Ronaldinho

Alors qu’on le croyait enterré depuis son départ du Barça pour Milan, Ronnie nous ressort depuis quelques semaines ses arabesques les plus folles et buts décisifs.

Positif

Que dire des qualités techniques du Brésilien ? Il fait partie des magiciens du foot. On peut le qualifier de roi du passement de jambe qu’il effectue avec une dextérité exceptionnelle. Virgules, roulettes, double contact pied droit-pied gauche, coups du sombrero, talonnades géniales, contrôles et amorties, tout est marqué du sceau de la toute grande classe.

Sa vision du jeu est prodigieuse , ses passes sont très tranchantes et souvent réalisées dans la profondeur. Il est aussi devenu un des inventeurs de la passe aveugle. Pour ce faire, il est doté d’un feeling extraordinaire pour sentir l’appel de son partenaire.

A l’instar de Juninho, il est devenu un vrai spécialiste des coups francs. Si son compatriote est même capable de marquer de 40 mètres, Ronaldinho est très redoutable dans les 25 derniers mètres. Il possède une capacité à enrouler, avec une force inouïe, sa frappe de l’intérieur du pied et le ballon retombe très vite après avoir surmonté le mur. Les trajectoires qu’il imprime à ses shoots sont souvent imprévisibles pour le gardien d’en face.

A bientôt 30 ans (dans un bon mois), il conserve une vitesse sur les premiers mètres de très haut niveau. Cette explosivité est bien exploitée en possession du ballon tant sa vitesse d’exécution est exceptionnelle. Sa conduite de balle fait partie des meilleures du monde et le cuir lui colle littéralement aux pieds.

C’est un véritable numéro 10 qui donne l’impulsion au jeu de son équipe. Son impact et sa productivité sont meilleurs quand il évolue dans l’axe en soutien d’un ou de deux attaquants. Mais les systèmes de jeu actuels avec des joueurs de flanc évoluant très haut dans le jeu le placent souvent en position d’extérieur gauche. Là, il bénéficie de plus d’espaces. Il peut rentrer sur son pied droit et se montrer dangereux, non pas à titre individuel. Ses coaches lui offrent beaucoup de liberté d’action afin de donner libre cours à sa fantastique créativité.

C’est le king dans les un contre un. Il est tellement imprévisible dans ses gestes que, dans ses bons jours, c’est une mission presque impossible pour son adversaire direct que de tenter de le réduire au silence. Jouer l’anticipation est le meilleur moyen de contrer le brésilien mais c’est très difficile tant il est adroit balle aux pieds et se libère de son adversaire par un décrochage et un sens du démarquage très aiguisés.

Par ses qualités techniques, le Rossonero est très habile devant le but adverse. Il utilise, grâce aussi à son sang-froid, plus la précision et les frappes placées du plat du pied que les tirs en force. Il est passé maître dans les pichenettes pour tromper le gardien d’en face qui se jette dans ses pieds.

Négatif

Malgré son 1m80, le jeu de tête fait partie de ses grands points faibles. Il manque clairement d’engagement dans les duels aériens où il se fait facilement bousculer. Il possède une détente plus que correcte mais son timing est déficient. Sa position et sa manière de jouer l’écartent bien souvent du jeu dans les airs. Le fait de donner les corners et les coups francs latéraux également.

Sa mentalité est loin d’être exemplaire. Il ne se comporte pas toujours comme un vrai pro en dehors du terrain où ses virées nocturnes sont désormais célèbres. Il est dommage qu’il n’ait pas une hygiène de vie à la hauteur de son immense talent. Et ce comportement a le don d’énerver ses partenaires et surtout le staff.

Son comportement en perte de balle est généralement mauvais et son volume de jeu insuffisant. Le fait de se positionner sur un côté permet à cette lacune de ne pas trop porter à conséquence pour son équipe car la plupart des arrières latéraux adverses n’ose pas trop se livrer face à un tel adversaire. Ils ont peur de se faire prendre dans leur dos et veulent conserver de la fraîcheur physique pour pouvoir le contrer dans les confrontations directes.

Il manque clairement de robustesse dans les duels corps à corps. S’il utilise très bien les bras quand il est en conduite de balle, il éprouve beaucoup de difficultés à résister aux charges franches, épaule contre épaule, face à des joueurs au gabarit plus impressionnant que le sien.

On peut dire que le joueur originaire de Gremio Porto Alegre manque de constance et a parfois tendance à choisir ses matches. Ce comportement peut même être irritant pour les supporters qui l’adorent généralement, mais lui reprochent son manque d’implication passager. En 2009, ses moments d’égarement furent trop nombreux.

Sa puissance de frappe est loin d’être exceptionnelle et sa musculature assez légère au niveau des cuisses en est en partie responsable. Toutefois, il est capable de marquer de loin car il parvient, par sa technique et les ballons modernes à imprimer des trajectoires flottantes à ses frappes. Bref, il ne possède pas du tout une frappe lourde.

Sur 40 mètres, le Milanais perd de la vélocité. Il a plutôt tendance à demander le ballon dans les pieds plutôt que de se lancer dans des appels en profondeurs où il tombe sur des défenseurs plus puissants que lui.

Né en 1963, Etienne Delangre joua comme défenseur au Standard de 1981 à 1992 (267m en D1 et 6b, champion en 82 et 83). Ex-chargé de cours à l’Ecole du Heysel, il coacha de la P1 à la D1 (Charleroi).

Par Étienne Delangre

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