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ROGER LAMBRECHT

Matthias Stockmans
Matthias Stockmans Matthias Stockmans is redacteur van Sport/Voetbalmagazine.

Le président de 85 ans du Sporting Lokeren attend toujours qu’on le relaie.

1Président, vous souffrez parfois d’insomnie. Vous devez être soulagé, ces temps-ci : vous pouvez piquer un somme pendant les matches de Lokeren ?

(Il rit). Ce n’est pas l’objectif. J’ai fort peu dormi après ce match désastreux contre Eupen. C’était vraiment mauvais. Alors que cette équipe était réduite à dix ! Les nôtres n’avaient pas le moindre dash. Comme contre Malines la semaine précédente. Il n’y a pas d’explication, même si je dois dire qu’Eupen possède quelques éléments offensifs solides, comme ce Henry Onyekuru. Nous n’en avons pas et nous allons nous attaquer à ce problème en été. J’espère que nous jouerons quelques bons matches en PO2 et que nous gâterons nos supporters car notre assistance diminue. En même temps, les PO2 doivent servir à tester quelques jeunes.

2Lokeren ne marque pas plus que sous Georges Leekens. Pourquoi avez-vous décidé de prolonger le contrat de Runar Kristinsson ? Un retour de Peter Maes constituait-il une option ?

Je suis toujours resté en bons termes avec Peter Maes. Peu après son limogeage à Genk, je lui ai téléphoné pour lui remonter le moral. Si nous cherchions un entraîneur, je dirais immédiatement que Peter est le bienvenu ! Mais Runar est en poste et il fait du bon boulot. Il a affûté l’équipe physiquement et lui a fait quitter son avant-dernière place. La condition physique était catastrophique sous les ordres de Georges Leekens : les séances n’étaient pas assez intenses. Je pense que Georges commence à sentir le poids des ans, pour dire les choses telles qu’elles sont. D’accord, nous avons été mauvais contre Eupen mais nous avons fait match nul contre Anderlecht et Gand et nous avons même battu le Club 1-0. Tout Daknam était content. Runar mérite sa chance.

3N’auriez-vous pas mieux fait de payer Tom De Sutter, votre plus gros investissement, au but marqué ?

Tom n’apporte pas ce que nous attendions de lui. On ne peut pas être satisfait d’un avant de son calibre, avec seulement quatre buts. Pourtant, je crois toujours en lui. N’oubliez pas qu’il n’a quasiment pas joué la saison passée. Je crois qu’il a du mal à retrouver le bon rythme. Mais je ne me mêle pas de ça. C’est le boulot de l’entraîneur et du directeur technique. Plus jeune, je me faisais parfois entendre dans le vestiaire mais plus maintenant. Je ne possède plus assez de dynamite ! (Il réfléchit.) Peut-être est-ce à cause de moi que l’équipe n’a pas assez de dash.

4Le Sporting Lokeren est à vendre depuis plusieurs années mais il continue à dépendre de vous. Comprenez-vous que votre personnel se tracasse pour son avenir ?

Oui, mais il n’est pas évident de trouver un successeur. Je cherche des gens qui apprécient Lokeren et sont prêts à investir de l’argent dans le club car c’est ce qu’un président doit faire ici : ajuster les comptes. Comme je l’ai fait les deux dernières saisons. Je n’ai jamais cherché de sponsors, j’ai toujours tout résolu moi-même. Nous n’avons été en bonus que pendant les cinq années sous Maes mais nous avons joué les PO1 à trois reprises et nous avons gagné la coupe deux fois. Un club comme Lokeren a besoin de résultats pour équilibrer son budget, notamment en encaissant plus de droits TV car nous n’avons malheureusement pas autant de supporters que Malines, qui joue tous ses matches devant 12.000 personnes.

5Le problème ne vient-il pas plutôt du fait que vous conserviez 51 % des parts ? Personne ne veut investir sans avoir le droit de décider. Même pas les Chinois.

Ces 51 % ne sont valables que pour les étrangers. Je ne sais pas ce que des Chinois veulent faire de mon club : y caser leurs joueurs ou seulement acheter et vendre ? Mon seul souci est de maintenir le Sporting Lokeren au plus haut niveau. Si un Belge est disposé à mettre l’argent nécessaire sur la table, je lui céderai volontiers tout le club. Ce que d’autres font de leur club, comme Courtrai ou Roulers, n’est pas mon genre. Leur situation est sans doute différente. Je n’attends pas cinq francs. Je trouve en tout cas que vendre des clubs à l’étranger n’est pas une bonne chose pour le football belge. Avec Roger Vanden Stock, je suis le dernier survivant de l’ancienne génération. Je n’assiste plus souvent aux réunions de la Pro League. Je n’en ai plus l’énergie ni le temps.

MATTHIAS STOCKMANS

 » Plus jeune, je me faisais parfois entendre dans le vestiaire mais plus maintenant. Je ne possède plus assez de dynamite !  » ROGER LAMBRECHT

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