » Avec des audiences dépassant parfois 300.000, Café Brazil n’a rien de scandaleux, surtout que nous ne disposions pas des images du mondial et que nous étions confrontés aux matches. Je retiens aussi des révélations comme Stephan Streker, Damien Gillard ou Caroline Fontenoy.  » RTL râle qu’on réduise son mondial à CaféBrazil et qu’on évoque une catastrophe pour les audiences générales.  » Oui, l’audience va baisser en juin. Mais n’oublions pas la large couverture du mondial dans le JT et le travail réalisé par nos équipes au Brésil. Nous avons été au top niveau dans le JT et les audiences ont peu souffert en dehors des matches des Diables disputés à 18 h, où notre JT est passé de 600.000 à 150.000. Mais en l’absence de direct, nous avons continué d’affirmer notre leadership. Notre émission spéciale du lundi soir sur le retour des Diables a attiré 200.000 téléspectateurs de plus que la RTBF.  »

Malgré le marasme ambiant, Pauwels affiche des réussites comme son documentaire La beauté du Diable, qui a séduit le public, une présence confirmée dans Téléfoot et des projets sur la station française RMC. Deux personnalités amenées sur RTL par Pauwels ont pris de l’ampleur, en télé et en radio. Courtisé par la RTBF avant le mondial, désormais proche de Belgacom TV, Walter Baseggio a cassé son image de gentil nounours en livrant des avis tranchés ( » Janujaz ? Imagine qu’on te dit qu’il prend ta place dans le noyau à quelques semaines du mondial. Comment tu le prends ? Si j’avais été dans le groupe, je ne l’aurais pas accepté « ) malgré quelques massacres de la langue avec des  » S’il aurait  » et  » Ouske  » ! Ancien journaliste sportif, le réalisateur Stephan Streker a séduit par ses points de vue authentiques, en dehors des sentiers battus.

Viva Brasil ou La Tribune 2.0

Avec les Diables, le mondial de la RTBF était réussi avant même d’avoir débuté. La chaîne a signé des audiences historiques (meilleur score pour Belgique-USA avec 1.655.427 et 85.1 %). Mais le public était là aussi pour les autres matches (464.200 pour Italie-Angleterre diffusé à minuit !) et pour l’émission studio.  » Brésil-Allemagne fini, le mag a encore attiré plus de 400.000 personnes après minuit « , pointe Benjamin Deceuninck. Le journaliste a géré avec un mélange assumé de professionnalisme et de légèreté un programme dont la diversité était le mot d’ordre : docus, buzz, humour, palettes, etc. On a même cru déceler le désir d’attirer un public féminin avec les présences de Christine Schréder, Régine Dubois ou encore Cécile de Gernier.  » Faux « , répond Deceuninck.  » Si on réfléchit en termes de cibles (ados, femmes,…), on se met en danger. Le but était de trouver la formule qui plairait au plus grand nombre. Régine a apporté un autre regard. Christine et Cécile sont des connaisseuses, leur présence était justifiée.  » Au niveau humour, on attendait Jérôme de Warzée. Mais c’est Martin Charlier alias  » Kiki l’innocent  » qui s’est révélé. Par contre, on s’est parfois cru sur le plateau bis de La Tribune avec le même décor, le même casting (Albert, Nicaise,…), les mêmes séquences (la palette, l’arbitrage de Marcel Javaux). Au niveau des commentaires, Rodrigo Beenkens a cartonné avec ses jeux de mots ( » La Caïpirinha prend un goût de trappiste « ,  » Lukaku de tonnerre « ,…) et même des références philosophiques à Nietzsche pour décrire la débâcle des Brésiliens contre les Allemands ! Le reste de l’équipe a assuré, avec parfois quelques approximations relevées par les internautes comme quand Gaëtan Vigneron, à la fois loué et critiqué pour sa manière d’emballer les matches, a cru que la prolongation s’arrêtait à la…115e ! Rendez-vous dans deux ans pour l’Euro…

PAR SIMON BARZYCZAK

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