Ronaldinho, L’ARTISTE QUI PREND DU PLAISIR et qui en donne

On a de très belles affiches européennes en ces temps de trêve de la D1. Outre le derby romain qui vaut toujours le coup d’£il, il y a le derby madrilène qui doit permettre au Real de se reprendre avec son nouveau coach, le Brésilien Luxemburgo. C’est fou ce qui se passe au Real : il souffre alors qu’avec un talent identique, le Barça survole tout le monde. C’est d’abord une question d’organisation mise en place par le coach Frank Rijkaard. Il parvient à placer Ronaldinho dans les meilleures conditions pour s’exprimer.

Dans le 4-3-3 du coach néerlandais, Ronaldinho avait commencé à droite en attaque, mais quand le Suédois Larsson s’est gravement blessé au genou, Ronaldinho est passé de l’autre côté avec le même succès. Actuellement, il joue en attaque à gauche, avec le Camerounais Eto’o au centre et l’espoir espagnol Iniesta à droite. Derrière eux, dans l’entrejeu, il y a le trio Xavi-Marquez-Deco, mais le joueur le plus important pour Ronaldinho est sans doute le back gauche néerlandais Van Bronckhorst. Le scénario est parfait : dos au but, Ronaldinho reçoit le ballon, se tourne et rentre dans le jeu en cherchant l’appui sur un joueur ou en permutant avec Eto’o. Mais de toute manière en faisant valoir à un moment ou un autre ses magnifiques qualités de dribbleur. Et là, la défense adverse est prise entre deux feux : elle ne peut se refermer sur le magicien brésilien car Van Bronckhorst s’infiltre toujours le long de la ligne à ce moment. La défense est obligée de rester relativement écartée et Ronaldinho en profite car c’est un exceptionnel dribbleur dans la profondeur. C’est un droitier qui emploie ce pied pour shooter, centrer ou passer, mais il dribble des deux pieds et feinte des deux côtés. Dans ses dribbles chaloupés où il improvise constamment, il impose aussi une double accélération à ses adversaires. S’ils ne sont pas déstabilisés, ils sont pris de vitesse… Et pour l’arrêter, ils n’ont pas le choix : ils doivent faire une faute ou le laisser passer. Bien sûr, Ronaldinho n’est pas un gros travailleur en récupération du ballon, mais c’est un excellent coéquipier et il fait rêver les foules. Il est toujours décontracté, facile, souriant. Il prend du plaisir et il en donne, c’est un artiste. Quand il shoote ses coups francs, c’est également tout un spectacle. D’abord sa prise d’élan comme un rugbyman : il place son pied d’appui à côté du ballon, recule tout droit de quelques pas puis en fait quelques autres sur le côté… et il prend son élan pour une frappe lourde et liftée de l’intérieur du pied droit. Un défaut ? Il ne joue jamais de la tête. Mais c’est pour le bien du jeu. Sa tête, il l’emploie pour réfléchir.

Jean-François Remy

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