Rodrigo Beenkens

Privé de commentaires, le journaliste travaille de chez lui grâce aux technologies modernes.

Ces dernières semaines, vous auriez dû commenter les classiques cyclistes. Comment vivez-vous cette période ?

Pendant trente ans, j’ai été habitué à un mois d’avril chargé. Ici, il y a une forme de sevrage. Mais mon état d’esprit est positif. La priorité reste la santé. C’est dans ce genre de période que tu te demandes ce qui est le plus important. Au niveau professionnel, je me rends compte que j’ai un métier formidable. On ne peut plus l’exercer comme avant, mais nous restons des privilégiés, grâce à la technologie. J’ai récemment fait l’effort de suivre des formations. Grâce à elles, je peux mettre un article en ligne sur le site web, créer des vidéos de bonne qualité, passer au JT de la RTBF via Skype ou participer à une émission radio en gardant une qualité sonore appréciable. Ces outils n’offrent pas la même adrénaline qu’une course cycliste. Mais je trouve génial d’arriver à réaliser ce que mon employeur me demande, sur toutes les plates-formes (vidéo, audio, web). Si cette crise était survenue il y a un an, j’aurais été inutile et inopérant. Bon, j’ai encore une marge de progression dans l’utilisation des réseaux sociaux ! (il rit) L’autre aspect  » positif  » de ce confinement, c’est le temps. C’est une donnée importante pour moi qui aime être bien préparé. On a toujours l’impression d’en manquer, de tourner rapidement la page dès qu’un objectif est atteint. Ici, j’en ai davantage pour réfléchir et créer.

Si le Coronavirus était arrivé il y a un an, j’aurais été inutile et inopérant.  » Rodrigo Beenkens

À l’image des Petites histoires de Rodrigo, vos chroniques sur le web…

C’est une façon de créer des contenus plus ludiques, de revenir sur des histoires liées aux courses que nous aurions dû commenter. Je ne vais pas dire que je suis heureux, mais je suis soulagé, car ce travail me permet d’être encore utile. Le sport reste futile par rapport à d’autres thèmes, mais il soulève quand même des questions (le comportement de l’UEFA, etc.) et demeure un moyen de divertir le public. Même si je ne sais pas si le terme  » divertir  » est approprié dans ce contexte… Je dirais qu’il apporte des vibrations positives.

Que pensez-vous du report du Tour à fin août-septembre ?

Personne ne peut savoir s’il sera organisé, pas même les médecins. Mais il y a désormais un objectif pour les médias, les coureurs, les organisateurs… Décaler d’un an le Tour comme l’EURO et les JO n’avait pas de sens. Toutes les questions de calendrier ne sont pas encore résolues puisque le championnat du monde est aussi prévu en septembre. Je souhaite que le Tour ait lieu : cela signifierait que nous sommes débarrassés de ce virus…

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