Rose et propre

 » Ivan Basso a gagné le Giro sans dopage. « 

Basso sei grande ! (Basso, tu es grand). Ces mots étaient gravés sur l’énorme mur de neige, le long du chemin franchissant le Passo di Gavia. Les acclamations qui ont salué la victoire d’ Ivan Basso au Giro contrastent avec les huées dont a été victime Alexandre Vinokourov il y a un mois, quand il s’est adjugé Liège-Bastogne-Liège. Pourtant, Basso n’est pas plus blanc que Vino. Un mois après son premier succès au Giro, en 2006, l’Italien a été démasqué : il figurait parmi les clients du médecin dopeur, Eufemiano Fuentes. Comme le Kazakh, l’Italien a été suspendu deux ans.

Si les tifosi l’ont accueilli avec chaleur, ce n’est pas seulement à cause de sa nationalité ni de son éternel sourire. Contrairement à Vinokourov, Basso a reconnu ses erreurs et a émis des regrets. Mieux, depuis ses aveux, le Transalpin s’est mué en chevalier d’un cyclisme propre. Basso mise désormais sur la transparence. Il a invité des journalistes à suivre son stage à Ténériffe. Sur son site, tous ceux qui le souhaitent ont accès à ses valeurs sanguines. Enfin, avec Aldo Sassi, Liquigas a opté pour un entraîneur à la réputation sans tache.

A la veille de son retour, durant l’automne 2008, Basso déclarait :  » Je le sais, les gens vont dire que je vais à nouveau gagner des courses. Ils n’ont évidemment pas tort mais Aldo constitue la garantie que mes performances seront propres. Sinon, ce ne serait pas la peine de revenir. « 

Au-dessus du Kronplatz, où s’est déroulé le contre-la-montre, Pat McQuaid, le président de l’UCI, a réitéré sa confiance dans les acteurs principaux de ce Giro.  » Le duel entre Basso et Cadel Evans opposait deux coureurs clean à 100 % « , a relevé l’Irlandais, qui aime à rappeler que le dernier Tour d’Italie a été le plus contrôlé de l’histoire.

Il y a plus de chances que ces dernières années pour que le podium du Giro – Basso, Arroyo et Nibali – soit confirmé. Basso a été moins outrageusement dominant qu’en 2006, quand il semblait rouler sans respirer. Cette fois, il a présenté un visage humain. Les calculs du journal organisateur, la Gazzetta dello Sport, confirment cette impression. Les chronos ont été plus lents que durant les années Cera tant au Monte Zoncolan, où Basso a placé une première banderille, qu’au Kronplatz. Dans les Dolomites, Basso a développé une puissance inférieure à 6,2 watts par kilo. Aldo Sassi utilise cette norme de 6,2 watts par kilo comme signal d’alarme avant les longues ascensions qui clôturent les trois semaines de course. Celui qui développe une puissance supérieure est suspect à ses yeux.

Serait-il donc possible de s’adjuger un grand tour sans disposer de forces surnaturelles ?

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire