RSCA BRUXELLES?

Le RSCA modifiera-t-il bientôt son nom en RSCAB, lisez RSCA Bruxelles, Brussel ou Brussels? L’idée a été formulée la semaine passée par Jos Chabert, Vice-Président et Ministre du Gouvernement de la Région Bruxelles-Capitale, qui se double d’un sympathisant acharné des Mauve et Blanc depuis vingt-cinq ans.

« Les performances de ce club contribuent indéniablement à son rayonnement dans le monde », dit-il. « Cet impact serait toutefois beaucoup plus grand encore si le nom de Bruxelles y était associé. Car il va de soi que la notoriété de la capitale de la Belgique et de l’Europe est beaucoup plus grande que celle d’Anderlecht, qui fait partie de son agglomération au même titre que dix-huit autres communes. C’est pourquoi je plaide en faveur d’une nouvelle dénomination à laquelle Bruxelles serait couplée. J’en ai avisé la direction du club, qui n’y est nullement réfractaire à la condition que le nom d’Anderlecht soit préservé dans la future appellation. Quoi de plus normal, d’ailleurs, puisque c’est sous ce nom que le club bruxellois a engrangé ses plus beaux succès ».

Si le RSCA en venait effectivement à changer d’identité, il s’agirait seulement de sa deuxième modification en l’espace de 93 ans. Tenu sur les fonts baptismaux le 27 mai 1908, le Sporting Club Anderlechtois était, comme le voulait l’usage, devenu « Royal » à la faveur de son premier quart de siècle, en 1933. Soixante ans plus tard, lors de la fusion entre le Brussel Dames 71 (matricule 8190) et le RSC Anderlechtois (matricule 35), un premier changement fut véritablement entériné (qui dit fusion dit, en effet, nouvelle appellation) le RSC Anderlechtois devenant officiellement le RSC Anderlecht, le 1er juillet 1993 (*).

Nous écrivons officiellement car de manière officieuse, le RSC Anderlechtois était déjà, à ce moment-là, le RSC Anderlecht depuis bon nombre d’années. Et plus particulièrement depuis que son ancien chairman, Albert Roosens, devint Secrétaire-Général de l’URBSFA. Conscient que le mot « Anderlecht » était à la fois plus neutre sur le plan belge et mieux perçu au niveau international que l’adjectif « Anderlechtois », il demanda que les services compétents en tiennent compte à l’Union Belge, avant que tout ne soit finalement officialisé par le biais de ladite fusion.

Au Sporting, on n’est nullement opposé, a priori, à l’idée de rallonger le nom du club. « Le projet de Jos Chabert découle d’une certaine logique », observe le manager des Mauve et Blanc, Michel Verschueren. « En réalité, nous vivons déjà partiellement en symbiose avec Bruxelles sous la forme de l’exploitation, sur le plateau du Heysel, de notre Centre Sportif Brussels où évoluent une bonne partie de nos jeunes. D’autre part, depuis quelques semaines, notre équipe réserve dispute ses rencontres de championnat sur la pelouse principale du stade Roi Baudouin. Il s’agit, déjà, de facteurs de rapprochement. Dès lors, pourquoi n’acterions-nous pas cette union? Surtout si elle peut aller de pair avec un appui logistique ou financier comparable à celui dont bon nombre de clubs bénéficient dans d’autres grandes villes? »

Reste à voir toutefois dans quelle mesure le projet ne s’assimilera pas à une volonté de récupération d’un « grand » du monde sportif dans une capitale qui n’est guère fournie en la matière, contrairement à Rome, Paris ou Madrid. Dans cet ordre d’idées, on signalera que Bruxelles aurait été tout heureuse d’abriter les matches de la Ligue des Champions cette saison, comme elle avait déjà offert l’hospitalité au Sporting, autrefois, en Coupe d’Europe, lorsque le club entreprit la première phase de rénovation de son stade.

« Pour nous, il n’a jamais été question d’un déménagement au stade Roi Baudouin », précise le président Roger Vanden Stock. « Tout d’abord parce que tout avait été considéré, vis-à-vis de l’UEFA et de TEAM, en fonction de matches chez nous, au Parc Astrid. Ensuite, parce que ce maintien dans nos installations était une manière de remercier également tous ceux qui nous ont supportés ces dernières années, tant nos sympathisants les plus fidèles que les locataires des loges et business-seats. Une troisième raison, non moins importante, c’était la volonté de croiser le fer avec les meilleurs d’Europe dans un environnement familier. Je sais fort bien que nous nous y sentons de plus en plus à l’étroit et que tôt ou tard une expansion ou un déménagement s’imposeront. Si la Région Bruxelloise peut nous aider, comme ses pendants en Flandre et Wallonie l’ont fait pour d’autres dans le cadre de l’EURO 2000, il serait sot de ne pas lui prêter une oreille attentive. Mais nous n’en sommes pas encore là! »

(* cf Dictionnaire des Clubs affiliés à l’URBSFA depuis 1895, Editions FOOT CENT asbl, Gerpinnes, 071/21.59.10)

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