Après deux années aux Etats-Unis, les frères jumeaux vivent leur première expérience en D1.

Ils ont 22 ans, sont jumeaux, sont originaires de Blankenberge et disputent, après deux ans à la Farleigh Dickinson University, leur première saison en D1 belge. L’un a opté pour Ostende, l’autre pour Wevelgem.

Lequel des deux a fait le meilleur choix?

Wim: Difficile à dire. J’évolue dans l’un des clubs-phares du pays et, par voie de conséquence, je joue moins. Tom a opté pour un club plus modeste et joue plus.

Tom: En fait, il n’y a pas eu de choix à faire. Wevelgem était la seule possibilité qui s’offrait à moi. Je ne me plains pas de mon sort car mon temps de jeu est relativement important. J’ai d’ailleurs décidé de prolonger l’expérience: je jouerai encore à Wevelgem la saison prochaine.

Wim: Comme il joue plus, Tom se met plus facilement en évidence. C’est logique et cela ne me dérange nullement qu’on parle davantage de lui que de moi. A mon âge, il faut surtout réfléchir en termes d’investissement pour l’avenir. Lorsqu’on est contacté par Ostende, c’est difficile de refuser. Je vis actuellement de beaux moments en Suproligue et j’apprends énormément, surtout à l’entraînement en affrontant des joueurs aussi expérimentés que Ralph Biggs, Mike Doyle et Gert Kullamae, mais il me tarde de jouer davantage. J’aurai surtout un choix à faire dans l’optique de la saison prochaine. Je ne suis pas opposé à l’idée de poursuivre l’expérience ostendaise, mais si je n’obtiens pas la garantie d’accroître mon temps de jeu, j’aurai sans doute intérêt à tenter ma chance dans une formation moins ambitieuse.

Qui est le meilleur de vous deux?

Tom: Je pense que nous nous valons. Nous avons d’ailleurs des qualités similaires. Un bon tir à distance et une bonne vision du jeu, notamment. Des défauts similaires, également. Notre jeu défensif, à tous les deux, peut encore être amélioré. A Blankenberge, je jouais souvent à la distribution. Je trouvais mon frère les yeux fermés et j’étais quasiment incontournable à ce poste. Par contre, aux Etats-Unis, Wim jouait beaucoup plus que moi. Il n’était pas rare qu’il dispute 30 minutes, voire même un match entier, pendant que je devais me contenter de faire banquette.

Wim: C’est le monde à l’envers par rapport à la situation actuelle. Si vous posez la question aux gens qui nous ont connus outre-Atlantique, ils vous répondront probablement que j’étais meilleur que Tom. Ici en Belgique, c’est le contraire. Tom a d’ailleurs été appelé aux entraînements de l’équipe nationale à Roulers et pas moi. S’imposer à Ostende est difficile pour un jeune. Piet De Bel et Gerrit Major jouent très peu également.

Tom: Si Wim avait opté pour Wevelgem, il jouerait autant que moi. Parfois, je ne comprends pas très bien les choix d’Ostende: ce club engage des jeunes joueurs en qui il a décelé des qualités, mais il ne les laisse pas jouer.

L’expérience que vous avez vécue aux Etats-Unis a-t-elle facilité votre adaptation à la D1 belge?

Tom: La transition vers le professionnalisme a été moins brusque. Avec deux entraînements, nous avons déjà vécu durant deux ans sous un régime des professionnels. Dans l’esprit des recruteurs, cette expérience a sans doute constitué un plus également. Ils ne nous ont plus considérés comme des joueurs de D3 ou de D4, mais comme des joueurs issus d’une université américaine. Je pense que nous serions malgré tout arrivés en D1, car à l’époque où nous jouions à Blankenberge, plusieurs équipes de l’élite nous suivaient déjà. Mais les deux ans passés aux Etats-Unis n’ont pas été inutiles.

Wim: Lucien Van Kersschaever savait que j’avais fort bien tiré mon épingle du jeu aux Etats-Unis et que j’avais beaucoup progressé. C’est sans doute sur cette base-là qu’il m’a engagé. Il n’y avait pas de place pour nous prendre tous les deux, car avec des qualités similaires, nous aurions fait double emploi. Je ne pourrais pas dire si le niveau du championnat de Belgique est plus ou moins élevé que celui du championnat universitaire américain. En fait, les deux compétitions sont différentes. Là-bas, on joue entre jeunes. Ici, on est confrontés à des joueurs très expérimentés. Le jeu n’est pas plus rapide ici, au contraire, mais il y a la routine et le talent.

Tom: On ne trouve pas, comme aux Etats-Unis, des joueurs de couleur particulièrement explosifs qui sont capables de vous chiper le ballon en toutes circonstances. Mais, au niveau du talent et de l’adresse, le championnat de Belgique est supérieur.

Etes-vous satisfait de votre première expérience?

Tom: Je n’avais pratiquement pas joué pendant deux ans et j’avais quelques doutes au départ. Ma première saison en D1 se passe mieux que je l’avais espéré. Je jouis de la confiance de mon entraîneur, Rajko Toroman, et c’est très important.

Wim: En tant que jeune, c’est même essentiel de tomber sur un entraîneur qui vous fasse confiance. J’ai l’impression que Lucien Van Kersschaever avait envie de m’accorder une chance, mais les circonstances l’en ont souvent empêché. A Ostende, la victoire prime sur l’intégration des jeunes. Aaron McCarthy a une philosophie différente. Il met beaucoup plus l’accent sur la défense alors que Van Kers s’appuyait d’abord sur les qualités de sa propre équipe. Mais, tout compte fait, les résultats sont les mêmes.

Tom sera-t-il Rookie de l’Année?

Wim: Je l’espère pour lui. Et, honnêtement, je ne vois pas beaucoup d’autres candidats.

Daniel Devos

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